Alors que le célèbre trio de Bergen formé d'
Abbath,
Demonaz et Horgh nous a gratifié d'une nouvelle offrande musicale en 2009, sobrement intitulée "
All Shall Fall", leur permettant de poursuivre leur périple dans le royaume gelé de Blashyrk après plus de sept années d'absence très douloureuses pour les fans, il est temps pour nous d'opérer un retour dans le passé jusqu'aux premières heures de la seconde vague de black metal scandinave, plus précisément en 1992 lors de la sortie du premier opus du groupe.
C'est donc sous la bannière d'
Osmose Production et après un investissement au sein des non moins connus Grieghallen Studios en avril 1992, que ce premier méfait de la part du combo Norvégien voit le jour. Décidément chez
Osmose on ne donne pas sa chance à n'importe qui et si ce premier album d'
Immortal ne sera pas aussi marquant que certains de ses successeurs, il n'en reste pas moins un disque qui s'écoute sans difficulté et disposant de passages méritant le détour en dépit d'une certaine linéarité dans la composition et quelques faiblesses, mais nous y reviendrons.
Après une courte introduction aux allures forestières, toute de sonorités venteuses, de murmures et de touches acoustiques composée, "The
Call of the Wintermoon" fait son apparition et offre un premier aperçu de ce que va être le contenu de la galette (ainsi qu'un clip mémorable dans un certain sens... mais je n'y reviendrai pas). Les guitares disposent de l'habituel son grésillant typique du black metal et nous livrent des riffs restant dans la même trame générale tout au long de l'album (sans pour autant que les morceaux se ressemblent), mais qui nous lâcherons de temps en temps des touches acoustiques non négligeables et qui se doivent d'être soulignées étant donné que ce n'est pas un élément très prisé par le groupe et qu'elles sont bien employées, comme en témoignera "Cryptic Winterstorms" et sa mélodie pouvant être revendiquée comme clef de voûte de l'atmosphère de l'album.
La basse ne peine aucunement à se faire entendre tout au long de l'écoute et gardera un niveau équivalent avec les autres instruments ce qui ne sera pas toujours le cas malheureusement dans la suite de discographie.
Pour ce qui est de la voix d'
Abbath, celui-ci ne nous gratifie pas encore de ses fameux "
Abbath's Burps" et abordera une tessiture de voix plus commune au black metal en général : agressive, profonde et du coup changeant ses transitions lyriques par des hurlements plus communs en lieu et place de ses fameux grognements, "
Cold Winds Of Funeral Dust" étant un très bon représentant des capacités gutturales de l'homme en question.
L'album dispose de moments épiques tout à fait savoureux, le titre final "A Perfect Vision Of The
Rising Northland" sera d'ailleurs un superbe dernier souffle pour la galette en reprenant les points forts de l'album tout en y ajoutant certaines nouveautés non négligeables et savoureuses. Au programme nous avons le chant d'
Abbath abordant un aspect "clair" et profond sur certains passages , des notes de synthé se feront entendre en plein morceau ainsi qu'à la fin, ce qui encore une fois sera rare dans la suite de la discographie et apporte ici un certain cachet tant au niveau de l'atmosphère que de la variation que cela offre dans la ligne directrice de la composition. Les guitares offrent des variations intéressantes bien que simples à la manière de "
Unholy Forces of Evil", montant en crescendo ou diminuant avec maîtrise, faisant varier le rythme et clôturant donc d'une superbe façon l'album.
Cependant, certains points viennent faire tâche à la qualité de l'album. La prestation à la batterie de
Armagedda est certes bonne, mais manque de folie et se contente du minimum. Pour être plus explicite, le jeu est bon, mais on a l'impression que le bonhomme est là à contrecœur et s'ennuie derrière ses fûts, se contentant de fournir tout ce qu'il peut afin d'en finir au plus vite (mais peut être suis-je le seul à penser ceci et aborder la prestation de cette sorte...).
Ensuite, une certaine linéarité est présente au sein de ce premier opus et même si les titres se distinguent tous facilement au fil des écoutes et malgré certains éléments sonores venant s'ajouter sur les différentes pistes, le tout reste prévisible et ne surprend pas, ou très peu, avant le final. Ce dernier point peut être douloureux pour le rendu final car cela donne l'impression d'un essoufflement de la part de
Demonaz et de la force de composition que nous lui connaissons si bien et qui en était ici à ses débuts.
On peut donc dire que si le groupe affirmera d'une plus juste manière son identité et son talent sur "
Pure Holocaust" ou encore "Battle In The
North", ce premier jet reste néanmoins correct et agréable à l'écoute, faisant de lui un des moins bons albums du combo scandinave, mais qui sera tout de même écouté avec plaisir de temps en temps par les adeptes du genre.
La forme est plus classique, mais n'en reste pas moins délectable, permettant à
Immortal de prendre son envol et d'acquérir de solides bases pour un prochain album qu'il n'est plus nécessaire de présenter de nos jours.
Valentheris.
Tu a une certaine objectivité sur le disque, ce qui permet à ceux qui ne le connaissent pas encore, comme moi, de s'en faire une vraie idée.
Ca change de ceux qui mettent 19 à tout les albums de leur groupe fétiche en tout cas.
Un grand merci
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