Symphony of Enchanted Lands

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18/20
Nom du groupe Rhapsody
Nom de l'album Symphony of Enchanted Lands
Type Album
Date de parution 20 Octobre 1998
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album216

Tracklist

Re-issue in 2000 by Limb Music Products
1.
 Epicus Furor
 01:14
2.
 Emerald Sword
 04:21
3.
 Wisdom of the Kings
 04:28
4.
 Heroes of the Lost Valley
 02:04
5.
 Eternal Glory
 07:29
6.
 Beyond the Gates of Infinity
 07:23
7.
 Wings of Destiny
 04:28
8.
 The Dark Tower of Abyss
 06:44
9.
 Riding the Winds of Eternity
 04:14
10.
 Symphony of Enchanted Lands
 13:17

Durée totale : 55:42

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Rhapsody


Chronique @ BEERGRINDER

13 Mai 2008
Après Legendary Tales qui a lancé la carrière des Italiens, ils se devaient de confirmer les espoirs placés en eux, ce qui est parfois difficile après un premier album qui, sans être phénoménal, avait surpris pas mal de monde. Le pari est largement réussi avec Symphony of Enchanted Lands (1998).

Par rapport à Legendary Tales les transalpins ont gagné en maturité, et ce, aussi bien au niveau émotionnel avec les atmosphères qu’au niveau du sens de la composition avec des titres plus incisifs et mieux construits.
Epicus Furor donne en tout cas dans une intro au clavier qui sonne très BO de film (Hollywood Metal diront certains plus tard pour qualifier le style) et constitue une bonne rampe de lancement à Emerald Sword, morceau de Speed Metal à la double grosse caisse omniprésente soutenue par du synthé. La voix de Fabio Leone y est claire, puissante et bien soutenue par les chœurs, mais un peu trop caricaturale par moments à trop vouloir jouer sur le côté tragique et les trémolos, cependant on ne peut leur reprocher le fait de jouer le concept à fond avec les moments de guerres, de gloire et de tristesse liés à l’histoire. Wisdom Of The Kings, l’un des singles de l’album, est sensiblement dans la même veine.

Sur le court Heroes Of The Lost Valley on constatera quelques gimmicks un peu clichés comme cette flûte à la Johan et Pirlouit, ces samples de chevaux, et une narration limite (il n’avaient pas encore les moyens de se payer Chistopher Lee). Mais ce petit côté un peu niais est paradoxalement un des facteurs pour lesquels on aime Rhapsody, et cet intermède est suivi par une pièce maîtresse de l’album Eternal Glory, sur laquelle le souffle épique est omniprésent au niveau du chant, des riffs, et bien sûr, des inévitables orchestrations tout au long des 7:30 du titre, y compris les soli cristallins de Luca Turilli.

Beyond The Gates Of Abyss enchaîne sur les mêmes bases dynamiques et variées, distillant son Speed Metal Epique très inspiré avec quelques passages progressifs du meilleur effet et toujours de nombreuses parties de double grosse caisse.
On retrouve sur Symphony of Enchanted Lands, la traditionnelle ballade sur laquelle on peut au choix : pleurer ou essayer d’emballer une nana. Pour autant, sans valoir un Stairway To Heaven, Wings Of Destiny se laisse écouter agréablement: il est bon chanteur ce Fabio Leone même s'il en fait parfois un peu trop. On a même droit à une intro à la Rondo Veneziano (les amateurs reconnaîtront) sur The Dark Tower Of Abyss qui est l’un des titres les plus marqués Metal-Opéra / Classique avec une étonnante partie centrale montrant le talent de compositeur des garçons, même si on constate, une fois de plus, que la narration n’est pas leur point fort.

On approche de la fin et Riding The Winds Of Eternity constitue pourtant juste un aimable apéritif de la trempe de Emerald Sword avant la chanson titre finale : Symphony of Enchanted Lands. On a droit, une fois de plus, à une petite narration naïve en guise d’introduction, suivie d’une démonstration a capella de la puissance dégagée par le sieur Leone, les Italiens ont poussé à fond leur concept et lâché tout leur arsenal sur les 13:18 de ce pavé ou certains riffs sont construits autour de l’intro d’album Epicus Furor. Une soprano féminine vient agrémenter le milieu de la chanson et on pense au chant des elfes dans le seigneur des anneaux.

Vous l’aurez compris, épique est ici le mot clef mais on peut y rajouter efficacité tant les compositions sont accrocheuses.
Voici donc au final et malgré quelques imperfections qui font aussi le charme de ce CD, l’un des meilleurs albums de désormais Rhapsody Of Fire au niveau de l’inspiration et surtout celui qui l’a exposé à la lumière, lancé définitivement sa carrière et aussi entraîné dans son sillage d’autres groupes reprenant ce genre de concept et de musique (leur confrères de Domine par exemple).

Si vos deux hobbies préférés c’est le Heavy-Metal et la chasse au dragon, alors prenez lance et heaume et jetez vous à l’assaut de Symphony of Enchanted Lands (1998).

16/20
BG

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BEERGRINDER - 14 Mai 2008: C'est kitsh c'est vrai, mais pas plus que Judas priest qui chante Wild nights, hot and crazy days ou braque une banque avec des guitares.

Le côté "Neuneu" fait partie intégrante du truc la difficulté est de rentrer dedans, et puis au niveau consept et musical c'est très soigné donc pour moi ça passe, surtout celui-ci d'ailleurs.

Je suis une vrai poubelle de table des fois hein....
steelhardos - 14 Mai 2008: Je suis pareil que toi pour la poubelle de table (' Je préfère l'album suivant car les synthés y sont un peu moins pompeux et la guitare plus présente.
Sinon dans le même style je préfère Secret Sphere, beaucoup moins ambitieux dans le concept mais cest très accrocheur (album conseillé:A Time Nevercome).
BEERGRINDER - 14 Mai 2008: J'ai un album de Secret Sphere : Mistress Of The Shadolight, pas mal en effet c'est le seul album que je connais.
Et oui! Une vrai poubelle!
angus107 - 25 Septembre 2023:

Rhapsody n'est pas ce que je préfère, mais j'ai bien aimé cet album comparé au précédent.

17/20

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Chronique @ dark_omens

24 Mai 2014

La naissance d'une ère nouvelle...

Certains fantaisistes, bien plus enclins à défendre de manière inutile leurs propres personnes que réellement apte à comprendre un contexte qu’en plus ils n’ont, soit dit en passant, pas vécu, essaient en ces jours, en une tentative consternante, de minimiser l’apport historique de la scène italienne au crépuscule de ces années 90. Aveuglés par un orgueil malsain qui consiste à ne pas s’effacer devant les faits indiscutables et à affirmer avec force des contrevérités, ces révisionnistes artistiques hurlent, avec une conviction sincèrement touchante, des certitudes pourtant fausses. Pour ces réformistes obtus, Rhapsody n’a été l’instigateur d’aucune nouvelle vision. Pour ces historiens embrumés, Luca Turilli et les siens n’ont rien fait si ce n’est reproduire, avec un certain talent, la musique des Scandinaves. Pour ces conteurs farfelus, seules, en effet, l’école nordique et, peut-être, à la rigueur, l’école teutonne du Heavy Speed aura été prépondérante. Le reste n’étant que futilité.

Une telle partialité, niant les faits pourtant réels, est affligeante. Car quand bien même pourrions-nous débattre de la subjectivité ressentie devant cette nouvelle scène transalpine, comment pourrions-nous contester l’importance d’œuvres aussi majeures que les premiers Rhapsody ? Comment pourrions-nous, décemment, affirmer que rien n’est réellement novateur et inspirateur sur ce Symphony of the Enchanted Lands ?

Plus que son précurseur, cet album dessine plus parfaitement encore les contours de ce Heavy Speed Symphonique, baroque, médiéval et épique caractéristique des transalpins. Plus matures et plus marquants, les titres de ce manifeste donnent, enfin, toute sa grandiloquence délectable à la musique de ces Italiens. En effet, ce sentiment diffus, qu’on pressentait déjà sur un Legendary Tales perfectible, est ici magnifié par le travail de Luca Turilli et de siens. Dans une fresque parfaite, Rhapsody écrit donc l’histoire.

Car nul doute que personne n’aura aussi parfaitement que lui, sur ce Symphony of the Enchanted Lands, peint une toile aussi initiatrice, intense et profondément bouleversante. Exprimant toute la grandeur majestueuse de sa musicalité dans le métissage d’un propos Heavy Speed efficace qu’il allie à de nombreuses orchestrations classiques, mais aussi à des atmosphères moyenâgeuses, ou encore à des climats baroques, le groupe nous narre les affres d’héroïques quêtes fascinantes. Et le périple est captivant au son des superbes Emeral Sword, Wisdom of the Kings, Eternal Glory, Riding the Winds of Eternity ou encore, par exemple, Symphony of the Enchanted Lands.

L’omniprésence de ces orchestrations, aux nombreux instruments et arrangements, notamment, classiques (omniprésence dont on peut penser qu’elle est une conséquence de moyens supplémentaires mis au service du groupe) fait incontestablement basculer cette œuvre dans l’univers, indubitablement restreint à l’époque, de la musique à la fois Metal et Symphonique. Pourtant, loin de dénaturer l’aspect âpre du propos, cette omniprésence, bien au contraire, en transcende l’esprit ainsi grandi. Ce phénomène étant dû essentiellement au talent de composition de ces Ultramontains qui auront su transposer le dynamisme du Heavy Speed à ces passages classiques. Il faut noter, aussi, que le mixage de cet album participe également à cette amélioration, permettant à cette philharmonie de ne pas sombrer dans les écueils, parfois entendus, d’une faiblarde splendeur indigne.

Quoi qu’il en soit, et quoi qu’en pensent les polémistes intransigeants, ce Symphony of the Enchanted Lands est bel et bien un album marquant. Remarquablement construit, il aura formidablement magnifié toutes les valeurs de son prédécesseur. Et au-delà de toutes ces vertus intrinsèques, il aura accessoirement, excusez de peu, donné naissance à une ère totalement nouvelle dans laquelle le Heavy Speed/Power Symphonique allait prendre une part prépondérante.

16/20

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ericb4 - 24 Mai 2014: Je ne le connaissais pas. Merci pour ta chronique qui me donne envie d'aller l'écouter. A la lecture de tes entames,je comprends mieux le message sur les répétitions d'intro. C'est en bonne voie semble-t-il! Merci aussi pour ça.
furaxyn - 24 Mai 2014: "Un jour, je finirai par l'écouter", me suis-je souvent dis. Sans être un fanatique de Rhapsody, j'apprécie particulièrement un album comme Rain of a Thousand Flames ; leur style trépidant déjà présent sur Legendary Tales ; les sommets que peuvent atteindre un morceau comme "Gargoyles" sur Power of the Dragonflame.
Malgré le scepticisme que je peux souvent éprouver en écoutant une musique orchestrale (plus ou moins) proche de celle des blockbusters hollywoodiens (mon côté buté et exigeant par rapport au cinéma, sans doute), je n'ai rien (de rien) à redire sur la démarche, tant que les émotions sont bien transmises... et évidemment si cela me transporte.

Merci pour la chronique ; l'introduction est bien acérée.
edenswordrummer - 24 Mai 2014: Dis moi Dark, il me semble avoir lu ta chronique avant que tu la poste, c'est que tu l'avais enlevé puis remise ou je suis complètement à côté de la plaque ? ^^' Sinon très bonne chronique, je suis toujours impressioné par ton riche vocabulaire quand je te lis.
LeLoupArctique - 25 Mai 2014: Merci pour la chronique, qui rend bien justice à cet album réellement novateur. Mais pour l'amour de SoM, tu veux bien faire des phrases un peu moins lourdes ? Rien que la phrase d'introduction est lourde comme un repas de communion ...
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Chronique @ Psychosic

26 Fevrier 2011

Rhapsody s'est bonifié ...

A peu près 1 an après un « Legendary Tales » qui posait les bases de la musique des Italiens, Rhapsody revient avec un nouvel album, « Symphony of Enchanted Lands ». Peu avant la sortie, le groupe a recruté un bassiste, Alessandro Lotta, et a par la suite publié un single donnant un aperçu du futur album, « Emerald Sword ». Il a remporté un très gros succès, devenant même l’hymne du groupe. Rhapsody avait mûri dans ses compositions et ses orchestrations, autant dire que l’album était attendu au tournant.

Pari réussi ? Certes. Mis à part l’hymne précédemment cité, on se rend effectivement compte dès l’intro « Epicus Furor » que les orchestrations sont largement plus travaillées que sur « Legendary Tales », les chœurs et les violons sont vraiment magnifiques et on remarque quelques cuivres. L’album contient, bien évidemment, sa dose de titres speed propres à Rhapsody. « Wisdom of the Kings » et « Riding the Winds of Eternity » en sont de bons exemples, avec des riffs speed à souhait, l’on retrouve les orchestrations excellentes de Staropoli, et bien évidemment, les soli de Luca Turilli, bien reconnaissables.

On remarque également dans cet opus que le mix passage lent/passage rapide est assez fréquent dans la structure des morceaux, comme dans « Eternal Glory » ou encore « The Dark Tower of Abyss ». Dans le même style, mention spéciale à « Beyond the Gates of Infinity », où les orchestrations du clavier atteignent le summum de leur qualité.

Quelques défauts sont à relever cependant. Rhapsody s’est bonifié mais n’atteint pas l’excellence, la faute pour commencer à une batterie trop typée speed, tout comme dans le premier opus. Elle ne varie pas assez son jeu, bien qu’il y ait tout de même une petite amélioration à ce niveau-là. Mais la plus grosse déception viendra certainement des claviers, pas en termes d’orchestrations, mais en termes de soli. Où sont passés les soli dantesques à la « Land of Immortals » ? Il y en a deux ou trois, tout au plus, comme sur « The Dark Tower of Abyss », mais en rien extraordinaires. Le clavier prend trop souvent un son d’orgue, et c’est bien dommage de ne plus entendre Staropoli nous livrer un solo à couper le souffle.

Passée cette déception, le constat est tout de même là. Rhapsody s’est bonifié. Font-ils mieux que « Legendary Tales » ? Certainement, mais de peu. Ceci est un très bon album, mais les Italiens peuvent faire mieux, encore mieux.

15/20

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Chronique @ Legba

26 Mai 2021

Un appel à l'aventure, à la création, à l'accomplissement de soi et de sa vie.

"On entend par "chef-d'œuvre" [...], un ensemble de vers ou de lignes dont on ne conçoit pas qu'un seul mot puisse être remplacé par un autre."
(Marivaux)

Nous sommes alors en 1997, et le succès surprise de Rhapsody aurait pu les inciter à prendre leur temps pour sortir leur second album, mais non. La bande à Luca semble vouloir sortir un second effort tant qu'ils ont l'attention du public. Ainsi, retour en studio, et dès l'année suivante, en 1998, sort "Symphony of Enchanted Lands". Deuxième album studio de Rhapsody.

Cet album s'inscrit dans une démarche tout aussi ambitieuse, mais moins technique, Luca ayant confié en interview que jouer en live les chansons de "Legendary Tales" était parfois compliqué. Cet album est donc moins virtuose et plus symphonique. Les soli y sont moins complexes, et le groupe compense cela par une inventivité nouvelle. La première chose que l'on peut remarquer, c'est que la structure des pistes est beaucoup moins linéaire que par le passé.

Ainsi, les morceaux d'ouverture que sont "Epicus Furor" et "Emerald Sword" passent d'une introduction symphonique moins martiale, mais plus colorée et épique, à un Power guerrier et optimiste comme le Power nous on en a donné beaucoup. Mais "Emerald Sword", comme toutes les chansons de l'album, a quelque chose pour se démarquer. Des petits détails que le groupe dissémine au cours des pistes, pour donner une identité à chaque morceau.

Pour "Emerald Sword", ce sera son usage des cuivres, son refrain repris par un chœur sous stéroïdes, et son solo d'une simplicité incroyable, surtout en comparaison de ce que Turilli peut faire, mais d'une efficacité redoutable. Pour "Wisdom of the Kings", ce sera, son usage des cordes sur le pont symphonique, et ce jeu de réponses entre guitare et orchestre. Pour "Wings of Destiny", la ballade du disque, ce sera cette approche intimiste, comme une déclaration d'amour, une confession que le protagoniste ferait à la nature elle-même. Mais aussi ce solo de flûte, ce piano tout simple, et cette humble et belle harmonie sur le refrain, qui lui donnent sa couleur. Pour "Beyond the Gates of Infinity", ce seront ces usages du synthé et ces guitares tranchantes qui souligneront l'atmosphère sombre du récit alors que le héros est confronté à une armée de démons.

Chaque chanson a quelque chose pour elle, et quant au groupe, il n'a pas seulement appris à être plus technique quand il le faut, comme sur "The Dark Tower of Abyss", dans lequel Luca retrouve ses racines néo-classiques, avec cet hommage à l'été de Vivaldi et ces soli virtuoses, non. Il aura aussi appris à être efficace et à savoir murmurer quand c'est utile, ou, en tout cas, à faire preuve de nuance quand c'est nécessaire.

Mais un chef-d'œuvre, et je crois que cet album en est un, est plus que la somme de ses parties. C'est une cohérence et une fluidité, choses que cette œuvre possède, à n'en point douter. Tout est pensé pour s'enchainer, pour ne jamais ennuyer l'auditeur. Ainsi, au guerrier "Emerald Sword" suivra le plus folk "Wisdom of the Kings", puis l'introduction à "Eternal Glory" qu'est "Heroes of the Lost Valley", rien qu'une narration : le bruit des oiseaux, d'une source, une flûte, un clavecin, et une voix nous racontant la réalisation du héros ; la réalisation qu'il est un mortel parmi d'autres. D'autres ont tenté ce qu'il a tenté avant lui, et s'il peut compter sur l'aide de ces spectres du passé toujours assoiffés de victoires, cela veut aussi dire que tôt ou tard il les rejoindra.

Jamais l'album ne bégaie, jamais une chanson ne nous fait nous dire "Oui, je viens d'entendre ça." Le seul moment où l'on pourrait percevoir une répétition, serait sur "Riding the Winds of Eternity", avant-dernière piste de l'album, dans laquelle le groupe rejoue la carte de la chanson Power ; après, il y a bien cette outro mélancolique qui peut surprendre, ce refrain plus intimiste et cette ambiance océanique au début pour que la chanson se démarque, mais c'est la première et unique fois que l'album m'a donné l'impression de nous offrir une piste de remplissage.

Mais même cette piste se rattrape, par la cohérence générale de l'album. Jamais l'évolution du personnage dont il nous fait suivre les aventures, n'aura été aussi claire, jamais nous n'aurons autant cette impression de début, de progression et d'accomplissement, ce qui est sans doute voulu étant donné que l'album se finit sur le protagoniste récupérant l'épée d'émeraude, objet légendaire doté de pouvoirs pouvant sauver son monde. Une histoire vieille comme le monde, mais racontée avec passion, et tout en ayant conscience, dans "Eternal Glory", le héros réalise qu'il n'est pas le premier à faire ce qu'il a fait. Comme ni Rhapsody n'est le premier groupe de Power, ni Luca le premier à raconter cette histoire, plus qu'inventer, il est question de réinventer.

Cela donne un album parfois narratif, parfois calme, parfois épique, parfois intimiste, mais toujours d'une fluidité incroyable. Donner un côté organique à l'écoute et faire en sorte que les chansons s'enchainent a semble-t-il été l'une des principales préoccupations du groupe. Par la narration, par les ambiances non musicales (bruits de nature, de forêt, de montagnes venteuses, les bruits d'animaux), l'album parvient toujours à nous rappeler que nous écoutons une histoire, et que chaque piste nous fait reprendre à la suite de ce que nous avons laissé.

Et comment parler de cet album sans parler de "Symphony of Enchanted Lands", la chanson titre qui conclue l'opus? Un monolithe de 13 minutes, passant par la chanson funéraire, la chanson guerrière, le chœur épique, la ballade au piano, le solo heavy-power ou encore le folk acoustique, tout en parvenant à conserver la cohérence musicale du groupe malgré toutes ces influences qui peuvent sembler antagonistes, le tout accompagné d'un Fabio Lione en pleine forme.

L'album est-il dénué de défauts? Encore une fois, non. Si on laisse de côté ce que j'ai déjà évoqué, il souffre d'un défaut, qui puise directement sa source dans ses qualités : son intention ne plaira clairement pas à tout le monde. Les narrations paraitront belles à certains, kitch à d'autres, ce "Peace and Love, Forever" qui conclue la chanson finale en fera sourire certains (comme moi), se moquer d'autres. Mais quand j'écoute cet album, même aujourd'hui, soit, bien des années après sa parution, je me dis que rien n'aurait pu en être changé, car il a des défauts, mais des défauts qui lui sont propres, des tares qui sont avec ses qualités comme les deux faces d'une même pièce, un tout indivisible qui constitue l'identité de l'opus.

Rhapsody (Of Fire) fera moins Kitch, Rhapsody (Of Fire) fera plus épique, plus symphonique, plus émouvant, plus ambitieux, et parfois plus original. Mais jamais ils n'auront été aussi cohérents, fluides, précis, variés, et sincères dans leur démarche. Un produit de son temps auquel il ne faut pas demander d'adhérer au nihilisme des décennies qui ont suivi, un album incroyablement éclectique et pourtant cohérent, mais surtout, une œuvre consciente d'elle-même, de ce qu'elle veut faire, de ses limites, et surtout de ce qu'elle a envie d'exprimer : un appel à l'aventure, à la création, à l'accomplissement de soi et de sa vie.

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Commentaire @ Aetius

11 Mai 2009
Avec cet album, qui n'est que son deuxième, on peut dire que Rhapsody atteint sa maturité. On voit en effet clairement la différence entre ce Symphony of Enchanted Lands et un Legendary Tales, qui est bon mais que l'on sent encore un peu brouillon parfois. Ici, les mélodies sont plus travaillées et l'ensemble est plus dynamique et plus long. Pourtant, on est toujours aux débuts du groupe, qui n'a pas encore dans sa musique ce côté un peu BO de film que d'aucuns, dont je ne fais pas partie, regrettent. De même, la musique est moins sombre que les opus suivants, en particulier Rain of a Thousand Flames et Power of the Dragonflame.

Comme pour tous les albums du groupe, l'ensemble a une réelle cohérence musicale même si les titres sont tous très variés. L'ambiance épico-médiévale est rendue à la perfection: dès l'intro, très gothique avec ses choeurs en latin comme Rhapsody aime à le faire, on est plongé dans un monde de batailles et de magie. S'ensuivent les trois meilleurs titres de l'album, dynamiques avec de très bons refrains: Emerald Sword, Wisdom of the Kings et Eternal Glory. Le morceau Wings of Destiny est une ballade au piano, douce et entrainante, ce qui, là aussi, est une tradition chez Rhapsody. Le suivant, Dark Tower of Abyss, est incontestablement le plus symphonique, avec ses violons et l'apparition d'un orgue. Le mélange avec la musique metal est ici extrêmement bien réussi. Enfin un titre éponyme, le plus long, clôt l'album. Après une intro récitative, on enchaine avec un morceau instru magnifique qui est repris à la fin. A noter aussi qu'il y a, dans un single Emerald Sword, un titre inédit et excellent, Where Dragons Fly, qui est dans la même veine que l'album mais sonne encore plus médiéval avec les sonorités anciennes qu'il propose: on se croirait vraiment à l'entendre avec les troubadours, chevaliers et gentes dames!

On a donc là un superbe album, que certains considèrent, peut-être à juste titre, comme le meilleur de Rhapsody.

19/20

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