Cette année, les Autrichiens d’
Edenbridge fêtent leur quinze ans de carrière, pendant lesquelles ils auront gardé une certaine constante, à raison d’un album tous les 1-2 ans, et montré une certaine progression, du power et approximatif «
Sunrise in Eden » au très réussi «
My Earth Dream », l’opus qui les a réellement propulsés dans la vaste cour des grands du metal symphonique. En dépit de ce fait,
Edenbridge a toujours eu du mal à se démarquer d’eux et est souvent resté dans l’ombre. La faute à un manque de prise de risques et à un manque de variations dans les mélodies, malgré des compositions solides. «
Solitaire » montrait une facette plus mélancolique et plus atmosphérique même si le fond, en soit, se rapprochait de «
My Earth Dream ». Et là, surprise! Alors que les Autrichiens semblaient maintenir le cap, ils nous font attendre ni un, ni deux, mais trois ans.
Il faut dire que ces trois années ont été difficiles pour
Edenbridge, entre les problèmes personnels, les changements de line up brutaux (le bassiste Simon Holzknech est remplacé par Wolfgang Rothbauer (
Disbelief, Zombie Inc.) et de labels (de
Napalm, ils passent à SPV/Steamhammer), et les troubles familiaux de
Lanvall. Ce n’est que fin
2012 que les compositions commencent à prendre forme et que le groupe se met définitivement au boulot pour la sortie de «
The Bonding » auquel il espère donner une orientation résolument plus symphonique. Pour cela, ils font appel à un véritable orchestre symphonique (le Klangvereinigung Orchestra de Vienne). On peut dire que cet opus est sans doute le plus ambitieux de la carrière d’
Edenbridge, d’autant plus que Sabine a peaufiné sa voix pour la rendre plus chaleureuse. Mais cela ne fait pas tout.
Hormis la présence de l’orchestre, qui apporte un plus aux compositions, on ne peut pas dire que les Autrichiens ont pris énormément de risques. On reconnait bien leur identité mais le schéma reste sensiblement identique aux albums précédents : on retrouve la base heavy, les mêmes types de mélodies et de riffs, les chœurs, des soli atmosphériques, des refrains qu’on aurait pu inter-changer sans problèmes avec ceux de «
My Earth Dream » ou de «
Solitaire ». C’est une impression de stagnation que l’on a lors de l’écoute, d’autant plus que «
The Bonding » ne nous surprend pas, au final.
Mais
Edenbridge a toujours su jouer là-dessus. Même s’il ne diversifie pas son propos, il sait proposer des titres efficaces dont les mélodies – même si elles sont prévisibles – restent en tête, comme le dynamique « Mystic River » et son excellent riff d’accroche, l’atmosphérique et entêtant « The Invisible Force » et la tuerie sombre « Shadows of My Memory », avec quelques growls faits par le bassiste. Rien à dire là-dessus car, au final, on se laisse porter par cette patte typiquement "edenbridgienne", ces mélodies, ce chant, ces claviers et ces orchestrations de qualité. Rien que ces trois morceaux valent le coup d’oreille.
A côté de ça, on a l’impression que sur cet album,
Edenbridge a mis le paquet sur les titres doux et les ballades, prouvant dans le même temps qu’il ne se mouille pas et que sa créativité a des limites, comme le mielleux « Star-Crossed
Dreamer », ou les deux côte à côte « Into a Sea of Souls » et «
Far Out of Reach ». Quelle idée d’avoir mis ces titres à la suite, ça casse totalement le rythme, entre « The Invisible Force » et « Shadows of My Memory »…
Heureusement que le final est un final digne de ce nom. «
The Bonding », l’éponyme, met beaucoup plus en avant les orchestrations (qui prennent la même teinte que celles de l’éponyme «
My Earth Dream »). Un côté sombre, parfois épique et aussi théâtral, couplets par Sabine et refrains par Erik Martensson (
WET,
Eclipse) entrecoupés de parties plus speed ou plus lentes, de touches grandiloquentes et de chœurs en latin. La première partie fait mouche, la seconde un peu moins, malgré l’interlude effectué avec un instrument à cordes au ton asiatique (sorte de harpe ?), la faute à une conclusion cul-cul, de nouveau.
Pas sûr qu’
Edenbridge, avec «
The Bonding », arrivera à montrer aux
Nightwish et consorts qu’ils ont du souci à se faire car, ce qui leur faut avant tout, c’est montrer qu’ils peuvent évoluer et diversifier leur compos, ce qui n’est pas encore le cas, malgré ces quinze années d’activité. L’intégration d’un véritable orchestre montre qu’un pas en avant a été franchi mais ce n’est pas sur lui que devrait se reposer les Autrichiens. Il leur manque juste cette touche magique qui fait la différence et qui leur évitera de ne proposer que des albums assez bons ou bons.
Dans la bio que j'ai reçu ça disait en gros que l'utilisation d'un véritable orchestre était une orientation naturelle pour Edenbridge qui désirait relever la dimension symphonique de leur morceaux. Le reste montre qu'ils se sont confrontés à quelque de nouveau.
Quand je suis ton lien, j'ai plus l'impression que The Czech Film Orchestra a été employé pour "MyEarthDream Suite", pas vraiment pour le reste. A l'oreille, d'ailleurs, je sens une différence entre la qualité des orchestrations de ce morceau, et les autres. Après, il est possible que leur intégration et/ou le mixage aient été moins travaillé que pour la suite.
Ou alors peut-être que la grande différence pour eux, c'est le nombre de musiciens (là ils insistent bien sur "big orchestra").
C'est pas très clair ceci dit mais je veux bien te croire ;)
C'est vrai en tout cas qu'Edenbridge n'a jamais été très à l'aise avec la prise de risque et leurs albums ont une certaine tendance à la redondance.
Bref, il faut que je m'écoute ça au plus vite pour me forger un avis !
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