Faisant suite à un "
Blizzard Beasts" brutal, sec et hargneux, laissant toutefois un arrière goût d'inachèvement dans la plupart de ses compositions, "
At the Heart of Winter" avait surpris lors de sa sortie par le caractère mélodique et glacial de ses six titres, tirant les auditeurs du mistral dans lequel son prédécesseur les avaient laissé afin de les amener tout droit vers les plaines gelées entourant leur royaume de Blashyrk. Cependant, tous les fans de la première heure n'avaient pas apprécié le tournant qu'avait pris le groupe lors de la sortie de ce dernier et c'est ainsi que "
Damned in Black" fut attendu au tournant afin de savoir si le groupe reprendrait là où les avait laissé "Battle In the
North", dans la voie qui avait fait leur succès, ou si l'évolution allait continuer son chemin.
Cet album fut le dernier à paraître sur
Osmose Productions, maison qui avait vu la troupe d'
Abbath et
Demonaz s'épanouir au fil des ans, avant que les norvégiens ne rejoignent le colosse allemand
Nuclear Blast. Toujours enregistré par le célèbre Peter Tägtgren, on était en droit de s'attendre à une production digne de ce nom et sur ce point-là il n'y a pas trop à rechigner. Dès le ténébreux départ de "
Triumph" sous le couvert d'un riff agressif et des blasts de Horgh, batteur désormais attitré qui nous fait part de son jeu de fûts pour la troisième fois consécutive, le verdict est sans appel : le groupe n'a pas stagné dans la voie de
At the Heart of Winter, délivrant une rythmique heavy plus lourde, elle-même développant une atmosphère plus sombre grâce aux riffs acérés et furieux d'
Abbath soutenus par la basse très sèche d'Iscariah qui dispose d'une audibilité bien accrue par rapport à précédemment.
Là où l'album précédant entraînait les auditeurs dans un paysage enneigé qui ne semblait affecté ni par le temps ni par l'homme, le groupe est bien décidé cette fois-ci à tourmenter son public en élevant la violence un cran au-dessus, chaque titre oubliant un peu plus la beauté au profit du cynisme comme en témoigne "Against The Tide (In The Arctic World)" et sa rythmique sinueuse et malsaine secondée par les cris tourmentés d'
Abbath qui délivre un très bonne prestation vocale tout au long de l'opus. Sadisme et vice, mélange parfait pour un titre arrivant à tirer de tout ceci une mélodie prenant aux tripes avant de nous livrer à un "My
Dimension" belliqueux, nous permettant d'apprécier comme il se doit le jeu de batterie de Horgh qui semble avoir gagné en cohérence et en exécution au fil du temps.
En effet, que l'on apprécie ou pas
Immortal, il est difficile de nier une certaine capacité de la part du groupe à créer des titres diversifiés et qui font mouche pour la plupart à la manière de "Wrath From Above" alternant avec aisance partie mid-tempo et parties rapides où le jeu d'Iscariah est réellement savoureux, le tout n'étant jamais ennuyeux ou redondant, pouvant passer de la furie d'un "
The Darkness That Embrace Me" disséquant une atmosphère de veille de bataille tout au long du jeu du trio, à un combat dans sa plus traditionnelle forme sur "In Our Mystic
Visions Blest" assez proche des vieux travaux du groupe dans son âme, les vocaux d'
Abbath semblant régresser à une tessiture plus primaire et les blasts imageant quelque chose de plus chaotique que précédemment lors de la fin du titre.
Bien sûr rien n'est parfait et quelques défauts comme une certaine irrégularité de la production viennent s'afficher au grand jour après plusieurs écoutes. En effet, si la basse est par exemple bien mise en avant sur certaines pistes ou même juste sur certains break on regrettera que de temps à autres les instruments aient tendance à former un mur sonore quelques instants avant que leurs sonorités respectives ne reprennent leurs places initiales. On regrettera également que durant le temps d'écoute se résumant à moins d'une quarantaine de minutes nous n'ayons pas droit à plus d'hymnes, certaines compositions manquant encore d'un petit sursaut qui les auraient rendus plus envoûtantes ou percutantes, le tout entachant ce sixième opus qui aurait pu être plus marquant, mais qui reste coincé au fil du temps entre la beauté hivernale de son prédécesseur et la superbe réalisation qu'est son successeur.
Alors que le titre éponyme final, simple dans sa forme, mais Ô combien addictif, conclut cette sortie de début de millénaire, on peut légitimement se dire qu'
Immortal nous a offert là un bon moment de Black
Metal, leur pâte étant toujours bien présente et quelques-unes des sept offrandes ici-présente pouvant tout à fait séduire ceux qui sauront se prêter à leur jeu.
Le groupe ne stagne pas totalement et arrive à surprendre encore, ne perdant pas de son panache et ne tombant pas dans la facilité.
Immortal fait du
Immortal et qu'il en soit toujours ainsi.
Val'.
Hormis la production puissante et digne de ce nom, je ne trouve rien d'exceptionnel à ce Damned in Black qui m'a encouragé à quitter le train Immortal. Oui c'est heavy, oui c'est agressif mais je n'y retrouve plus la folie d'un Battles in the north, la spontanéité d'un Pure Holocaust,la naïveté d'un diabolical fullmoon.. ou la mélodicité juste et à propos d'un At the heart of winter . J'ai l'impression d'entendre un disque dans l'air du temps, surproduit et calibré pour cartonner auprès d'un public plus jeune et vierge de toutes influences. C'est un retour tardif que je livre sur ce disque que je peine à écouter d'une traîte.
Mais ton analyse est pertinente ... selon l'angle d'approche qu'on peut adopter.
J'ai decouvert Immortal avec "at the heart..." ce froid nordique massif et enveloppant m avait concquis.
Ce nouvel album m avait pleinement seduit..ce son si massif mais d' un froid tranchant fut certainement l'element essentiel au dela des compositions qui a retenu mon attention.
Vu à toulouse au Bikini, les babs etaient distribués gratuitement à l' entrée de la salle...le son etait dantesque...les interpretations etaient si precises ,que meme avec les babs, j avais l impression de les entendre en stereo.
Definitivement Immortal m'avait conquit. Damned in black fut un meilleurs albums de l an 2000...et reste a ce jour un valeur sur .
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