One Hour by the Concrete Lake

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17/20
Nom du groupe Pain Of Salvation
Nom de l'album One Hour by the Concrete Lake
Type Album
Date de parution Juillet 1998
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album88

Tracklist

1. Spirit of the Land 00:43
2. Inside 06:12
3. The Big Machine 04:21
4. New Year's Eve 05:43
5. Handful of Nothing 05:39
6. Water 05:06
7. Home 05:49
8. Black Hills 06:33
9. Pilgrim 03:18
10. Shore Serenity 03:14
11. Inside Out 06:38
12. Beyond the Mirror 08:29
13. Timeweaver's Tale 06:21
Total playing time 01:08:06

Chronique @ RavenDark666

06 Mai 2012

« Quand PoS nous délivre une véritable réécriture moderne du mythe de Promethée...

« A travers un album tournant autour des désastres engendrés par le nucléaire, Pain of Salvation nous délivre une véritable illustration magistrale du mythe de Prométhée et de son infernale punition : assister, impuissant, à l’utilisation de la technique par les hommes, et ce, sans pouvoir intervenir ».

La douleur du salut … Un BEau nom qui, au final, résume bien la musique de Pain of Salvation. Une musique à la fois triste, ravagée, mélancolique, torturée mais qui ne cède jamais à la violence musicale, musique toujours contenue, jouant sur les nuances et sur la fine frontière entre puissante, mélancolie, tourment et lumière. Dirigé d'une poigne de fer par le sieur Daniel Gildenlöw, Pain of Salvation est un groupe de metal progressif un peu en marge des standards du genre. En effet, au lieu de privilégier un aspect profondément technique de la musique (comme le font les mastodontes du genre que sont Dream Theater ou encore Symphony X), PoS, lui, se focalise sur les concepts et leur mise en musique en priorité. On est donc en présence d’une musique complexe, certes techniquement parlant, mais complexe davantage vis-à-vis des thèmes traités et de leur mise en musique.

Paru en 1998, « One Hour by the Concrete Lake » n’est ni plus ni moins que le deuxième album studio des Suédois. Et, derrière ce nom mystérieux, le groupe nous propose d’aborder un thème qui peut apparaître comme un enjeu majeur pour le monde de demain : l’écologie et la destruction de l’environnement par la technique générée par l’homme. Un BEau programme en somme. Au-delà de cette musique en elle-même, le groupe nous propose un véritable conte philosophique très travaillé et très abouti qui tourne autour de ce thème. Le travail de réflexion est impressionnant. D’autant plus que le sieur Gildenlöw s’est servi de ses travaux universitaires sur le sujet afin de structurer son œuvre. Au travers de ces 11 pistes, PoS nous propose de nous interroger sur notre rôle et sur notre impuissance vis-à-vis de nos propres actions, du fait que nous soyons aujourd’hui totalement dépassés par notre propre technique, qui, in fine, par son utilisation dérégulée, contribue à la destruction de notre propre planète en provoquant guerres, fléaux, destruction environnementale, etc.

En termes de structure, l’album est composé d’une introduction (la piste introductive « Spirit of the Land ») et de trois grandes parties (« Part of the Machine », « Spirit of Man » et enfin « Karachay ») qui constituent le corps principal de ce cd qui, par sa structure, n’est pas sans nous rappeler celle d’une pièce de théâtre ou encore d’un conte, avec ses grands actes ou chapitres. On a donc un véritable travail de structuration qui peut se ressentir facilement à l’écoute : en effet, les pistes, en s’enchaînant naturellement, nous donnent l’impression que cet album n’est en vérité qu’une longue piste fleuve d’une heure, découpé par le groupe pour une lecture plus aisée de ses différents mouvements et chapitres.

Par rapport à la musique en elle-même, on est face à du très bon. L’album regorge de morceaux de bravoure d’une émotion rare comme en témoignent les pistes comme « Inside », qui nous fait véritablement entrer dans l’univers tourmenté et émotionnellement riche des Suédois, « New Year’s Eve », « Handful of Nothing » ou encore le magnifique final « Inside Out ». Sur le plan instrumental, chaque instrument dispose d’un très bon son qui colle parfaitement à l’atmosphère de cet album : profondément malsain et angoissant. Car, de cette musique, se dégage un impressionnant côté angoissant qui met en relief de manière admirable la gravité du thème abordé et les résultats des hommes face à cela. La base rythmique composée de Kristoffer Gildenlöw à la basse et de Johan Langell à la batterie est tout simplement gigantesque et donne une dimension oppressante aux compositions, ce qui renforce la puissance émotionnelle des compositions comme on peut le voir sur « New Year’s Eve » par exemple. Le travail des guitares n’est également pas en reste et nous montre le talent incontestable des musiciens, le tout, répondant aux attentes du concept et de sa mise en musique.

Car, en dépit de sa complexité technique, la musique de PoS se base surtout sur l’émotion et sur les sentiments, ces derniers étant véhiculés par un Daniel Gildenlöw magistral dans ses parties vocales. Ce dernier signe, en effet, une prestation monumentale en nous montrant son impressionnante diversité de styles, allant des tourmentés « Black Hills » ou encore « Inside » jusqu’aux morceaux les plus émotionnels comme « Home ». Les multiples facettes de son chant s’incorpore admirablement dans l’atmosphère de l’album et contribue à démultiplier l’émotion véhiculée par la musique. De ce point de vue-là, PoS réalise une véritable réussite.

On assiste, tout au long de l’album, à une véritable descente aux enfers sonores et conceptuels qui nous met face à notre propre emprisonnement tels de véritables Promethées modernes. Ce que, finalement, nous sommes tous plus ou moins.

Un excellent cd dont l’écoute semble justifié pour tout amateur de metal progressif, mais aussi pour tous les curieux qui aiment les musiques qui sortent des sentiers battus. Une grosse claque, qui montre déjà le potentiel magistral qui sera révélé sur « The Perfect Element », véritable apogée musicale du groupe.
Bonne écoute.

5 Commentaires

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RavenDark666 - 06 Mai 2012: Merci beaucoup =). Ça fait très plaisir.

J’appréhendais un peu les avis concernant la chronique vue que c'est une des premières que je réalise sur un site comme SoM ^^".

Je pense continuer sur ma lancée vue que les 3/4 des anciens albums de PoS n'ont pas de chronique les concernant, ce sera une manière de redorer le blason de ce groupe ô combien mythique qui a été un peu laissé de côté sur ce plan là :).

TechnicalDeath - 07 Mai 2012: Ba quand tu sais de quoi tu parles, que tu sais écrire et que tu sais comment le construire, ya pas de problème, ça passera toujours :)

Sinon, t'as bien raison, je voulais m'y mettre aussi, principalement BE et Road Salt II, le truc, c'est que faire une bonne chronique, ça prend du temps, et justement, ça me manque haha :)

Sinon, rien de surprenant qu'il n'y ai pas de chronique sur les albums de PoS, SoM, c'est pas une référence, à part Maiden, Metallica et quelques groupes de core, ça creuse pas bien loin, malheureusement :(
raistlin - 12 Mai 2012: Merci pour la chronique de cet album que je ne connaissait pas, tu m'as donné envie de me le procurer et c'est chose faite sans tarder et sans regret c'est du tout bon. J'ai découvert PoS tardivement en écoutant the perfect element sur le conseil d'une vendeuse et depuis je complète gentiment ma collection, il me manque maintenant plus qu'Entropia qui devrai sacrément me plaire si c'est leur album le plus barré comme tu le décris sur ta chronique de Perfect element.
David_Bordg - 20 Fevrier 2015: mon prefere
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