Helvetios

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16/20
Nom du groupe Eluveitie
Nom de l'album Helvetios
Type Album
Date de parution 10 Fevrier 2012
Labels Nuclear Blast
Enregistré à New Sound Studio
Style MusicalFolk Death
Membres possèdant cet album368

Tracklist

1.
 Prologue
 01:25
2.
 Helvetios
 04:01
3.
 Luxtos
 03:55
4.
 Home
 05:17
5.
 Santonian Shores
 03:58
6.
 Scorched Earth
 04:18
7.
 Meet the Enemy
 03:46
8.
 Neverland
 03:43
9.
 A Rose for Epona
 04:26
10.
 Havoc
 04:05
11.
 The Uprising
 03:42
12.
 Hope
 02:27
13.
 The Siege
 02:45
14.
 Alesia
 03:58
15.
 Tullianum
 00:24
16.
 Uxellodunon
 03:52
17.
 Epilogue
 03:14

Bonus
18.
 A Rose for Epona (Acoustic Version)
 03:49

Durée totale : 01:03:05

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Eluveitie


Chronique @ Anahe

12 Fevrier 2012

Helvetios, pour le meilleur et pour le pire.

Deux années après la sortie de leur fameux Everything Remains (qui a d’ailleurs reçu des critiques quelque peu mitigés) c’est au tour d’Helvetios de faire enfin son apparition! La formation, ayant atteint une grande notoriété sur la scène Folk depuis plusieurs années, ressort enfin tout son attirail folklorique pour nous offrir cet album qui s’avèrerait être, selon les mots de Chrigel Glanzmann lui-même, le « meilleur » de la discographie d’Eluveitie (de quoi laisser un brin sceptique tout de même)...

Ayant fait baver de hâte certains, et rebuté d’autres, les deux morceaux « A Rose for Epona » et « Meet the Enemy », qui furent publiés bien à l’avance, ont laissé plané le doute quant à l’avenir de la formation. Dans quelle direction s’en va Eluveitie? Est-ce que Helvetios fera partie de ces albums qui marquent une vie au fer blanc? Le grand fan de la formation que je suis va donc tenter de répondre à la fois subjectivement et objectivement à ces questions. Il en va de soi que la tâche demeure plutôt complexe, mais le devoir m’appelle, et je me dois de peser le pour et le contre de la galette au détriment des aveuglements fanatiques et autres objections pessimistes...

Pour commencer, je me dois d’avouer mon attrait particulier pour l’artwork et la pochette. Le dessin de triskèle figurant sobrement sur un fond noir est relativement simple mais à la fois complexe, scellant en lui-même toute la symbolique de ce « concept-album », qui se veut historique, puissant et épique, dédié en hommage aux peuples Gaulois (particulièrement les Helvètes, on s’entend). Certains diront que la pochette ne casse pas trois pattes à un canard, mais j’y vois d’avantage une volonté de changement... pour le meilleur et pour le pire (hélas).

À présent, je m’attaque à la musique de l’opus! Branchez donc vos casques, insérez le CD dans le lecteur et on est parti pour près d’une heure d’escapade, à la traversé de forêts, de batailles et autres nombreux paysages!
Premièrement, je tiens à dire que cet album ne comporte pas 17 pistes, mais plutôt 14. Pour nous mettre un peu dans l’ambiance, nous avons à faire à une petite narration sympathique et à quelques bruits de vent, de même pour boucler l’album (avec quelques notes à la flûte, histoire de dire que c’est quand même un morceau de musique...), et un « Tullianum » d’à peine 20 secondes, planté entre deux morceaux comme on planterait un bonzaï entre deux chênes centenaires... Les narrations apportent tout de même quelque chose à l’album, sans pour autant révolutionner l’album.

Mais oublions ces détails. Je vais d’abord évoquer les points forts de l’opus, et parler du meilleur d’Helvetios.
En ce qui concerne la qualité d’enregistrement, je pense qu’il n’y a rien à redire. Les instruments folkloriques et les parties métalliques sont bien agencés, les voix rendent très bien dans le décor, et l’ajout de chœurs comme dans le morceau « Helvetios » apportent au tout un côté grandiose très appréciables! De plus, la voix de Chrigel Glanzmann a gagné en puissance avec les bénéfices du temps, et sa hargne guerrière dans le morceau « The Siege » ne peut laisser personne indifférent.

En progressant au fil de l’album, les parties dansantes et éclairées par les thèmes folkloriques donnent le sourire, et se marient parfaitement au son des bons coups de guitares et aux rythmes entraînant de la batterie. Les morceaux comme Luxtos (avec le thème de la jument de Michao, s’il vous plaît!), Santonian Shores, ou bien encore The Uprising, mettent au premier plan de façon astucieuse les instruments folkloriques, en introduisant les mélodies de façon à ce que l’auditeur appuie sur play et dès ce moment précis se dise « Ah! Ça c’est du Eluveitie comme je les aime! ». Je n’ose même pas imaginer la frénésie des foules lors des concerts : le groupe nous a quand même pondu quelques petites bombes auditives qui vont sûrement créer pas mal d’enthousiasme en live, j’en suis certain.

L’agencement des morceaux est relativement bien fichu également. Le morceau « Hope » est, tel que son nom l’indique, une belle lueur d’espoir quant au besoin d’entendre au moins une belle pièce entièrement acoustique au sein de cet album... Ce beau petit morceau léger et reposant se juxtapose ensuite à un « The Siege » belliqueux et décisif, qui surprend l’auditeur et le renvoie sur le champ de bataille (après le calme... la tempête!). Je me dois d’évoquer mon agréable surprise quant à la partie au violon sur ce morceau, qui fait corps avec la frénésie rythmique à la batterie... un véritable petit « eargasm » au sein d’une bataille qui n’a de cesse d’augmenter les pulsions guerrières de l’auditoire. Dans le même esprit, « Meet the Enemy » est également un bon morceau, agressif, puissant, guerrier, éclairé de çà et là par quelques notes folkloriques bien sympathiques, suivi par un « Neverland » introduit par un thème à la flûte plutôt plaisant.

La prestation vocale d’Anna Murphy est plutôt agréable à entendre, puis quand je parle de sa prestation, je veux surtout parler évidement du morceau « A Rose for Epona », ce morceau qui a littéralement divisé l’auditoire. Pour vous dire honnêtement, je pense qu’il y a quand même des parties intéressantes dans ce morceau, hormis le fait que oui, l’introduction nous fait bizarrement penser à une pièce d’un groupe nippon que je ne citerai pas ici. Le clip du morceau est beau esthétiquement parlant, mais nous avons à faire à du Eluveitie un peu à la sauce Evanesence, qui veut plaire à un auditoire plus large au détriment de ses plus anciens fans, qui ne jurent que par la crédibilité unique du bon vieux temps de « Spirit » (au passage, oui je suis un vieux fan, non, je ne dis pas que Spirit est le seul « vrai bon album », parenthèse fermée). Uxellodunon est également un bon morceau qui boucle plutôt bien l’album, déclinant ses thèmes celtiques toujours de la même façon. Bref, la recette est toujours aussi efficace, et le groupe l’a même très bien compris. Encore faut-il ne pas en abuser...

À présent, on va passer à la partie un peu moins sympathique de ma chronique...
Je ne vais pas vous parler de ce Eluveitie qui porte des grosses RayBans® et qui se prélasse dans de grands Jacuzzis. Je ne vais pas vous parler non plus de ce Eluveite d’Elu-TV qu’on a tendance à critiquer souvent, de par leur attitude actuelle et tous les préjugés qui peuvent tourner autour d’eux. Je vais plutôt vous parler des points faibles musicaux de l’album, de ces quelques failles qui font qu’Helvetios n’est pas un excellent album.

Eluveitie est aujourd’hui un « gros » groupe, et Nuclear Blast ne manque pas de les propulser vers une stratégie mercantile qui, malheureusement, tend à dévaloriser le potentiel de la formation. Après le clip de « A Rose for Epona » plutôt bien réussi, c’est au tour de « Havoc », trois jours avant la sortie officielle, de faire son apparition sur le net. Le choix du morceau est à mon goût assez incompréhensible, car « Havoc » est loin d’être mauvais, mais il est loin d’être un des meilleurs morceaux de l’album! Le thème d’introduction au violon est du Eluveitie tout craché, mais qui malheureusement n’est pas assez convainquant de par le fait que nous avons cette désagréable sensation de déjà entendu, d’où la stratégie du groupe de renouveler la recette sans chercher à décrocher la lune... Et je ne parle même pas du clip, qui ne présente aucun intérêt, autant sur le plan esthétique que symbolique.

De plus, notons que cet album, autant complet soit-il, ne comporte que deux pistes acoustiques! Hope, Scorched Earth... et puis c’est tout? Honnêtement, je pense que le groupe aurait pu nous pondre un ou deux morceaux folkloriques de plus sur un total de 17... Euh pardon, 14 pistes.
Vous remarquerez aussi qu’un grand nombre de pistes portent un titre écrit en Gaulois, mais que malheureusement, peu d’entre eux sont chantés en cette mystique et merveilleuse langue, qui a d’ailleurs propulsé Eluveitie à ces débuts vers le chemin de l’originalité et de la gloire. Par Toutatis... pourquoi?! Peut-être que chanter en anglais permet de mieux faire passer le message et les textes à l’auditoire international, mais je pense qu’une grande partie d’entre eux aurait aimé avoir affaire à une panoplie plus conséquente de textes en Gaulois.

Notons aussi que le côté novateur à la « Evanescence » du groupe est loin d’engendrer que des bonnes surprises... La voix d’Anna est certes, plutôt agréable à entendre, mais sa prestation sur le morceau « Alesia » est plutôt décevante... Sa voie est sucrée, dégoulinante, mais ne me transporte pas. Je pense que Eluveitie veux, là aussi, plaire à un auditoire, sans se soucier vraiment de ce que sa musique est censé apporter, à savoir le son d’un Folk Metal mystique et puissant. Et là encore... Anna Murphy a tellement une belle voix quand elle chante en Gaulois, dommage que nous n’y avons pas droit...

Pour finir, je vais exprimer mes relents de nostalgie et mes condoléance pour un Eluveitie qui n’est plus. Je parle de cet Eluveitie païen, de ce groupe qui mêlait bruits de nature aux sons de mélodies novatrices, de textes antiques et de splendeurs ancestrales, qui nous propulsait au son de leurs instruments au sein d’un univers Spirituel riche en émotions et en originalité. Je veux parler de « Vên », de « Spirit » et de « Slania », de leurs hymnes, de leurs balades et de leurs odes à la nature. Je veux aussi parler de ces incantations ancestrales, qui kidnappait notre esprit et fascinait notre âme, au sein d’un « D'vêritû Agâge D'bitû » énigmatique, d’un « Elembivos » grandiose, ou bien encore d’un traditionnel « Tegernakô » qui clôturait chaque concert par une transe générale, qui faisait giguer l’auditoire du devant de la scène jusqu’au fond de la salle... Ah nostalgie! Quand tu nous tiens...

Pour conclure, Helvetios n’est ni un très bon album, ni une déception. Eluveitie reste un bon groupe, avec ses forces, ses faiblesses, mais qui je pense ne lassera jamais. Malgré quelques très bons passages et autres morceaux très entrainants, Eluveitie veut plaire, mais s’aventure quelque fois dans la facilité. 14/20 est une note plutôt favorable, mais le groupe vaut je pense beaucoup plus. Après m’être passé au moins 20 fois l’album en boucle, j’ai appris à adhérer à certains bons nouveaux côtés de la formation, et j’ai envie de dire tant mieux! Après tant d’émotions, je vais aller me faire une petite balade en forêt, et m’écouter « Aidû » pour me changer un peu les idées.

Helvetios, pour le meilleur et pour le pire.

14/20.

54 Commentaires

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electriceye - 24 Août 2012: moi je trouve cet album exactement comme ermainwas un ensemble moyen avec quelques bombes atomiques dedans qui sont peut etre pas les plus connues...neverland et uprising sont vraiment péchues ,luxtos est bien sympa tout comme havoc.apres personellement le reste est soit chiant (a rose for epona désolé je trouve ce moceau nullisime a souhait,la meme pour alésia qui aurait pu etre enorme vu le theme ) soit d'un banal a faire mourir.Ils essaient d'élargir leur ublic aux jeunes ... avec une perte de qualité je trouve
Fyrnael - 20 Novembre 2012: Ce que je trouve relativement drôle c'est qu'ils "plagient" (peut-être pas officiellement mais la ressemblance ne peut être anodine) une des chansons les plus nases de Blood Stain Child!

Sinon bonne chro, je sais maintenant que je n'investirai pas dans cet album.
Fonghuet - 18 Avril 2013: Leurs compos sont tellement ordinaires, mais noyées dans une super production, que c'est vraiment pas compliqué de faire mieux.
Les paroles sont super, les interprétations trad' très réussies (c'est d'ailleurs les euls raisons pourquoi j'en écoute), mais c'est tout. Ils tournent en rond, et leur circonférence est courte. Orobouros n'a déjà plus rien à se mettre sous la dent
 
daviken - 02 Mai 2013: J'ai été très agréablement surprise par cet album. Eluveitie apporte du nouveau dans cet album tout en restant fidèle à l'esprit du groupe, en introduisant la voix d'Anna Murphy. A rose for Epona est excellente ! J'ai aussi beaucoup aimé la reprise de La jument de michao en tant que Luxtos. A vrai dire je m'y attendais, il était très probable que Eluveitie fasse une reprise de cette chanson traditionnelle ainsi que la célèbre Inis Mona, reprise de Tri martolod. J'ai également adoré Uxellodunon et Helvetios. Mais effectivement je trouve que les morceaux accoustiques manquent un peu dans cet album.
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Chronique @ dissikator

11 Avril 2012

Pas si irréductibles que ça nos Gaulois

L'ennui avec les groupes qui sortent un album mythique dès le début de leur carrière, c'est qu'ils ont la plus grande difficulté à rééditer. Mais lorsqu'ils définissent carrément leur style pour révolutionner le genre musical, là, ça devient carrément hasardeux d'évoluer dans le bon sens. Et ce fût le cas de "Spirit", album à la fois mystique et enthousiasmant par ces mélodies menées à coup de tin whistle ultra rapide qui signera la marque Eluveitie pour de bon. Si on y ajoute le chant en langue gauloise qui offre une bonne dose d'authenticité au mélange, ainsi qu'une horde d'instruments traditionnels celtiques (whistles, cornemuse, vielle à roue, mandoline,...), on comprend pourquoi Eluveitie s'est très vite vu propulsé au sommet d'un sous genre très en vogue, le folk-métal.
Après un "Spirit" énormissime, un "Slania" plus accessible mais très réussit, un "Evocation I, The Arcane Dominion" acoustique qui divisa les fans (mais que j'apprécie de plus en plus au fil des très nombreuses écoutes) et un "Everything Remains As It Never Was" carrément décevant, comment parviendront-ils à remonter la pente. Un retour aux sources serait salué mais également critiqué pour l'absence de prise de risque, tandis qu'une évolution risquerait de les exclure encore d'avantage de leur propre style ou tomber dans la facilité.

Helvetios est un concept album ressassant l'histoire de la guerre des Gaules. On peut donc légitimement s'attendre à un son plus massif et violent. Comme à son habitude, l'album est concentré entre intro et outro, cette fois narrées par l'acteur Alexander Morton connu par sa prestation quasi muette dans Valhalla Rising, chef d’œuvre intemporel pour les uns, navet de la décennie pour les autres. Espérons que l'album ne divisera pas autant les fans.
Bien que l'écoute soit beaucoup plus enthousiasmante que sur le précédent, c'est un peu comme annoncer "j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle" - "ok, commence par la mauvaise". J'y viens.

Première critique, la plupart des morceaux brutaux frôlent l'auto-plagiat! Aïe! Écoutez "Home", "Meet the Enemy", "Uprising" ou "Bloodstained Ground" et vous verrez que la nouveauté n'est pas de mise (tiens, j'ai glissé un titre de Slania dans la liste!).
Mais ce qui frappe d'entrée de jeu, notamment à cause du single "A Rose for Epona", c'est le chant d'Anna Murphy. Et quand je dis frapper, je veux mentionner un bon coup de gourdin derrière la tête en traitre. Car si Eluveitie à la plus grande difficulté à se renouveler, avec ce morceau et "Alesia", on a carrément l'impression qu'un titre de Paramore c'est malencontreusement immiscé dans la playlist. Il est vrai que la belle a fait de gros progrès vocaux et peut désormais exhiber un chant puissant et juste, cette touche popisante ne colle pas du tout avec l'ambiance rupestre de nos Gaulois. Envisageraient-ils de basculer vers un folk-métal à chanteuse, et ainsi faire sombrer un genre guerrier dans la décadence des tubes à petites pucelles, comme c'est le cas pour le métal symphonique ? Espérons que non. Anna me faisait remonter le temps lorsqu'elle susurrait des contes tels que "Dessumiis Luge" dans cette magnifique langue antique qu'est le gaulois, alors que là, j'ai juste envie de zapper. Dommage, la mélodie était pourtant sublime. En parlant de la langue, il est dommage que la plupart des textes soient en anglais. Cependant, Panoramix n'étant plus apte à enseigner ce dialecte, il est compréhensible que le stock de légendes authentiques s'amenuise d'albums en albums. Dans le même état d'esprit, les morceaux instrumentaux sont beaucoup trop rares. Il faut attendre le douzième titre pour se délecter de "Hope" et... c'est tout... Ensuite ce sera l'épilogue. Si seulement ils en avaient placé un à la place d'un "Tullianum" de 24 secondes totalement inutile! Dommage.
Et pour conclure le côté "je suis Gaulois mais pas trop" ("Eluveitie" signifie tout de même "je suis Helvète"), sortons un peu de l'album et feuilletons les magasines. Alors là j'ai envie de pleurer. Ils posent en jean's - tshirt - Ray Ban! Alors je veux bien qu'on ne soit pas forcé de vivre dans des cahutes en pailles, de porter des peaux de sanglier et de se coiffer avec de la boue séchée pour faire de la bonne musique, mais lors des séances photos officielles, il me semble qu'il y ait une imagerie à respecter. Vous pouvez sortir les prairies broussailleuses et la montagne en arrière plan, le combo jean's - tshirt fera d'autant plus tache. C'est un peu comme si le tueur dans un film d'horreur avait un costume de Bob l'Eponge! Ça reste un tueur mais ça tue l'horreur! Sans compter que le gros plan revient à Anna Murphy, très jolie dans sa mini-jupe et son décolleté plongeant certes, mais d'une, c'est Chrigel Glanzmann le leader du groupe, et de deux, leur renommée s'est construite sur la qualité de leur musique et non sur la beauté des membres donc pourquoi commencer aujourd'hui alors qu'ils n'ont plus rien à prouver, si ce n'est qu'ils soient encore capables de composer correctement.

Il serait cependant abusif de ne voir que le verre un tiers vide alors qu'il est aux deux tiers plein. Car toutes les perspectives d'évolution ne sont pas aussi désastreuses, loin de là. Notamment au niveau instrumental, l'incorporation de violon (ex : "Havoc") seconde à merveille le tin whistle sur la même rythmique qui fait la patte Eluveitie. Autant dire que toucher à un tel ingrédient secret et s'en sortir à merveille, on peut appeler ça du génie. Et puis ce bourdonnement de moustique - peut-être un kazoo - renforce le côté festif de leur son. On peut également saluer les cœurs en début et fin d'album ("Helvetios", "Alesia", et "l'épilogue"), qui quoique discrets, donnent un souffle épique à la production.
Au risque de devenir une habitude, les suisses nous ont concocté une reprise de Manau, pardon une reprise du chant traditionnel breton qu'est "la Jument de Michao" sous l'appellation "Luxtos". Bien que le refrain soit en gaulois, le renard et la belette ne sont jamais bien loin dans nos têtes! Aura-t-on droit de tourner la manivelle sur le prochain opus?! Toujours est-il que ce titre très réussit mettra le feu en live, tout comme le refrain guerrier entêtant de "Neverland". On aura également droit au jouissif "Scorched Earth", prière mystique adressée aux anciens sur fond d'océan lors d'une nuit tourmentée. Magique!
Venons en alors aux deux claques de cet album sur lesquelles le groupe devrait s'accrocher pour évoluer de la plus belle des manières. Le métal furieux d' "Havoc" est enrichi d'un violon enivrant et d'un chant violent. Quand à l'assaut "The Siège", il est mené à coup de hurlements black qui apportent une énergie viscérale aux growls habituels. Ajoutez à cela encore un violon, et même quelques notes de violoncelle (ou alors un violon très grave), le mélange est des plus ingénieux mis à part les quelques "aah aaaah" de chant d'Anna sur le break qui sont totalement abjectes. Alors que je trouvais les morceaux brutaux assez ennuyeux, ces deux là sont les grosses surprises et donnent matière à réflexion pour notre plus grande satisfaction.
Comment terminer cette chronique sans évoquer l'épilogue, qui conclue à la manière d'une musique de film à la sauce Eluveitie. Le tin whistle embarque les cordes, les cœurs et les tambours, pour nous faire oublier les points négatifs de l'album et lui laisser une seconde chance.

Alors comme l'annonce la note de 15/20 que l'on pourrait traduire par "c'est bien mais pas top", le nouveau né de la famille contient toutes sortes de bonnes idées, mais également un vautrage pop en règle. Ce ne sera pas l'album de l'année, ni même celui que l'on retiendra dans la discographie déjà bien étoffée du groupe, mais les moussaillons commencent à redresser la barre avant, pourquoi pas, un "Evocation II"... 
Affaire à suivre...


Retrouvez cette chronique et bien d'autres sur mon blog: http://www.metaleatme.blogspot.fr

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Fonghuet - 20 Avril 2012: Très bonne chronique. Tu fais bien le tour tu y explique tout et selon les différentes approches -selon moi- que tous pes types de fans dElu peuvent avoir.
Pour ce qui est de ton bourdonnement de moustique, cest le hurdygurdy qui fait ça. Linstrument possède -il me semble- 2 cordes qui servent de drone et dont tu peut choisir de mettre ou non. Cest pour ça qu'on l'entend sous forme de rythme et non continu. Anna se debrouille très bien avec cet instrument ça fait plaise!

Au plaisir de lire tes autres chroniques!
dissikator - 21 Avril 2012: Merci! ça fait super plaisir un tel message surtout venant d'un habitué de SOM (je vois souvent ta photo). C'est vrai que j'ai passé pas mal de temps à la rédiger et a dépouiller l'album.
Concernant l'instrument mystère, merci pour ces infos. Je vais jeter un oeil pour voir à quoi ça ressemble.

Tu peux voir mes autres chroniques à partir de mon profil ou mieux, sur mon blog!
Stephane_Lebon - 13 Juin 2013: Bon album un vrai plaisir seul bémol, j'aurais aimé entendre plus de morceaux avec la voie d'Anna qui est vraiment magnifique !^^Dommage...
Mais bon espérons qu'ils nous surprendront lors du prochain album:)
dissikator - 13 Juin 2013: Euh... Même si Anna a beaucoup progressé, il ne faudrait pas qu'Eluveitie devienne "un groupe à chanteuse" ;)
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