Strings to a Web

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16/20
Nom du groupe Rage (GER)
Nom de l'album Strings to a Web
Type Album
Date de parution 05 Fevrier 2010
Labels Nuclear Blast
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album139

Tracklist

1. The Edge of Darkness 04:30
2. Hunter and Prey 04:31
3. Into the Light 04:22
4. The Beggar's Last Dime 05:40
5. Empty Hollow 06:20
6. Strings to a Web 03:54
7. Fatal Grace 01:21
8. Connected 02:54
9. Empty Hollow (Reprise) 01:48
10. Saviour of the Dead 05:44
11. Hellgirl 04:11
12. Purified 03:46
13. Through Ages 02:06
14. Tomorrow Never Comes 03:41
Bonustracks (Limited Edition - Wacken Open Air Show 2009)
15. Carved in Stone
16. Higher than the Sky
17. Set This World on Fire (ft. Hansi Kürsch)
18. All I Want (featuring Hansi Kürsch)
19. Invisible Horizons (ft. Hansi Kürsch)
20. Lord of the Flies (ft. Jen Majura)
21. From the Cradle to the Grave (ft. Jen Majura)
22. Prayers of Steel (ft. Schmier)
23. Suicide (ft. Schmier)
24. Down (ft. Schmier)
25. Soundchaser
Total playing time 54:48

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Rage (GER)


Chronique @ Eternalis

19 Janvier 2010
Le cap fatidique des dix opus studio est toujours un cap et une preuve certaine d’une longévité et d’une carrière se créant dans le temps, également synonyme d’une passion intarissable avec le temps. Néanmoins, ce cap n’en est pas pour le moins peu présent sur la scène métallique actuelle…ce qui est en revanche beaucoup moins le cas du seuil du vingtième album studio, seuil que se prépare à franchir Rage en ce début d’année 2010. L’on parle bien ici de près de 250 compositions, de 25 ans de carrière, de presque autant de tournées à travers le monde et d’une passion et une ferveur sans précédent pour le power métal.

2010 prend donc la forme d’une année spéciale pour les allemands de Peavy Wagner, capitaine des troupes depuis le début, vocaliste illustre au timbre rauque et chaud ainsi que bassiste de son état depuis son plus jeune âge. Il est évident que ce n’est plus Rage qui révolutionnera la musique aujourd’hui, et "21694" n’en a ni la prétention ni l’envie. A l’instar de leurs compagnons de Gamma Ray ou d’Iron Savior, Rage continu de tracer sa route et ajoute une nouvelle pierre à l’immense édifice qu’il a battit avec le temps et dans la douleur.
Malgré une pochette une nouvelle fois immonde (le retour de cette fameuse créature mécanique ayant ornée tant de pochettes…), Rage renoue avec l’exercice symphonique qui l’avait fait explosé avec "Lingua Mortis", dans la continuité de Speak of the Dead, en y ôtant la niaiserie qui caractérisait parfois cet album.

Divisé en trois parties distinctes, le long passage symphonique de dix-huit minutes, exercice de style ambitieux mais ô combien réussi, est de loin le plus réussi de cette nouvelle cuvée d’une décennie à venir. Victor Smolski, guitariste virtuose à la scène et chef d’orchestre à la ville, a mis son entière expérience au profit du groupe et le résultat s’en ressent, même si, en toute honnêteté, il est parfois décevant qu’un véritable chef d’orchestre reste dans les poncifs du genre et n’utilise pas son talent pour plus de grandeur et de musicalité, Victor n’évitant pas, même s’ils sont rares, certains écueils clichés de superficialité dans son approche lyrique.

Néanmoins, il faut admettre que l’auditeur est embarqué dès les premières mesures Tim « Burtoniennes » de "Empty Hollow", avant qu’un riff écrasant et proprement jouissif ne vienne lui rompre les cervicales. On pourra également reprocher le caractère trop synthétique de la production (très désagréable lors des premières écoutes mais le temps fait son œuvre…). "Empty Hollow", laisse planer une ambiance pesante, intrigante, très filmique (impossible de ne pas penser à l’univers gothique de Tim Burton et à l’œuvre musical de Danny Elfman) tandis que Peavy, de son timbre si caractéristique, pose un refrain entêtant, beau et s’envolant très rapidement dans les cieux pour ne plus quitter le crâne…refrain sur lequel un certain Hansi Kursch (Blind Guardian) se fait légèrement entendre. Parfaite entrée en matière dans le monde symphonique de Rage, l’éponyme "21694" enfonce l’atmosphère onirique de la composition pour proposer le passage le plus magnifique de l’album. Instrumentale, cette partie laisse place au talent sans bornes de Smolski qui vient poser un très long solo de près de deux minutes, véritable modèle de beauté, d’intelligence musicale et de fluidité, le musicien jouant avec ses notes comme un enfant avec des gouttes. Une pluie de notes, superbement par un riff des plus couillus et surtout une grosse performance de Andre Hilgers, qui, sans être aussi démonstratif que Mike Terrana, démontre un grand savoir faire. Si l’on regrettera un aspect « conte de noël » sur l’intro "Fatal Grace" véritablement en dehors de l’émotion apportée par le solo, la douce montée en puissance de "Connected" ainsi que l’explosion du riff initial sur "Empty Hollow Reprise" achèvera (et ce refrain…) cette suite symphonique comme elle l’a commencée : grandiose.

Mais que dire du reste ? Qu’il s’agit simplement de Rage ? Oui un peu…
En toute sincérité, les morceaux ouvrant l’album (avant la suite symphonique) passent très bien pour peu que l’on apprécie ce power si caractéristique mâtiné de thrash et parfois de hard rock, notamment sur le refrain de "The Edge of the Darkness"(pourtant surmonté d’un énorme riff et d’une double pédale insatiable). Le travail de guitare est omniprésent, les riffs sont souvent aussi simples qu’ils ne se font tordus la seconde suivante, mais aucune originalité n’en ressort, le but est ailleurs. Un aspect techno / syncopé intervient dans "The Edge of the Darkness" (quel solo !) tandis que "Hunter & Prey" dévoile le visage le plus lourd cru des allemands où la voix rocailleuse de Peavy fait des merveilles. Mais justement, là où ces compositions se dégustent avec délectation pour débuter le disque, elles deviennent inintéressantes une fois "Empty Hollow Reprise" terminée…apparaissant comme si fade en comparaison de ce qui vient d’être écouté, et témoignant d’un certain remplissage pas forcément utile. "Savior of the Dead" est simplement soporifique, "Hellgirl" évoque plus un Lordi sous amphétamines que Rage (le choc est donc rude), "Through Ages" marque une pose de deux minutes sans grande inspiration…seul marque un "Purified" véloce et évoquant indéniablement les travaux speed les plus récents des allemands ("Carved in Stone" ou "Unity" notamment) avec ces refrains si mélodiques.

Que dire de plus ? Tout est dit…les admirateurs du groupe seront aux anges, les plus agressifs regretteront peut-être (quoique…) cette perte de vitesse sur la fin alors que les simples curieux pourront se délecter d’une longue compo symphonique qui vaut à elle seule l’écoute du disque…à boire et à manger en quelque sorte dans ce nouvel opus…bonne dégustation !

10 Commentaires

13 J'aime

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jollyroger - 20 Janvier 2010: Moi j'aime bien ces pochettes... Mais sinon merci.
rattnroll - 21 Janvier 2010: bravo! encore une grande critique d ETERNALIS !
thetriptych - 03 Décembre 2010: Mec, pour une fois, j'ai trouvé ta chronique bonne ! :)

Excellent album,je suis pas prêt de m'en lasser.
Albireo - 05 Juillet 2013: Album inégal.

La pièce globale "Empty Hollow" de "Empty Hollow" à "Connected" est à tomber ; à compter parmi les grandes réussites métalliques qu'il m'a été donné d'écouter !!

Du coup, elle écrase de sa magnificence le reste de l'album et seules quelques chansons (principalement situées en début d'album) arrivent à survivre face à ce monstre de génie.

La fin de l'album est plus classique, voire quelconque ; dommage. A noter quelques solos de guitare hallucinants dans des chansons moyennes mais toutefois agréables (" Tomorrow Never Comes" par exemple)

Donc, le 14/20 de la chronique est assez juste : de 1 à 4 => 14/20 ; de 5 à 9 => 20/20 ; de 10 à 14 => 9/20 => 14,3 de moyenne ! ^_^
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Chronique @ dark_omens

05 Octobre 2014

Un très bon album ou se confrontent, magnifiquement, les aspirations les plus diverses d’un Rage talentueux...

Difficile d’évoquer le cas Rage sans esquisser quelques lignes sur cette incroyable longévité. Traversant formidablement les époques les allemands emmenés, depuis toujours, par un Peter "Peavy" Wagner, dont la voix rauque et chaude restera une des spécificités les plus caractéristiques de l’école du Heavy/Power Metal germanique, le groupe aura, imperturbablement, suivit ses desseins. De manières tout à fait spontanée, irréfléchie diront certains, Rage aura, en effet, égrené, loin des considérations carriéristes élaborées à l’extrême, son œuvre d’albums dont chacun s’accordera à dire que, sans être toujours révolutionnaires, ni même toujours suffisamment captivants, la plupart participent sinon à une plénitude exacerbée, tout au moins à un certain plaisir hautement appréciable. Bien entendu, dans une vie d’artiste aussi longues, jalonné de nombreuses créations, il apparaît comme évident que toute expression ne donne pas matière, forcément, à une extase extatique de rigueur. Loin de là. Effectivement même, les génies innés les plus doués ont commis quelques ratés. Et pour être tout à fait franc, Rage n’est pas un génie. Mais pour être tout à fait honnêtes aussi, il n’est pas non plus ce groupe anecdotique, enfermé dans ce conservatisme teuton, que certains perçoivent. S’il ne parvient pas toujours à se délier suffisamment de ce traditionalisme culturel, le groupe aura eu le mérite, au gré de son inspiration, de n’avoir jamais renoncé.

Une fois ce préambule, aux banalités de rigueur un peu caricaturales, établis, il convient alors de s’intéresser à l’aspect purement musical de ce nouveau chapitre.

Nouvel effort des Saxons, ce String to the Web, démarre donc sous d’excellents auspices. Dès l’entame des riffs syncopés synthétiques d’un The Edge of Darkness efficace, au propos Heavy énergique et aux passages succincts à l’esprit thrashy, mais aussi, aux refrains réussis (exercice dans lequel, tout au long de l’album, Rage excelle); mais aussi d’un Hunter and Prey aux sonorités de guitares plus lourdes, Peavy et les siens, sans véritable prise de risque, éveillent agréablement notre intérêt. S’inscrivant alors assurément, et évidement, dans un certain conformisme, ces titres demeurent pourtant très attachants.

On pourrait alors penser, donnant raison aux adeptes de la réflexion raccourcie stérile, que, finalement, Rage est bien ce groupe conservatiste déjà évoqué, et ce d’autant plus qu’un classique Into the Light au chorus, tout de même un tant soit peu, plus mélodique, ne viendra, assurément, pas nier cette thèse.

Ce constat, à l’allure de sentence définitive, serait indubitablement une méprise. Car, en effet, dès les première notes The Beggar's Last Dime et de son riff aux airs symptomatiques de ce Heavy des années 80, de ces refrains très mélodiques aux parfums d’un Hard Rock très musical, on sent poindre une certaine différence. Le faux jugement trouve aussi un démenti dans un Saviour of the Dead au riff lourd et groovy, et aux voix subrepticement gutturales, à la limite du Death Metal, par instants.

Mais surtout il trouve son désaveu le plus évident dans les méandres subtils, et sublimes, d’un superbe Empty Hollow. Véritable pièce symphonique inspirée, où chaque soupir est admirablement souligné par un Lingua Mortis Orchestra revenu d’entre les morts, ce titre, construit en cinq actes, développe toute la virtuosité de ces Allemands. Revenu aux délicieux souvenirs d’un remarquable XIII (et bien sûr d'un Lingua Mortis Orchestra), cet ensemble comporte de nombreux parfums changeants. Parfois baroques dans un esprit que Tim Burton ne renierait pas mais aussi Heavy délicieux, parfois plus progressif et quelque peu plus complexe, parfois plus doux et intimiste, parfois plus mélodieux et finalement, à nouveau, plus rageurs et orchestrales ; elle démontre tout le talent de Rage. Cette composition mérite, presque à elle seule, de porter cette œuvre vers une céleste reconnaissance méritoire. Et ce d’autant plus qu’au final, après cette débauche d’intensité émotive, et exception faites d’un intéressant Saviour of the Dead déjà évoqué, des morceaux tels que Hellgirl, Purified et Through the Age apparaissent comme moins efficaces, et donc moins indispensable.

String of the Web est donc un très bon album ou se confrontent, magnifiquement, les aspirations les plus diverses d’un Rage talentueux. Perdurant dans certains des éléments identitaires les plus à même de le définir, telles que les voix, les refrains très mélodiques, le Heavy aux relents thrashy, ce groupe n’oublie pas de composer, habillement, des titres dont les différences, parfois subtiles, participent, indéniablement, à écrire son histoire.

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