The Hunting Party

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15/20
Nom du groupe Linkin Park
Nom de l'album The Hunting Party
Type Album
Date de parution 16 Juin 2014
Style MusicalNéo Metal
Membres possèdant cet album118

Tracklist

1. Keys to the Kingdom 03:38
2. All for Nothing (ft. Page Hamilton) 03:33
3. Guilty all the Same (ft.Rakim) 05:55
4. The Summoning 01:00
5. War 02:11
6. Wastelands 03:15
7. Until It's Gone 03:53
8. Rebellion (ft. Daron Malakian) 03:44
9. Mark the Graves 05:05
10. Drawbar (ft. Tom Morello) 02:46
11. Final Masquerade 03:37
12. A Line in the Sand 06:35
Total playing time 45:12

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Linkin Park


Chronique @ Theodrik

27 Juin 2014

Le retour aux sources tant attendu... Et même au delà.

Linkin Park fut un groupe qui fit sensation dans la première partie des années 2000 avec son albums Hybrid Theory et son successeur Meteora, dans la même veine, qui fut très médiatisé. Ces deux albums se vendirent bien car ils écoulèrent respectivement 27 et 10 millions de copies dans le monde. Pourtant, en 2007, l'album Minutes to Midnight, très hétérogène dans sa structure, dans ses thèmes abordés comme dans ses ambiances, déchira les fans. En dépit d'une ouverture à un public plus large, les ventes diminuèrent encore et l'album fédéra 8 millions de personnes. Mais beaucoup de metalleux se sentirent trahis par cet album et les suivants, le très froid (mais néanmoins culotté) A Thousand Suns et son successeur l'inspiré Dubstep "Living Things" se vendirent encore moins. Ce fut donc la surprise qui me domina à la lecture des premières déclarations, puis à l'écoute des premiers titres du nouvel album The Hunting Party, sorti le 16 Juin en France.

Parlons-en. Je dois dire que Linkin Park a mis les petits plats dans les grands pour séduire son ancien public Neo Metal, et a même tenu compte du fait que beaucoup ont grandi (souvent sans eux) et tolèrent à présent des cris moins contrôlés, moins lisses. Keys For The Kingdom, commence l’album méchamment! On nous dévoile un Chester qui nous vomit à la gueule un « NO CONTROOOOL !!! NO SURPRIIIIISE !!! » des plus libérateurs. Ses cris, d’ordinaire toujours très calibrés, laissent place à des hurlements bien plus gras, rehaussés qui plus est de guitares électriques vraiment Neo Metal. De plus, la petite fille qui s'essaie au growl en fin de chanson m'a bien fait rire ! Le même phénomène se retrouve dans War, où Bennington dénonce les atrocités de la guerre, sur des cris ravageurs, appuyés par une guitare pour le coup presque Punk. Mark The Graves, change beaucoup de rythmes, entre l’explosion du début et de fin et le milieu atmosphérique. De même, A Line In The Sand, dernière chanson de l’album, commence gentiment, puis s’enflamme. Son "give me back Once more" de fin de refrain, hurlé par un Chester semblant être ravi d'être à nouveau libre, clôture parfaitement cet album.

Des titres plus proches d’un Hybrid Theory sont aussi de la partie. On citera All For Nothing (Feat Page Hamilton du groupe Helmet). Celui-ci chantant assez bien sa partition sur un ton assez gai, et Chester Bennington l’accompagnant aux cris sur une guitare un brin folle, on obtient quelque chose de proche d’un Metalcore d’une certaine qualité, ce qui fait toujours plaisir. Je n’oublierai pas l’excellente Guilty All The Same, qui à elle seule suscita de nombreux espoirs quant au style musical de l’album. Mais plus que son jeu de guitare simple mais efficace, ou les cris chantés de Chester sur le refrain, c’est le texte de l’intervention de Rakim, légende du rap US, posé sur un flow lent, qui attire l’attention de l’auditeur (et lecteur) d’une lyric vidéo. C’est à la fois un réquisitoire frontal contre les producteurs et les maisons de disques obsédés par le profit qui n’hésitent pas à faire pression sur les artistes pour qu’ils fassent évoluer leur style musical, mais aussi une invitation à la révolte et à l’authenticité. Mais en lisant bien les lyrics, on comprend que si les producteurs exercent des pressions pour le fric, les artistes sont « tout de même coupables » d’y céder pour «la recherche de la gloire, de la Télé ou d’un nom ». Le message global sonne presque comme un mea culpa d’un Linkin Park s’étant coupé de sa base ainsi, ce qui est plutôt touchant. Notons que l'album est autoproduit par Mike Shinoda, sans doute parce que la Warner ne cautionnait pas ce retour au Néo Metal... Wastelands vaut le détour : Chester donne de la voix, Shinoda a un flow rapide et la guitare est bonne. Je suis amusé qu’elle traite de la nécessité de se lancer face à un choix difficile (ce qui s’applique bien au groupe faisant à présent le choix difficile de composer à nouveau du Metal.) Rebellion, se moque des « pseudo-rebelles » que nous avons dans nos pays occidentaux en paix, qui « font partie des chanceux à n’avoir jamais connu l’oppression d’un flingue ». Une belle réflexion sur nos sociétés rehaussée par la prestation de Daron Malakian à la guitare et qui donne à ce morceau des faux-airs de System Of A Down. Drawbar, en revanche, est très décevante. Inviter Tom Morello, ex-guitariste de Rage Against The Machine et virtuose d’Audioslave était en soi un symbole fort de retour à un mélange Neo Metal et de Fusion. Mais elle alimentait aussi de grandes espérances. Or ce n’est qu’un interlude court (ce qui est déjà une idée de merde en soi quand on invite un monument pareil...) et surtout composé de quelques notes de triturage de guitare surplombées de notes simplistes de Mr Hahn, ce qui est très en dessous de ce qu’on pouvait attendre d’une telle coopération.

Comme un album de Linkin Park sans ballades aurait tout de même été inenvisageable, deux ballades gentillettes au son impeccable trouvent aussi leur place dans l’album. Mais, par la quasi omniprésence de guitares électrique, elles sont bien plus proches d’un Pushing Me Away ou d’un In The End (sans en atteindre l’intensité, toutefois) que d’un Leave Out All the Rest. Until It’s Gone, qui traite de la propension humaine à vouloir retrouver ce qu’on a perdu, souvent sans se rendre compte d'à quel point c'était important, est entraînante et sonne vrai. The Final Masquerade aux airs affirmés de 30 Seconds To Mars est très bonne, tant sur le plan du chant de Bennington que par sa rythmique entêtante, mais je regrette que celle-ci reste la même tout le long de la chanson, et que seul le ton plus ou moins aigu différencie les couplets des refrains. La chanson est sympa, mais on aurait aimé des lignes de chant plus diversifiées.

Le retour aux sources tant attendu… Et même au-delà. C’est ainsi que l’on pourrait résumer The Hunting Party. Linkin Park retrouve une sombre forêt qu’il n’a pas arpentée depuis longtemps, a pris son meilleur arc, et a tiré une flèche digne de Légolas vers le cœur de ses fans historiques. Je ne peux que saluer cette décision courageuse de revenir, par l'autoproduction, au Neo Metal, bien mis en valeur question son, et espérer qu'elle sera couronnée de succès.

17 Commentaires

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m0nkeyz - 08 Août 2014: Salut c'est encore moi le type qu'est jamais d'accord ^^. Ta vision est très pessimiste selon moi. Toute musique est affaire de mélange. Le fait est que si tu mélanges aux mauvaises proportions deux ingrédients qui ne s'accordent pas tu ne créera rien d'autre que quelque chose de dégueulasse. Mais si tu sors les bons ingrédients, les bons dosages et que t'as ce petit truc en toi qui s'exprime par lui même tu viens juste d'inventer quelque chose. Ce que tu dis ça équivaut à dire en cuisine : on ne peut plus créer de nouveaux gâteaux puisque tout les ingrédients sont connus. Au hasard, mastodon et leur album crack the sky (merde il a tellement bouleversé les codes du progressif), le mélange étonnant de légèreté et de lourdeur de windhand dans soma, blaak heat shujaa et leur the edge of an era psychédelique au possible mêlé à ses touches orientales, naive sur la scène française et ses influences planantes trip hop, harmonicraft de Torche et ses influences pop sucrées sur un son hyper lourd, et Kyuss y a pas si longtemps qui jouait un truc si unique qu'on a du inventer un nouveau genre (et je suis persuadé qu'en 92 y en a beaucoup qui tenaient le même discours que toi aujourd'hui), idem dans d'autres genres pour korn (plus adaptés quand on parle de linkin park), death et tout les groupes fondateurs. Pour continuer dans la métaphore linkin park c'est un gâteaux au chocolat, on connait TOUT les ingrédients. Maintenant un gâteau au chocolat ça peut être très bon quand il est bien fait, ça peut même être surprenant quand on varie les proportions et la méthode de préparation. Et la c'est pas le cas pour moi c'est du gâteau au chocolat de super marché, préparation et chocolat de qualité industrielle, sans surprise, sans réelle émotion. Ça se mange, on peut même y ressentir un peu de plaisir par moment. Mais ça n'apporte strictement rien. Putain j'ai l'impression d'être Jean Pierre Coffe maintenant :). Mais des vrais perles d'inventivité je suis désolé ça existe encore, la musique et à fortiori le metal n'est pas un art fini, et je doute d'ailleurs que toute forme d'art puisse un jour se finir.
Maquistador - 29 Décembre 2015: 17 ! Faut pas abuser non plus.

Pour moi beaucoup de remplissage de pistes mais réellement 5 pistes pas mal :
3. Guilty all the Same (ft.Rakim) 05:55
5. War 02:11
6. Wastelands 03:15
8. Rebellion (ft. Daron Malakian) 03:44
12. A Line in the Sand 06:35
Dommage qu'il fasse attendre la fin pour avoir droit au meilleur titre de l'album.
Donc une moitié d'album, le reste bof. Je mets la moyenne, c'est un 10 (sur 20).
Theodrik - 29 Décembre 2015: Je me suis expliqué sur le 17 dans les commentaires qui ont suivi immédiatement la publication de cette chronique. Ca me fait d'ailleurs plaisir de savoir qu'elle est lue plus d'un an après. En gros, je le noterais plutôt à 15 en réalité, mais au vu du passé du groupe, j'ai rajouté 2 points, qui sont totalement subjectifs et sujet à débat. Je les ai rajouté parce que quand même, après 3 albums à essayer de ménager la Warner Bros sur le style musical, se contentant d'imposer, à l'occasion, ses décisions artistiques sur les durées des pistes et les thèmes abordés dans les textes (A Thousand Suns est significatif sur ce point), le groupe a pris le risque de s'autoproduire pour faire ce qu'il voulait vraiment faire. Et je trouve ça bien. Après, on aime ou on n'aime pas. Bon 10, pour un album de cette facture, et vu ce qu'ils nous ont sorti avant, je trouve ça raide, tout de même. Mais chacun ses goûts. Par contre, je trouve "Keys To The Kingdom" juste superbe et "All For Nothing" ne me semble pas trop mal. Le "coup de mou" se fait plus ressentir, de mon point de vue, sur le couple "Mark The Graves"/"Drawbar".
Fyrnael - 14 Avril 2016: Punaise je suis en train d'écouter l'album et tellement je prends une claque j'envisageai une chronique mais je suis tombé sur la tienne qui résume parfaitement ce que j'en pense. J'avais lâché le groupe après Meteora (que je n'ai jamais beaucoup écouté d'ailleurs, à défaut) et là j'en suis à Mark The Grave et rien ne m'a dégouté, bien au contraire. Guilty the same et War (qui est carrément punk je dirais) sont justes énormes.
Pour ma part je ne trouve pas la note de 17 volée. Merci beaucoup pour la chro!
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