Lorsque s’achève la décennie qui clôt le deuxième millénaire sur cinq années où les mutations artistiques diverses ont ouvert la voie à une nouvelle ère enthousiasmante avec, notamment, l’éclosion de la scène Heavy/
Power Metal transalpine, la confirmation de celle venant des pays scandinaves, mais aussi le renouveau d’un Heavy
Metal transcendé par l’école nordique qui en réinterprète, avec talent, le classicisme, ou encore sublimé par le plus illustre des Anglais qui vient d’en bousculer définitivement les conventions les plus conservatistes, réinventant le genre, on ne peut consciemment pas ignorer que cette nouvelle époque naissante est une terre promise propice aux changements. Même les femmes qui, jusqu’alors, n’avaient eu, déplorons-le, que des rôles souvent secondaires et mineurs, vont se révéler et donner naissance à de nouveaux styles. Ainsi
Theatre Of Tragedy,
The Gathering,
Lacuna Coil,
Artrosis,
The Sins Of Thy Beloved,
Within Temptation et d’autres encore vont définir la première ébauche d’une musique plutôt gothique à chant féminin de laquelle viendra bientôt s’extraire, y greffant des éléments plus mélodiques mais aussi certains issus de la musique classique, le
Metal Symphonique à chant féminin.
Ce nouveau genre connaît déjà pléthores d’œuvres captivantes.
Nightwish vient, par exemple, d’en écrire un chapitre exemplaire au son d’un excellent
Wishmaster après les premiers pas prometteurs d’un Oceanborn attirant.
After Forever, quant à lui, en dessine sa vision personnelle au son d’un intrigant Prison Of
Desire dont il enrichit le propos à l’aide de quelques voix Death et de quelques relents gothiques, comme une sorte de retour aux sources, très prononcés que l’on pourrait croire issus des premiers
Theatre Of Tragedy. C’est au cœur de ce paysage original qu’
Edenbridge sort son premier album,
Sunrise Of
Eden.
Et d’emblée le malaise s’installe.
La naïveté incroyablement embarrassante, avec laquelle le riff d’introduction nous offre une mélodie à l’atmosphère dangereusement mièvre, est déconcertante. Mais, la désillusion se révèle plus amère encore lorsque sur ce Cheyenne
Spirit résonnent les premières intonations d’une voix désespérément inexpressive, et gravement insipide. Dans ces mélopées exécrables, à l’horreur abyssale de cette platitude consternante, se cachent pourtant des titres plus immondes encore. En effet, Forever
Shine On ou In The
Rain sont autant de futilités niaises à la saveur aussi aigre que leurs refrains affreusement mélodiques et inutiles.
Et le temps passe et le trouble persiste.
Les titres s’enchaînent au son d’une production manquant singulièrement de vivacité. Les guitares semblent, en effet, parfois, très en retrait face aux sempiternels synthés, et face à cette voix à la banalité affligeante. Au-delà de ces défauts pénibles, il faut encore ajouter ceux, navrants, d’une construction au break parfois déplorables, tels que sur un ennuyeux
Sunrise in Eden, par exemple.
Les soli de guitares, quant à eux, manquent souvent de spontanéité et semblent continuellement empruntés et gauches. Point d’orgue de cette faiblesse, ils possèdent un aspect démonstratif tout simplement ridicule au milieu de tant de cette épuisante et caricaturale œuvre.
Et le temps se termine, le trouble reste vivace.
Ce
Sunrise in Eden n’est que l’expression fade d’une musique vide et dramatique. Développant un
Metal mélodico-symphonique doucereux sans aucun attrait, ces musiciens, non-contents de n’avoir que peu d’inspiration, excellent dans l’exécution d’un art impassiblement et invariablement monotone.
Merci en tous cas pour vos commentaires avisés...
Par contre, "My earthdream" et "Solitaire" sont extras.
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