Par Toutatis, dix ans déjà. Dix ans de vie de la tribut suisse aujourd’hui devenue star du folk death. Une fois lancée, sa cote de popularité fut assez fulgurante. Il faut dire qu’une fois repéré et poussé en avant par le géant
Nuclear Blast dès leur deuxième album, les helvètes n’ont pas chômé en terme de sortie. En terme de qualité, le parcours est un peu plus en dent de scie mais le succès étant toujours au rendez-vous, on peut en conclure que le bilan reste bon pour eux. Et après un Elvetio plutôt convainquant, ils décident de jeter un petit coup d’œil dans le rétro viseur en nous sortant ce
The Early Years.
Au menu de cette compile, un réengistrement de leur premier EP
Vên, ainsi que leur premier album,
Spirit, légèrement dépoussiéré.
Coup commercial ? Pour
Nuclear Blast, oui, cela permet de mettre
Spirit dans leur discothèque et de ressortir ainsi un album qui se faisait rare dans le commerce. Pour le client, c’est ce que nous allons voir.
Commençons par le gros morceau, à savoir
Spirit. Car à moins d’être un fan collectionneur, votre intérêt (ou pas) pour
The Early Years sera avant tout porté sur l’occasion de mettre la main sur
Spirit. C’est une envie louable, puisqu’on a là un album majeur du folk death. Oh allez, les allergiques à la célébrité d’
Eluveitie, reconnaissez-le.
Si on a par la suite parfois pu être tenté de réduire la musique du groupe à du death mélo agrémenté de pipeau et de biniou, il faut se souvenir de l’atmosphère que dégageait
Spirit. Cette ambiance de fête païenne, de joyeux défouloir celtique et métallique. Je ne vais pas ici refaire un vrai tour de l’album car il n’en a franchement pas besoin, vous trouverez tous les descriptifs qu’il vous faut en quelques minutes. Il était bon lors de sa première sortie et il l’est toujours. On y trouve déjà presque tout ce qui fait
Eluveitie, des textes en langues gauloises reconstituée, de la mélodie folk dans tous les sens, du death mélo façon
Dark Tranquillity en un peu plus direct porté par le chant death de Chrigel, de superbes interludes folks etc.
Le léger lifting qu’il a subit ne sert qu’à équilibrer le son. Principalement, on remarque que la batterie n’envahie pas autant l’espace, et que les instruments folks en profitent. Le changement est perceptible, mais léger. Quant à savoir si il est profitable à l’album, je ne saurais être catégorique. Pour ma part, je dirais que oui car il met davantage en avant la richesse des morceaux, mais je peux comprendre une frange du public métaleux qui aime bien le son crado et lourdingue des premières productions dans ce genre.
D’ailleurs si vous faites partie de ceux-là, le réengistrement de
Vên risque de vous déplaire au plus haut point, car il illustre bien plus encore ce lissage du son. Ici, l’EP original est totalement réenregistré par le groupe dans sa formation actuelle (
2012). On y retrouve donc entre autre la voix d’Anna Murphy à certains endroits, et une production assez proche du dernier album en date, avec chœurs, arrangements et instruments folks bien plus maîtrisés. Il n’en reste pas moins que les morceaux sont des grands moments d’
Eluveitie, entre l’hymne « Uis Elveti », et les très puissantes "
Lament" et "Druid", sans oublier l’instrumentale « Jêzaïg » plus addictive que sa simplicité de composition pourrait le faire croire.
Il y a forcément deux points de vue qui s’affronteront, surtout concernant
Vên. Ceux qui apprécieront cette remise au goût du jour, ce traitement de luxe offerts à de bon vieux morceaux, et ceux qui préfèreront toujours la spontanéité, la rugosité et la charmante imperfection de l’enregistrement original.
Donc, The Early Year est une compile qui tient ses promesses. C’est une ressortie d’un album dont la qualité n’est plus à prouver, agrémenté d’un bonus très honnête. A partir de là, la critique est facile mais peu justifiée, car il est simple de savoir si le produit vous tente ou pas à partir du moment où il dit ce qu’il est.
Perso je trouve le nouveau Vên génial et la voix d'Anna sublime vraiment les morceaux!
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