"Un changement en prépare un autre."
(
Machiavel)
Rhapsody (Of
Fire). On peut dire beaucoup de choses d'eux, ils n'en restent pas moins les rois du plot-twist. Je comprends d'autant moins ceux qui prétendent que leur musique a toujours été la même alors que je me repenche sur leur carrière.
Après un "
Dawn of Victory", certes très bon, mais dans lequel leur musique passait de l'unique au plus convenu, voilà qu'un an plus tard à peine ils reviennent avec cet EP/Mini-album, "
Rain of a Thousand Flames". Encore une fois la pochette dénote, le dragon est absent, et à la place, une armée de démons fonce sur l'auditeur au milieu d'une pluie de flammes. Mention spéciale à ce démon au centre de la pochette qui nous fixe avec son regard vide et son sourire sardonique. Je le trouve proprement terrifiant.
Et dès l'ouverture, le groupe nous fait comprendre ce qui a changé. Si "
Dawn of Victory" montrait les premiers prémisses d'un style plus ténébreux, "
Rain of a Thousand Flames" concrétise cette promesse, et ce, dès les premières notes de la piste d'ouverture ; la chanson éponyme est un brulot power, bien moins symphonique, beaucoup plus martial, et surtout beaucoup plus sombre que tout ce que le groupe a fait jusque là. Fini les riffs lumineux et les soli enjoués.
Rhapsody parle maintenant d'un monde de fantasy en pleine débâcle.
Rhapsody parle de guerre, de viol, de défaite.
On citera aussi les deux monolithes de l'album! le premier, "Queen of the
Dark Horizons", porté par ce piano noir et endiablé, et cet orgue obscur comme un mauvais présage. Porté par cette voix soprane qui parcourt la chanson, par Lione, qui passe de chanteur à narrateur avec aisance, et par ce second solo de Turilli, qui ne ressemble à rien de ce qu'il avait fait jusque là... Sombre, mais pas désabusé, presque diabolique, comme si, pour une fois, notre guitariste préféré avait voulu que la musique, la narration, passe du côté des méchants.
Le second, "The Last
Wizard's Rhymes", est un hommage à la symphonie du nouveau monde, qui permet au groupe de revenir vers quelque chose d'un peu plus symphonique, mais encore une fois quelque chose à changé. Ce qui sonnait avant comme un appel à l'aventure est ici tragique ; Lione nous sort une ligne de chant torturée, avant que le chœur ne s'en mêle comme pour reprendre la mauvaise nouvelle. On notera aussi que le duo de soli de guitare synthé fait aussi de la place à la basse sur cette piste, Alessandro Lotta ne manquait pas de piquant pour ceux qui en doutaient. Le résultat est un peu plus classique, mais montre que même quand ils nous offrent la même musique, la couleur en a changé, un changement d'ère a eu lieu.
Pour le reste, l'album nous offre surtout des transitions et des pistes narratives. "Deadly
Omen", qui alterne entre piano, et cordes, sans doute la plus oubliable quoi que correcte ; "Tears of a
Dying Angel", surtout centrée sur les chœurs et la narration, au moins marquante pour le côté kitch/génial du narrateur, selon les points de vue, et sans aucun doute appréciée pour son intensité dramatique. Au milieu de tout cela, "Elnor's Magic Valley" n'est qu'une petite musique instrumentale folk, comme pour nous montrer que non, le monde féerique que
Rhapsody nous chantait jusque là n'a pas disparu, pas encore, il est juste en danger. Et enfin "The Poem's
Evil Page", une chanson qui, en trois minutes à peine, passe de la ballade au piano à la chanson
Power, avant de retourner vers la douceur, tout en parvenant à introduire "The Last
Wizard's Rhymes", comme si, en terme de narration, nous avions eu comme un mauvais pressentiment.
Les gens parlent souvent de cet album comme d'une sorte de transition entre "
Dawn of Victory" et le très bon "
Power of the Dragonflame" qui suivra. Et il est vrai qu'ici
Rhapsody opère un glissement vers une musique plus sombre, plus rugueuse, et beaucoup plus riche de nouvelles possibilités que ne le permettait leur style sur l'opus précédent. En somme, "
Rain of a Thousand Flames" est un disque audacieux et inspiré, qui ne présageait que du bon pour la suite de la carrière de
Rhapsody.
Je me permets de noter une petite erreur dans cette jolie chronique. En fait, on a bien la moitié du morceau qui est à 100% la Symphonie du Nouveau Monde, pas seulement à la fin. Allez écouter le mouvement sur Deezer pour vous rendre compte =)
il y a de grands comiques sur ce site ou des personnes de très mauvaise foi c'est au choix !!
je comprends que l'on puisse ne pas adhérer ou que l'on n'aime pas,( question de goût)
mais sortir des trucs pareils
en étant fan de kiss ( l'un des groupes les plus conventionnels de l'histoire du hard rock, je me pisse dessus!
sur ce je vais aller changer de pantalon !
désolé !
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