Legendary Tales

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17/20
Nom du groupe Rhapsody
Nom de l'album Legendary Tales
Type Album
Date de parution 27 Octobre 1997
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album182

Tracklist

Re-Issue in 2000 by Limb Music Products.
Re-Issue in 2005 by CD Maximum.
1.
 Ira Tenax
 01:13
2.
 Warrior of Ice
 05:58
3.
 Rage of the Winter
 06:12
4.
 Forest of Unicorns
 03:24
5.
 Flames of Revenge
 05:34
6.
 Virgin Skies
 01:20
7.
 Land of Immortals
 04:54
8.
 Echoes of Tragedy
 03:32
9.
 Lord of the Thunder
 05:34
10.
 Legendary Tales
 07:49

Durée totale : 45:30

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Rhapsody


Chronique @ MyLordAngus

13 Octobre 2008
Toute légende a un commencement. Il en va de même pour les chroniques d’Algalord, le mythe fantastique écrit par Luca Turilli. Mais plutôt que d’en faire une banale histoire, celui-ci décide de la mettre en musique. "Legendary Tales" est donc le début de cette histoire, et présente la quête du chevalier des glaces, à la recherche de l’épée d’émeraude. On rencontre pour la première fois Akron le seigneur noir, la princesse Airin, ou la cité d’Elnor,…

Ainsi se créée le groupe de l'Italien. D’abord nommé Thundercross où on trouvait déjà Luca Turilli, Alex Staropoli et Daniele Carbonera, le groupe sort sa première démo cassette, "Land of Immortals". Le groupe devient Rhapsody et sort sa deuxième démo, "Eternal Glory", qui fait connaitre le groupe. Le chanteur du moment Cristiano Adacher quitte le groupe, et Fabio Lione, de Labyrinth, le remplace. Rhapsody décroche alors son contrat avec Limb Music et se prépare à sortir "Legendary Tales" en 1997. A cette époque, le heavy n’a plus le vent en poupe, remplacé par le grunge, puis le néo metal, bien plus rentable pour les maisons de disques. Deux solutions alors pour ces groupes. Maquiller sa musique derrière un aspect plus moderne, plus aguicheur, moins risible. Ou s’assumer à fond. Et à en juger par la pochette qui représente un chevalier face à un dragon, les Italiens ont choisi la deuxième option. On ouvre le livret, et on découvre les membres dans des décors moyenâgeux. Alors là on pourrait abandonner tout, ne même pas écouter le disque, car on peut légitimement s’attendre au pire. Et pourtant…

Après une intro où l’on peut entendre les premiers chœurs, la chanson "Warrior Of Ice", du nom du héros des aventures. La musique du groupe distille immédiatement son côté séduisant, grâce à l’aspect médiéval qui prend alors tout son sens, avec une production qui met en valeur les arrangements baroques. Il faut dire que celle-ci est gérée par Sascha Paeth, qui s’est notamment occupé du "Holy Land" d’Angra. Ainsi, les cordes sont très présentes, on trouve carrément des breaks de violons en plein morceau speed. Pour les orchestrations, c’est Alex Staropoli qui s’en charge. Des pianos et clavecins sobres, aux instrumentations enjouées, il gère tout ça parfaitement, et se permet même quelques interventions pour des solos de claviers. Malgré tout, le côté heavy metal est clairement affiché, comme le démontre "Lord Of The Thunder", même si la production manque parfois quelque peu de puissance.

Le génie guitaristique Luca Turilli éclate sur cet album. Son jeu néo classique est très influencé par le maître du genre Yngwie Malmsteen. S’il abuse parfois du tremolo picking sur les couplets, il n’est pas avare de techniques en solos, du legato au sweeping, comme sur "Flames Of Revenge". Par contre, la batterie de Daniele Carbonera n’est pas toujours très variée, disposant d’un jeu trop typé speed. Quant à la basse, c’est Sascha Paeth, encore lui, qui s’en est occupé (en plus des guitares acoustiques et des mandolines) pour pallier l’absence d’un bassiste. Cependant, elle se contente trop de suivre les mélodies, même si elle résonne plutôt bien, surtout derrière les solos de Luca Turilli. Enfin, le chant de Fabio Lione est vraiment magique. Son doux accent italien donne un timbre anglais léger, qui s’accorde à merveille avec les délires orchestraux du groupe, tout en gardant une vraie puissance. Les paroles, détaillées dans le beau livret, servent de mise en place à l’histoire.

Côté composition, le bilan est bon. Les titres power sont très « made in Helloween », tout en intégrant le côté médiéval et symphonique. Que ce soit sur le refrain de "Rage Of The Winter", ou l’aérien "Land of Immortals", on ne s’ennuie jamais, grâce à une utilisation intelligente des breaks symphoniques et des solos. Malheureusement, on compte trop peu de vrais morceaux. En plus de l’intro, on dispose d’un interlude acoustico-médiéval aux touches folkloriques sur "Legendary Tales Of Unicorns", puis d’un second intermède sur "Echoes Of Tragedy", qui dispose de chœurs guerriers dévastateurs. "In Skies" est une compo instrumentale d’une minute vingt secondes, prélude au morceau suivant. Si ces morceaux sont réussis et prenants grâce à leur mélodie, ils réduisent le nombre de vraies compos, et les quarante-cinq minutes du disque passent trop vite. Enfin, en conclusion, on a le titre éponyme, de plus de sept minutes. Ce morceau, mélange entre parties douces et grandes envolées lyriques, dispose d’une mélopée qui résonne dans la tête après l’arrêt du disque.

En résumé, "Legendary Tales" est un bon premier album. 15/20, le concept médiéval donne un caractère unique à la musique. Les orchestrations grandiloquentes résonnent somptueusement, grâce au bon travail d’Alexandre Staropoli et à la production claire. Rajoutez en plus les performances très réussies de Luca Turilli et Fabio Lione. Malheureusement, j’aurais aimé un ou deux titres supplémentaires, et une batterie et une basse plus innovantes.
Mais l’ambiance moyenâgeuse est tellement bien retranscrite que je conseille cet album à tout amateur de metal speed-symphonique ou pour plonger dans l’univers de Rhapsody.

15/20

4 Commentaires

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ZazPanzer - 08 Mai 2010: Très Bonne chro. Personnellement, j'ai adoré cet album à sa sortie, mais je ne peux plus l'écouter. Dès le 2ème album, j'ai eu un ras-le-bol de tous ces plans Dragons/Chevaliers/Clips ridicules où le guitariste fait un solo avec une couronne de traviole sur la tête...Pfff. Non.
Dio a déjà fait le tour de cet univers y a bien longtemps, et il a tout dit. Après ça n'enlève rien à l'extraordinaire maestria des musiciens, de ce côté là, ils sont irréprochables. C'est juste que je ne supporte plus les arrangements pompeux et les lyrics heroic fantasy à 2 balles. Et ça reste bien sûr mon opinion, que je partage avec moi-même.
 
MyLordAngus - 12 Mai 2010: Merci pour le compliment.
Effectivement Rhapsody a son propre univers particulier, qui fait parfois qu'on n'arrive pas à suivre le groupe, malgré une musique de qualité. Pour ma part, je m'écoute cet album de temps en temps, c'est une bonne bouffée d'air frais entre deux albums de black :)
ZazPanzer - 12 Mai 2010: Tiens je viens de lire dans le dernier Rockhard que même leur producteur, S. Paeth, ne supportait pas leur musique ;-)
angus107 - 25 Août 2023:

J'ai un peu de mal avec ce style.

15/20

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Chronique @ dark_omens

28 Juillet 2013

Une des oeuvres les plus marquantes de la fin des années 90...

Peu d’œuvres auront véritablement marqué l’histoire aussi formidablement que celle-ci. Bien davantage qu’un respectable succès d’estime bâti sur des titres aux qualités, ô combien méritantes, ce Legendary Tales marque, tout d’abord l’éclosion aux yeux d’un monde indifférent (qui deviendra bientôt incrédule, pour finir admiratif), d’une scène transalpine quasi absente jusqu’alors. Il marque aussi, ensuite, la naissance d’un formidable renouveau d’un Heavy Speed/Power Metal étrangement amorphe, ou presque. En effet, le genre est, curieusement, et quelque peu délaissé par une école allemande fondatrice qui, pourtant, en avait écrit les plus belles pages (Helloween, Running Wild…), au profit d’une école plus nordique où le souci mélodique semble plus prépondérant que jamais (Stratovarius).

Certains des plus illustres représentants germains tentent néanmoins, pour survivre ou simplement pour évoluer, de se libérer de ces carcans culturels dans lesquels ils se sentent désormais bien trop à l’étroit (Helloween - The Time of the Oath). D’autres dilapident toutes leurs valeurs, en s’égarant dans des compositions bien trop mélodiques qui sont paradoxalement et culturellement plus éloignées que jamais de ce qu’ils sont (Accept – Russian Roulette). De peur, sans doute, de se laisser agoniser dans ce conservatisme pesant qu’ils se sont longtemps appliqués à respecter. Même si pour ces derniers on peut bien plus parler de Heavy que véritablement de Power, et que concernant ce mouvement Hammerfall a déjà, timidement, avec un Glory to the Brave immature mais prometteur, amorcé la genèse d’une formidable "nouvelle" évolution. Et les derniers se contentent de s’enfermer dans l’obstination d’une musique immuable (Running Wild et son Masquerade terne).

Mais toute la scène germanique ainsi que mondiale, celle qui se construit avec discernement en tout cas, a conscience que la rédemption doit venir du changement.

Pour en revenir à ceux qui cristallisent l'intérêt de l'auditoire, ils sont indéniablement nordiques avec la confirmation de Stratovarius (Vision), les prémices de Nightwish (Angels Fall First), les premiers balbutiements de Sonata Arctica, les débuts d’Hammerfall (Glory to the Brave). Ils sont également Brésiliens avec Angra et son excellent Holy Land. Et seuls les anciens qui sauront se démarquer, plus ou moins, d’un certain conservatisme à la teuton, en intégrant ces notions de pluralisme, de variations, de métissage, grandiront sur autre chose que sur le maintien fragile d’une respectabilité davantage acquise sur un passé glorieux disparu. Curieusement, alors que l’hégémonie nordique semblait presque totale, c’est de l’Italie que viendra le bouleversement le plus évolutionnaire.

Bien évidemment, s’il convient d’abord de louer les talents, sans doute nombreux, de nombre de ces groupes transalpins, il convient aussi de noter, en y regardant véritablement plus précisément, que cette scène s’inscrit dans un cercle relativement fermé où il n’est pas rare de retrouver souvent, pour les plus capables, les mêmes musiciens. Ainsi, Fabio Lione, chanteur émérite de ce Rhapsody, n’est autre que celui qui officiait sur les premiers Labyrinth sous le pseudo de Joe Terry. Ses dons indéniables et quelque peu atypiques comparés à certains autres chanteurs de ce pays aux aigus caricaturaux agaçants, et aux faussetés souvent horripilantes, ne seraient rien ici sans la virtuosité de Luca Turilli et d’Alex Staropoli. En véritables artisans de la réussite de ce Legendary Tales les deux artistes ont fait bien plus que de composer une musique riche et captivante, ils ont créé un véritable univers.

Dans l’union savamment orchestrée d’un Heavy Speed traditionnel et d’une musique parfois classique, parfois médiévale et parfois baroque, une union qu'on définissait, à l'époque, pour résumer, comme le mariage improbable entre le Heavy épique de Manowar et le mélange de musique classique contemporaine et pop de Rondo Veneziano, ce Legendary Tales nous narre le premier chapitre de la saga de l’épée d’émeraude. A ce résumé, pas tout à fait inexacte mais sans doute bien trop succinct, censé décrire la musique de cette nouvelle formation ultramontaine, on peut rajouter les noms de Helloween ou de Blind Guardian qui, peu ou prou, l'ont aussi inspirée. Pourtant tous ces glorieux noms demeurent uniquement des influences. Et au son d’hymnes bercés par la grandiloquence de passages classiques, ce Heavy Speed Power mélodique, qui développe l’emphase d’une épopée à la trame digne d’une tragédie antique empreinte de fantasque héroïsme délicieusement suranné, a déjà beaucoup de caractéristiques qui lui sont propres. Sur des titres aussi réussis que Warrior of Ice, Rage of the Winter, Flames of Revenge ou encore Land of Immortal, Rhapsody dévellope tous le charme d'une personnalité enchanteresse. Notons aussi qu’agrémentées d’instruments folkloriques les ritournelles médiévales que sont Forest of the Unicorn, le court instrumental Virgin Skies, ou encore Legendary Tales, demeurent délicieusement attachantes.

Finalement seule une production manquant un peu de relief, et de puissance, ainsi que certains titres au charisme encore un peu insuffisamment marquant nous laissant un sentiment de plénitude à leurs écoutes, mais finalement peu de souvenirs ensuite, manquant peut-être, de refrains ou de mélodies immédiatement assimilables, viennent un tant soit peu enlaidir la fresque.

Quoiqu’il en soit, et malgré ces imperfections bien insignifiantes, cette œuvre demeure, et demeurera, de manière tout à fait méritoire, comme l’une des plus marquantes de la fin des années 90.

16/20

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Chronique @ Psychosic

22 Janvier 2011

Un bon premier effort qui pose les bases de la musique des italiens.

Il faut un début à tout. Il en est de même pour une légende. La légende Rhapsody, l’entité bien vivante, qui commença son histoire par cet album, Legendary Tales. Autrefois nommé Thundercross, le groupe sort sa première démo en 1994, « Land of Immortals ». Celle-ci leur permet de se faire remarquer par Limb Music. Après cela, ils se renomment en Rhapsody, et sans attendre, retournent immédiatement en studio pour enregistrer leur deuxième démo, « Eternal Glory », qui les tire définitivement de l’anonymat.

Le groupe fait ensuite face au départ de son bassiste et de son chanteur. Moment crucial, puisque c’est le moment où la solide base de l’avenir sera posée, avec le recrutement de Fabio Lione, chanteur extrêmement talentueux, déjà connu du public italien. Rhapsody est alors composé de Fabio Lione au chant, de Daniele Carbonera derrière les futs, d’Alex Staropoli aux claviers, et enfin de Luca Turilli, guitariste et tête à penser du groupe, véritable virtuose. Les parties basses seront assurées par Sascha Paeth, qui produira également l’album. Rhapsody est alors prêt à enregistrer son premier album, et entre aux « Gates Studio » à Wolfsbourg en Allemagne.

« Legendary Tales » sort en octobre 1997. A son écoute, le constat est sans appel. Rhapsody vient de sortir un album très ambitieux, extrêmement symphonique. Mais plus encore, cet album entame la saga de L’Epée d’Emeraude, l’histoire écrite par Luca Turilli, et qu’il a décidé de mettre en musique. Et c’est une réussite, la musique se mariant merveilleusement à l’histoire contée, il n’est pas difficile de se laisser transporter par l’album, les passages symphoniques sont extrêmement nombreux. Ces orchestrations, jouées par Alex Staropoli (magistral), sont les piliers du concept et de la musique de Rhapsody.

Mais ce n’est pas tout. Passée l’intro d’orgue et de chœur, le côté Speed de Rhapsody nous prendra d’assaut. On aura droit à des titres au riffing et aux passages de claviers très prenants, comme sur « Warrior of Ice » ou « Flames of Revenge ». Le tout est agrémenté de soli frôlant le génie, aussi bien à la guitare qu’au clavier. Mention spéciale à Alex Staropoli, qui nous livre des soli magnifiques sur « Lord of the Thunder » par exemple. Luca Turilli n’est pas en reste, jouant un solo sur tous les titres speed.

Le groupe joue également des morceaux plus calmes et posés. « Forest of Unicorns » et « Echoes of Tragedy » sont les deux morceaux de ce type présents sur l’album. Et c’est la que survient le hic. Le côté pompeux de Rhapsody ressort beaucoup sur ces deux titres. Le groupe a voulu jouer le concept jusqu’au bout malgré tout. La flute est très présente, avec une guitare en fond.

La batterie, quant à elle, n’est pas spécialement variée et est bien plus efficace en titre speed, mais se montre aussi linéaire dans ce type de titre, malgré une bonne prestation sur « Rage of the Winter ». On reprochera aussi peut-être les petites longueurs sur le morceau éponyme qui clôt l’album. Celui-ci, plutôt calme mais qui s’envole quelquefois, ne conclut pas de la meilleure des façons l’album.

Mais bon, il faut garder en tête que ceci n’est que le premier opus des Italiens. C’est un bon premier effort, et l’ennui ne survient que rarement pendant son écoute. Rhapsody nous livre également sa première bombe, « Land of Immortals », certainement l’un des meilleurs morceaux de l’album, sinon le meilleur, avec un solo de clavier et des passages symphoniques à tomber par terre. Rhapsody lance sa carrière, et la légende est en marche. Cet album en est la preuve.

15/20

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Chronique @ Legba

20 Mai 2021

Le début d'une grande épopée.

"Le début, chose étrange, est les trois-quarts de l'œuvre. L'impression première est une obsession ; on ne répare guère une fausse manœuvre ; qu'est un commencement ? Une imprégnation."
Henri Frédéric Amiel

Et le début de Rhapsody pour moi, et pour beaucoup de monde, ce sont ces notes d'orgue et ce chœur puissant chantant en latin sur "Ira Tenax". Moi qui avais 17 ans et qui sortais d'un marathon Iron Maiden/ Judas Priest, persuadé que j'étais que le Heavy-Metal était mort avec les années 90 et Metallica, je venais sans le savoir de découvrir le Power-Metal, et Rhapsody, un genre et un groupe qui m'obsèdent encore aujourd'hui.

Au cas où vous seriez comme moi, à l'époque, un simple voyageur égaré, laissez-moi vous présenter nos hôtes très rapidement. Rhapsody est un groupe à l'époque construit autour de trois figues centrales : Alex Staropoli aux claviers, Luca Turilli à la guitare, et Fabio Lione à la voix. Et ceux-là, ils ont une idée en tête : créer un groupe alliant la symbolique guerrière de Manowar, la puissance du Power ainsi que la virtuosité et la noblesse du (néo)-classique, le tout, en racontant au sein de leurs album une histoire de Fantasy (rien que ça), celle du monde d'Algalord. Et donc, après une démo sobrement nommée "Eternal Glory", le groupe parvient à signer chez Limb music, et sort en 1997 "Legendary Tales", dont nous allons parler.

Comme déjà évoqué, l'album s'ouvre sur une piste où s'inscrivent des notes à l'orgue, des chœurs épiques et des cordes discrètes. Mais il y a quelque chose de plus qui s'en dégage et que je n'ai pas su trouver dans un autre album de Power. Peut-être une authenticité due au fait que le groupe a véritablement débauché un orchestre pour l'enregistrement de l'album. Vous avez bien compris, pas de samplers, et le synthé juste cantonné aux soli, mais pour la partie symphonique de l'œuvre, rien que de véritables instruments! Ce qui ne veut pas dire que ce serait toujours un plus ; si l'album avait été plus direct et moins ambitieux, comme le sera plus tard "Dawn of Victory", cela aurait sans doute été superflu, mais étant donné la complexité des compositions du groupe, et les nombreuses couches d'instruments qui se superposent, je ne peux qu'imaginer à quel point l'utilisation de samplers pour ce genre de composition aurait vite tourné à la crème chantilly.

Et après : "Warrior Of Ice."

"Demons of abyss, wait for my pride,
on wings of glory i'll fly brave and wild,
i'll stop your madness, your thirst for blood,
to bring them peace, where love must reign !"

Ces quelques lignes chantées par Fabio m'ont clairement fait comprendre que le groupe et moi allions faire un bout de chemin ensemble. Car c'est là que réside la force de Rhapsody, pas seulement sur "Warrior of Ice", mais sur chaque piste du disque : ils vont à fond dans tout ce que certains pourraient considérer (à raison) comme des clichés du Power-Metal, mais les embrassent pleinement. A tel point qu'ils dépassent le stade de la caricature, pour atteindre celui du grandiose. Ainsi, la voix profonde de Fabio ose toutes les extravagances possibles, les paroles de la chanson, tournées autour de l'histoire d'un guerrier en appelant aux peuples de son monde à se battre contre les forces du mal, feraient passer Stratovarius et Helloween pour des rabat-joie. L'orchestration n'a jamais été aussi poussée et présente dans un album de Power. Luca Turilli nous sort des soli d'une rare virtuosité, même selon les standards du genre.

Mais malgré tout cela, malgré tous ces éléments coexistants, le groupe parvient non seulement à rester cohérent au cours de l'album, mais aussi à être des plus variés.

Ainsi, au martial et idéaliste "Warrior of Ice", succèdera le plus lyrique et contemplatif "Rage of the Winter", chanson dans laquelle le protagoniste nous parle de son envie de garder un cœur aussi pur que le paysage enneigé devant lui, qui donne à Turilli l'occasion de montrer à quel point virtuosité ne veut pas dire absence d'expressivité.

Et que dire du plus Power "Flames of Revenge"? Piste sur laquelle le côté symphonique est plus en retrait pour souligner la colère d'un personnage qui fait vœu...de vengeance, je crois que c'est clair. Les cordes en retrait offrent au groupe l'occasion de sortir un son un peu plus classique, plus speed et Heavy et symphonique. Et ce, même si cordes et chœur reviendront, le temps du break qui précède le solo.

Et que dire encore une fois de "Forest of Unicorn", ballade folk d'une rare efficacité, qui oscille entre contemplation et urgence, avec ces couplets dans lesquels le guerrier observe la nature, belle et libre, alors que sur les refrains, il reçoit un avertissement, celui de ne pas perdre de vue pourquoi il se bat : La beauté du monde. Ou que dire encore d'"Echoes of Tragedy", qui oscille entre l'intimiste de la tristesse du personnage et le grandiose de cette douleur partagée par le monde, oscillant entre ballade au piano et pièce symphonique épique, chantée par un chœur (oui encore lui) grandiose et un Lione en pleine forme.

Et pour finir avec l'analyse des pistes, que dire de la pièce finale éponyme: "Legendary Tales", construite comme une lettre d'amour à ce monde de Fantasy pour lequel le guerrier doit se battre, tantôt douce et rêveuse, tantôt grandiose et solennelle, avec cette fin pleine de mystère et d'espoir qui conclue l'album avec brio.

"Legendary Tales" est symphonique, Power, (Néo)-classique, Folk, expérimental, et le plus beau, c'est qu'il arrive à être tout cela à la fois, sans rien négliger ou presque, et sans donner l'impression que le mélange obtenu manque d'homogénéité.

L'album est-il dénué de défauts? Non ! La production est un chouia inférieure à ce que le groupe fera par la suite, on regrettera d'ailleurs une basse un peu trop souvent laissée en retrait (malgré quelques moments de gloire, notamment sur "Land of Immortal"). Et niveau composition, le groupe se repose un peu trop sur la structure : intro, couplet, couplet, refrain, pont symphonique/soli, refrain, outro. Ce qui donne à l'album un aspect vaguement répétitif.

Malgré tout cela, "Legendary Tales" n'est pas seulement une révolution dans le petit monde du Power-Metal autant qu'un grand album, c'est aussi le début d'une grande épopée. Aussi bien pour la musique que pour le groupe, une épopée avec laquelle nous n'en avons pas encore fini aujourd'hui.

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Commentaire @ DragonMaster

11 Mai 2009
"Legendary Tales" est le premier album de la saga épique du groupe Rhapsody, aujourd'hui Rhapsody of Fire. Cet album est sorti en 1997, mais ce n'est malheureusement qu'en 2004 que je l'ai découvert. Si vous connaissez déjà Rhapsody vous savez que ce n'est pas du simple power metal à saveur italienne.

Tout d'abord, l'album débute avec une intro en latin, rien de magistral. C'est la chanson "Warrior of Ice" qui enchaîne en force. On a là une chanson qui frappe fort avec un glorieux refrain comme nous y habitura si bien le groupe avec ses futurs opus. J'aime vraiment la batterie dans cet album, elle offre un son brutal et primitif que j'adore. La chanson symphonique "Rage of the Winter" enchaîne ensuite. C'est une de mes préférées sans aucun doute, le clavier y est à son meilleur, l'arrangement musical sur cette pièce est impeccable. C'est une chanson à la fois mélancolique et puissante qui nous transporte dans un autre univers. "Forest of Unicorns" est par contre une totale déception. Je crois qu'elle est un peu une tâche sur cet album pratiquement parfait. Heureusement, "Flames of Revenge" nous replonge dans l'ambiance Rhapsodienne. Une petite chanson instrumentale qui n'a rien de mauvais nous défile ensuite dans les oreilles avant de poursuivre l'album sur la fabuleuse "Land of Immortals" avec son IMMORTEL intro de guitare! Cette chanson me fait tout simplement frémir, tout au long je reste concentré et je crois sincèrement que le passage lent de la chanson ne fait qu'ajouter encore plus à la magie que me procurent ces 4 minutes 54 de plaisir. "Echoes of Tragedy" commence sombrement, sa douceur donne presque les larmes aux yeux...par contre j'ai trouvé le refrain un peu trop contrasté avec le reste de la chanson et il m'a un peu déçu. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne pièce. "Lord of the Thunder" est typiquement le même style de chanson que "Flames of Revenges" et "Warrior of Ice". C'est aussi une très bonne pièce que j'ai adorée du début à la fin. "Legendary Tales" conclut l'album en beauté bien que ce ne soit pas une de mes favorites. On y retrouve un peu les saveurs de chacune des autres pièces dans un mixage fait tout en douceur.

Ma conclusion : Un album extraordinaire. Si vous ne l'appréciez pas à la première écoute, écoutez encore, c'est impossible de ne pas aimer cet album. C'est d'ailleurs, selon moi, un des meilleurs de Rhapsody of Fire.

19/20

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