1993, un an après avoir sorti leur premier album,
Diabolical Fullmoon Mysticism,
Immortal réalisa ce qui restera leur offrande suprême aux yeux du Black
Metal dans cette année dévastatrice aux albums remarquables.
Pure Holocaust, album violent, mais point dénué de mélodies, le tout imprégné de cette atmosphère glaciale particulière au groupe. Après cet album légendaire, comment
Immortal pouvait-il faire mieux ? La concurrence étant rude avec des groupes tels qu’
Emperor, Mayem,
Gorgoroth,… révélant un talent tout aussi énorme.
Immortal devait donc frapper un grand coup…
1995, un an après le terrible
Pure Holocaust et que le groupe ait fait leur première tournée européenne intitulée Fuck Christ Tour ,
Immortal sort le 13 février
Battles in the North, soit 3 jours après Opus Nocturne de
Marduk.
Battles in the North se veut être le début d’une trilogie comportant
Blizzard Beasts et
At the Heart of Winter où les paroles seront surtout portées sur l’hiver, la nature, le froid, le tout dans une contrée imaginaire imaginée par les
Abbath et
Demonaz.
Cet album aura été l’un des premiers grands succès commercials d’
Immortal, l’album s’étant écoulé à 30 000 exemplaires, chose assez rare pour du Black
Metal, surtout que l’album est caractérisé par une assez grande violence.
La pochette représente, pour ne pas changer, nos braves metalleux des montagnes nordiques mais tout de suite la différence avec l’opus précédent se fait sentir. Premièrement, le fonds blanc correspondant avec le titre mais étant assez rare dans le Black où les couleurs sombres sont privilégiées, le blanc étant représentatif de la pureté, ce qui semble assez contradictoire avec le groupe. Et deuxièmement, seul
Abbath et
Demonaz sont présents sur la pochette, Grim ayant quitté le groupe pour rentrer dans
Borknagar.
Premier constat, la musique est plus brute et plus violente que sur l’opus précédent, le tout à une vitesse encore accrue. Les mélodies sont toujours présentes mais en moindre quantité que dans
Pure Holocaust donnant à la musique cet aspect décrit au-dessus. La voix d’
Abbath, d’un timbre unique, s’accorde parfaitement à cette musique possédant toujours cette atmosphère froide, propre à
Immortal, donnée par la guitare tranchante de
Demonaz.
Battles in the North, le morceau éponyme, se veut significatif de l’album. Point d’intro, juste une violence nous écrasant telle une avalanche dégringolant du sommet d’une montagne. Ce break, une petite seconde où l’on tente de reprendre son souffle pour ensuite se sentir submergé par cette musique où
Abbath, sinistre, use de sa voix rauque si unique, scandant au fin fond d’un fjord qui semble à l’autre bout du monde : « For the
Kings of the Ravenrealm !».
Deuxième constat, oubliez les paroles occultes de
Pure Holocaust ou les paroles satanistes du Black en général.
Immortal réussit dans cet album à sortir du lot en proposant des paroles élaborées autour du royaume imaginaire de Blashyrkh peuplé de dragons et autres créatures, où le Mighty Ravendark domine le royaume donnant lieu à des batailles épiques contées par
Abbath. Une contrée très inspirée de la mythologie et de la si belle nature norvégienne, bref un thème s’éloignant du carcan habituel de la scène Black
Metal.
Cursed Realms of the
Winterdemons, pièce où l’on mélange brutalité pure sans aucun espoir de tendresse et ambiance plus épique de toute beauté grâce à cette mélodie réalisée en arpège. Ou encore Throned by Blackstorms avec cette intro acoustique malsaine, rapide, qui augure déjà la suite. Distorsion au maximum, la guitare s’abat de toute sa force telle un massue où violence et mélodie épique s’entremêlent parfaitement pour laisser place à un break vite interrompu par la batterie et ce râle d’
Abbath.
Nos 2 norvégiens maitrisent à la perfection leur instrument avec une mention spéciale à
Demonaz qui par ses riffs tranchants nous octroie cette atmosphère froide, glaciale, très «
Immortalesque» en fin de compte, mais nous assénant tout de même quelques solos tout au long de l'album. Le grand point noir se réside au niveau de la batterie qui, si il faut le rappeler, est jouée par
Abbath avec la double pédale augmentée d’une plus grande vitesse en studio, le chanteur n’étant pas un expert dans le genre, la batterie s’avère plutôt mal réalisée. Autre particularité, l’utilisation de la guitare acoustique déjà essayée sur le premier opus mais abandonnée sur
Pure Holocaust, cet ajout nous plonge avec plus de réalisme dans ces montagnes nordiques pleines d’épopées.
La production, quand à elle, est misérable mais c’est cela qui en fait la magie de l’album (et du Black
Metal en particulier) même si cela gâche quelquefois de belles choses tel que le solo de
Demonaz dans Blashyrkh où il est difficile de donner un sens à toutes ces notes mais donnant pour rééquilibrer le tir, un aspect torturé. Mais à part ce petit incident, ce côté un peu crade renforce l’aspect glacial et dur de la musique.
Immortal laisse exprimer toute leur violence sur cet album, le tempo ne ralentit quasiment jamais, point de temps mort sauf exception sur la semi-ballade Black Blashyrkh (on se comprend quand je dis semi-ballade…) où le break à la guitare acoustique enivre l’auditeur de cette culture traditionnelle norvégienne particulièrement épique bien que non reposant sur la partie centrale et finale. Ce râle inhumain, se posant sur l’instrumental envoûtant, horrifie et nous plonge dans les abimes de Blashyrkh, nous achevant de suite par un solo nous transperçant les entrailles.
Côté composition,
Demonaz a écrit toutes les paroles, donc c’est peut-être sa personne qui a imaginé le royaume Blashyrkh, et côté instrumental, les deux norvégiens se partagent l'écriture des morceaux. Et dernière chose, sachez que les chansons marquées au dos du boitier ne figurent pas dans le véritable ordre, la chose est assez flagrante si vous prenez le temps de lire les paroles en même temps que la musique jouée, sur le coup c’est assez perturbant…
Immortal nous gratifie d’une suite plus violente où le groupe continue à développer sa propre personnalité, un album original, crucial dans la suite de leur histoire, qui sera suivi d’une tournée européenne avec le batteur de
Mayhem (ce qui aura peut-être pour effet d'avoir une batterie convenable). Nos Norvégiens offrent ainsi donc une suite digne de
Pure Holocaust malgré cette batterie immonde qui salit un peu le travail, mais parviennent ainsi à garder leur place dans l’élite du Black
Metal norvégiens.
a ce que je sache kk696 et heaven shall burn n'étaient pas sortis à cette époque, il comparait sa brutalité avec ceux qui étaient déjà sorti, et pour ma part, le enthroned je le trouve excellent mais bon
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