Nous voici là devant l'une des toutes premières productions des guerriers norvégiens d'
Immortal. Nous sommes en 1991 et déjà, nous retrouvons
Demonaz à la gratte,
Abbath au chant et à la basse. Ainsi qu'Armaggeda derrière les fûts. L'enregistrement eu lieu au Grieghallen Studio. Mais en fin de compte, que vaut ce premier effort de nos guerrier?
Déjà, si on regarde la pochette, une drôle d'impression nous vient. Un zombie en cape déambule dans un champ de ruines sur un fond blanc bien glacé (déjà?). C'est beau, c'est bien dessiné, mais le pauvre zombie tire une telle tête que cela en devient presque ridicule et que l'on a la sensation d'avoir ici affaire à un groupe parodique.
Et la musique dans tout cela? Hein? qu'es-ce qu'elle vaut la musique? Et bien, à vrai dire, elle ne vaut malheureusement pas plus que l'ignoble pochette. En fait, nous sommes ici à des années lumières de ce que le trio nous pondra quelques années plus tard. Ici, point de sensation de blizzard à chaque riff. En faîte, la sensation comparable à ce que l'on ressent à l'écoute de la démo serait plutôt comparable à celle-ci : imaginez vous dans un cachot crade, humide et bas de plafond, gardé par une effroyable bête grognante. Ça y'est, vous y êtes? c'est à peu près la même sensation que j'ai ressentis à l'écoute de ce truc là.
La musique s'avère être en réalité du death-métal. Mais attention, du death bien crade, bourrin et sans aucune trace de finesse ni de mélodies recherchées.
Abbath, au chant, est méconnaissable : il ne chante pas, il grogne (et vous arrivez à comprendre ce qu'il dit vous?) et en plus, ce souffle lourd vient cacher toute la partie musicale derrière. La partie rythmique est des plus simplistes : ça va vite, certes, mais bon ça ne fait pas très très recherché et une impression de répétition pesante vient nous lasser les oreilles, on dirait aussi que la batterie est vraiment en retrait, assez souvent. Les solos de guitare de l'ami
Demonaz sont, malheureusement, bien trop courts pour être véritablement appréciés, ce qui est dommage car on voit néanmoins une volonté de bien faire quand on y porte l'oreille. C'est peut être la chose la plus appréciable dans tout ce bruit. En fait, ce manque de recherche contribue énormément à l'aspect "brouillon" et ultra répétitif de cette première démo. Là dedans, tout ce ressemble et fait du bruit. L'inspiration ne devait vraiment pas être au rendez-vous ce jour là... Heureusement que nos trois gars du grand nord ne s'arrêteront pas à stade!
Enfin, c'est bon, la porte crasseuse du cachot est ouverte après quelques grognements loin derrière, dans le noir de l'étroit couloir. La "musique" s'arrête et, c'est triste à dire, mais c'est la première fois que je découvre une production d'
Immortal et que je suis déçu, c'est la première fois que j'ai mal à la tête après seulement 15 minutes d'écoute de musique et c'est la première fois que je suis heureux qu'un album soit si court.
C'est également l'une des toutes premières productions de nos norvégiens, qui comme beaucoup de groupes n'ont pas commencé sur les chapeaux de roues et dont le premier effort est bien, mais alors, bien en dessous de ce qu'ils feront par la suite.
Une erreur de jeunesse sans doute, qu'on leur pardonne aisément, à écouter néanmoins pour découvrir cet
Immortal des touts débuts et pour se rendre compte des progrès que ces trois (deux surtout) petits gars ont accomplis pour nous produire des chefs d'œuvres tel que "
Pure Holocaust" ou encore "
Battles in the North"
Aprés comme il est dit plus haut, chacun ses goûts.
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