The Great Momentum

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17/20
Nom du groupe Edenbridge
Nom de l'album The Great Momentum
Type Album
Date de parution 17 Fevrier 2017
Labels Steamhammer
SPV
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album32

Tracklist

1.
 Shiantara
Ecouter05:51
2.
 The Die Is Not Cast
Ecouter05:14
3.
 The Moment Is Now
Ecouter04:23
4.
 Until the End of Time
Ecouter04:35
5.
 The Visitor
Ecouter05:53
6.
 Return to Grace
Ecouter05:13
7.
 Only a Whiff of Life
Ecouter03:45
8.
 A Turnaround in Art
Ecouter07:30
9.
 The Greatest Gift of All
Ecouter12:16

Durée totale : 54:40

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Edenbridge



Chronique @ ericb4

03 Juillet 2025

Une ogive à longue portée d'une puissance dévastatrice...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un puissant et chatoyant « The Bonding », son huitième album studio, l'expérimenté combo autrichien originaire de Linz nous fera patienter quelque quatre années, cette fois, avant de revenir dans les rangs ! Aux fins d'un travail de longue haleine et des plus minutieux, le groupe nous gratifiera alors d'un opus de même acabit répondant au nom de « The Great Momentum », signé, comme son prédécesseur, chez le puissant label allemand Steamhammer. Cela étant, les arguments esthétiques et techniques des neuf pistes de ce nouvel élan pourront-ils nous faire oublier ceux d'un frissonnant « My Earth Dream » ou d'un dantesque « Solitaire » ? Dix-neuf ans suite à sa sortie de terre, la troupe ainsi pourvue pourrait-elle marquer plus fort encore les esprits de son empreinte, au point de se muer en valeur de référence d'un registre metal symphonique à chant féminin encore en proie à une féroce concurrence ?

Dans cette nouvelle aventure, l'équipage de la dernière traversée subira un léger remaniement. Si l'on y retrouve le mastermind et pluri-instrumentiste Lanvall, la chanteuse Sabine Edelsbacher – autre membre originel du groupe – et le guitariste Dominik Sebastian (Serious Black, Thirdmoon), Max Pointner (ex-In Slumber) sera, lui, remplacé par Johannes Jungreithmeier (Thirdmoon, Woodtemple) derrière les fûts. Avec la participation, pour l'occasion, d' Erik Mårtensson (Eclipse, Nordic Union) au chant, de Thomas Strübler (ex-Crystallion) et d' Alexander Koller aux choeurs, le groupe ainsi constitué continue d'évoluer dans un rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et progressif aussi pulsionnel et enivrant qu'empreint de moult subtilités techniques. Si c'est dans le sillage harmonique des deux opus sus-mentionnés et dans la veine orchestrale de « The Bonding » que nous placent les 54 minutes du ruban auditif du frais arrivage, un bis repetita serait-il alors au bout du chemin ?

Réputé pour la qualité conférée à chacune de ses productions, le nouvel élan ne dérogera pas davantage à la règle. Bénéficiant d'une production de fort bonne facture signée, là encore, Lanvall, ce set de compositions jouit également d'un mixage parfaitement ajusté, à nouveau réalisé aux Thin Ice Studios (Virginia Water, Surrey, Royaume-Uni), sous la houlette de Karl Groom (guitariste (Threshold) et producteur (DragonForce, Engraved Disillusion, Intense, Shadowkeep...) de son état), et d'un mastering affûté dispensé aux Finnvox Studios (Helsinki, Finlande) par un certain Mika Jussila (Amberian Dawn, Avantasia, Finntroll, Korpiklaani, Nightwish, Sirenia, Sonata Arctica...). Des finitions passées au crible et une saisissante profondeur de champ acoustique complètent le tableau, offrant de fait un confort auditif susceptible de nous offrir un voyage sans escale. Mais embarquons sans plus attendre à bord du vaisseau amiral et laissons-nous porter par les alizés dans cette mer limpide à la profonde agitation intérieure...

Comme ils nous y avaient accoutumés, nos acolytes trouvent bien souvent les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. A commencer par leurs pistes les plus enfiévrées. Ainsi, entamé par un fin picking à la guitare acoustique, l'engageant « The Die Is Not Cast » ne tardera pas à faire rougeoyer les fûts pour ne plus relâcher son étreinte d'un iota. Instillé de couplets finement ciselés, mis en exergue par les angéliques impulsions de la déesse, également investi d'un pont techniciste bien amené – sur fond d'un délicat guitare sèche/piano –, et s'achevant par une grisante montée en régime du corps orchestral sous-tendue par un saisissant legato à la lead guitare, le frondeur élan n'aura pas tari d'armes pour asseoir sa défense et se jouer des nôtres. Dans cette dynamique, le bouillonnant « Return to Grace », pour sa part, imposera aussi bien la délicatesse de ses orientalisantes senteurs que son entêtant refrain souligné par de fulgurantes accélérations.

Quand il se plait à varier ses phases rythmiques à l'envi, le combo autrichien parvient là encore, et sans ambages, à aspirer le tympan dans la tourmente. Ce à quoi nous sensibilise, tout d'abord, « Shiantara », mid up tempo aux riffs tourbillonnants et à la basse vrombissante. Dans la mouvance percussive de « Solitaire », l'entraînant effort se cale parallèlement sur une ligne mélodique des plus enveloppantes où se meuvent les célestes inflexions de la sirène. Et ce n'est pas le fuligineux solo de guitare inscrit dans sa trame qui nous déboutera davantage de ce hit en puissance, tant s'en faut. Mais ce serait leur pièce en actes symphonico-progressive « The Greatest Gift of All » qui détiendrait la palme ; un exercice de style largement éprouvé car convoqué pour clôturer la plupart de leurs opus, ici poussé à son paroxysme. Multipliant les coups de théâtre percussifs et atmosphériques, empreinte d'un lyrisme qui jamais ne fait défaut, enorgueillie de deux frissonnants soli de guitare et relevée par les limpides oscillations d'une interprète bien habitée, cette fresque à la fois épique et romanesque constituerait, selon votre humble serviteur, le masterpiece de la rondelle.

Lorsqu'il en vient à desserrer un tantinet la bride, c'est à nouveau d'un battement d'ailes que le collectif se jouera de toute tentative de résistance à l'assimilation de ses vibes. Ce qu'atteste, en premier lieu, l'invitant mid tempo « The Moment Is Now », tant au regard de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés que de son refrain catchy encensé par les troublantes ondulations de la princesse. Dans cette énergie, on ne saurait davantage éluder le félin « The Visitor » sous le joug de l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre et à la lumière de son soufflant et ''floydien'' solo de guitare. Enfin, techniquement plus complexe mais nullement indomptable, in fine, le pléthorique « A Turnaround in Art » séduit à la fois par son aérien et ''jamesbondien'' refrain, les soufflants assauts de son opulente orchestration et par ses subtiles variations atmosphériques.

Au moment où les lumières se font plus tamisées, toute tension s'évanouira d'un coup d'un seul. Eu égard aux mots bleus qu'ils nous adressent, nos compères déclencheront à n'en pas douter une petite larme au coin de l'oeil. Ce qu'illustre, d'une part, « Until the End of Time », somptueuse ballade progressive mise en habits de soie par un duo mixte en voix claire en parfaite osmose, les cristallines patines de la maîtresse de cérémonie venant se lover dans les rocailleuses modulations d' Erik Mårtensson. Glissant le long d'une radieuse rivière mélodique et pourvu d'un refrain immersif à souhait, cet instant privilégié aux airs d'un slow qui emballe ne se quittera qu'avec l'indicible espoir d'y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Un brin plus classieuse, « Only a Whiff of Life », quant à elle, se pose telle une ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau ; inséminée de liantes séquences d'accords et enjolivée d'un break opportun nourri d'un piano/guitare acoustique aussi troublant que pétri d'élégance, la caressante aubade pourra à son tour laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan.

Le temps a semble-t-il joué en la faveur du quartet autrichien, ce dernier nous octroyant un neuvième mouvement aussi pénétrant qu'engageant, fortement chargé en émotion, jouissant d'arrangements instrumentaux aux petits oignons et reposant sur une ingénierie du son rutilante. Dans la droite lignée technique et harmonique de ses trois plus proches aînés, ce nouvel élan s'en démarquerait cependant au regard de ce petit supplément d'âme le rendant particulièrement liant. Ainsi, sans véritablement renouveler ses gammes et ses arpèges mais en sculptant plus finement son lyrisme tout en modelant plus délicatement encore ses mélodies, de fil en aiguille, l'inspiré collectif fait évoluer son art. Peinant toutefois à nous surprendre par l'une ou l'autre prise de risque, la troupe consolide sa position de valeur confirmée, à défaut de pouvoir rejoindre le cercle encore fermé des valeurs de référence de cet environnement metal. Etat de fait qui ne saurait l'empêcher de nous lancer une ogive à longue portée d'une puissance dévastatrice...

Note:16,5/20

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