Trois ans après l'excellent
Whore of Bethlehem, incarnant le retour plus que réussi d’
Archgoat suite à plus de 10 ans d’absence, le groupe finlandais nous donne enfin l’occasion d’écouter un nouvel album sorti tout droit des enfers,
The Light-Devouring Darkness. Personnellement, j’étais sur mes gardes en attendant cet opus, j’imaginais mal comment on pouvait faire mieux que le
Whore of Bethlehem qui est allé jusqu'à devenir une référence dans le monde du Black bestial. Après coup, cet album n’est pas meilleur, mais n’est pas non plus moins bon. On a toujours droit à leurs riffs simples, lourds et efficaces, détruisant tout sur leur passage.
Commençons par la pochette qui ne laisse pas présager de grands changements. La disposition des éléments est quasiment identique, seul le dessin change : la prostituée de
Bethlehem est remplacée par notre cher crucifié se faisant dévorer la tête par la Bête, qui n’est pas là pour plaisanter.
Une fois la galette lancée, l’intro démarre. La troisième invocation, la même que précédemment, c'est une habituée. Encore une ressemblance avec le passé.
Archgoat nous l'affirme en permanence : leur musique est bien loin de changer. Arrive donc le premier morceau, ouvert par un blast beat mid-tempo. Première réaction : le son. Beaucoup plus travaillé, plus propre, plus facile d’accès. Déception ? Non, pas vraiment, l’album possède toujours ce son lourd et écrasant du
Whore of Bethlehem, simplement il est de meilleure qualité. Dans un sens, l’aspect crade est légèrement diminué, mais certains riffs explosent littéralement à la gueule avec l’aide de cette prod, notamment au niveau de la batterie. Par exemple, les débuts de « Tribulation of the
King of Worms » et de « Sodomator of the
Doomed Venus » me mettent toujours une claque après 30 écoutes.
Deuxième réaction : la voix. Elle a changé. Lors de ma première écoute, je la trouvais moins bonne, moins dégueulasse, moins imposante. Maintenant, ce n’est plus un problème. On s’aperçoit rapidement qu’elle se marie parfaitement bien au rendu final de l’album. Elle joue son rôle dans l’ambiance malsaine et occulte de l’album en y apportant un aspect incantatoire.
On remarque aussi un ralentissement global du tempo. Le groupe mise beaucoup sur une ambiance pesante, ce qui a tendance à atténuer légèrement la brutalité. On trouve même une piste sans un seul blast beat, « Goat and the
Moon ». Les riffs portent bien la marque d'
Archgoat, mais pour moi, cette musique n’est pas une réussite, il manque la brutalité propre au groupe. Enfin, ce n’est pas un problème, il n’y a qu’une seule piste comme ça, et je suis sûr qu'elle plaira à d'autres.
Dans l’ensemble, aucune modification majeure, c’est une suite logique qui fait une fois de plus plaisir à entendre. La bête a encore frappé fort.
Archgoat parvient toujours à nous faire jouir avec des riffs basiques, mais extrêmement bien exécutés. La batterie bourrine bien et on perd toujours autant de neurones à chaque écoute. The Light Devouring-
Darkness n’est pas moins bon que
Whore of Bethlehem, il le complète en allant plus loin dans l’occulte, laissant ainsi tout son intérêt à son grand frère.
Archgoat donne l'impression qu'il restera à jamais aussi intègre qu'au début.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire