LMO

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17/20
Nom du groupe Rage (GER)
Nom de l'album LMO
Type Album
Date de parution 02 Août 2013
Labels Nuclear Blast
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album81

Tracklist

Album recorded in collaboration with Lingua Mortis Orchestra.
Lingua Mortis Orchestra is not an album of the band but just a collaboration between Lingua Mortis Orchestra and Rage.
1. Cleansed by Fire
a/ Convert the Pagans Pt. 1
b/ The Inquisition
c/ Convert the Pagans Pt. 2
2. Scapegoat
3. The Devil´s Bride
4. Lament
5. Oremus
6. Witches' Judge
7. Eye for an Eye
8. Afterglow
Bonustracks :
9. Straight to Hell (Orchestra Version)
10. One More Time (Orchestra Version)
DVD (Digibook Edition)
Lingua Mortis Orchestra Live
1. Live at Rock Hard 2010
2. Live at 70.000 Tons of Metal 2013

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Rage (GER)


Chronique @ Eternalis

04 Septembre 2013

Une nouvelle pierre angulaire de Rage [...]

« Vieillir n’est pas une maladie »
Etienne-Emile Baulieu


La longévité d’une œuvre, d’un artiste ou d’un créateur, quel que soit le domaine, est dépendante de multiples facteurs. Forcément, il lui faut créer un lien inextricable et durable entre acteur et spectateur d’une œuvre, une durabilité notable dans la qualité des productions et un renouvellement créatif constant permettant à chacun de respirer et de ressentir une utilité véritable à poursuivre l’aventure.
Parvenir à une carrière aussi exemplaire que celle de Rage, après vingt-deux opus studios, trente années de dévotion et continuer à produire de la nouveauté avec une régularité métronomique d’une sortie tous les 2/3 ans force toujours un peu plus respect, année après année. Les considérations littéraires ou les mots ne sont désormais que bien faibles face à ce mastodonte musical que bâti Rage décennie après décennie, sans faiblir ni changer sa ligne de conduite tout en apportant cet indispensable soupçon de nouveauté et de prise de risque lui permettant de fidéliser son auditoire mais également d’intéresser de nouveaux adeptes, en puisant dans la musique symphonique ou le metal extrême des influences qui lui étaient inconnues il y a encore quelques années.

Peavy Wagner avait déjà apporté des éléments plus violents sur le dernier album, "21", tout en ayant ponctuellement mis de côté la participation symphonique étant la base de la suite orchestrale "Lingua Mortis" créée en 1996. Avec l’aide de Victor Smolski, il avait ensuite retenté l’aventure sur des compositions épiques de "Speak of the Dead" et "Strings to a Web". Désormais, les allemands ont repassé le cap de ne proposer qu’un album orchestral, allant même jusqu’à se mettre en retrait face au Lingua Mortis Orchestra ornant la magnifique pochette de l’album (chose rare malheureusement chez le groupe). C’est ainsi qu’on retrouve une musique ambitieuse, très classieuse, symphonique et débordante de théâtralité et de chœurs, dans la pure veine de « conte » chère à Peavy, laissant ici en retrait le heavy metal pur et dur ayant fait la renommée et la gloire de Rage.
"Cleansed by Fire" ouvre ainsi l’album sur une longue piste de dix minutes, démontrant les progrès encore réalisé par Peavy dans le chant très clair et pur tandis que Victor, en véritable chef d’orchestre, a une nouvelle confectionné des parties classiques à couper le souffle, cette fois-ci agrémentées de nombreux ponts vocaux et d’une chorale. On pourra, cependant et en étant tatillon, regretter une fois de plus une production trop clinique et froide pour une musique aussi ambitieuse, notamment sur le fait de faire sonner les éléments symphoniques si synthétiques alors qu’ils ne sont pas samplés (on se rapproche d’une hérésie sur certaines séquences). Néanmoins, ce premier morceau nous révèle déjà de véritables trésors, sur un passage intensément orchestral aux alentours des 7 minutes avant de délivrer un riff monstrueux de puissance replonger de façon brute et crue dans un metal lourd et écrasant.

"Scapegoat" impressionne ensuite puisque Peavy ne se contente ici plus de chanter dans un registre vaguement hurlé comme sur "Forever Dead" mais bel et bien death. Certes, il ne s’agit que de quelques mots mais cela confère une noirceur inédite et une richesse supplémentaire ajoutant à la forte tension dramatique de l’album. Le refrain en growl écrase, brillamment propulsé par une double pédale subtilement saupoudré d’un jeu s’écartant du simple martellement, l’ensemble enrôlé par une symphonie épique très proche d’une bande originale de film. La composition monte cette fois-ci aux sept minutes sans pour autant qu’une quelconque lassitude n’intervienne, ni qu’un schéma traditionnelle ne se dessine, laissant comprendre que "LMO" (Lingua Mortis Orchestra) était avant tout construit autour d’une unique composition. La précision chirurgicale des riffs de Victor, ainsi que ses soli infiniment virtuoses jettent les torpilles purement heavy metal indispensable à l’album pour former son équilibre entre intensité metallique et émotion symphonique.
En cela, il devient au fur et à mesure du disque difficile de séparer les pistes les unes des autres, bien que certaines ne ressortent inéluctablement de la masse d’ensemble créée par Victor. "WitchesJudge" se veut plus tourmentée et intense puisqu’elle évoque le sort des sorcières destinées au bucher, retrouvant par la même occasion un Peavy plus traditionnel d’un point de vue vocal, lui qui fait office de point de repère continu dans ce que l’on pourrait nommer comme l’œuvre la plus ambitieuse de l’allemand. A l’inverse, "Lament" pose une douce mélodie au piano, chanté en duo (les chanteuses sont d’ailleurs excellentes) et permettant de respirer bien qu’elle traine sensiblement en longueur sur le final, surtout qu’"Oremus" ne sert que d’introduction (un brin inutile) au redoutable "WitchesJudge" justement, Victor Smolksi y jouant comme un guitar hero, usant de multiples effets pour poser une ambiance à la fois esthétique et ésotérique pendant deux petites minutes.

Foule de choses sont à dire sur l’album dans sa globalité mais il est très difficile de faire le tour d’un disque aussi dense, sortant volontairement du standard traditionnel d’un album de dix compositions séparées. De même, évoquer exhaustivement un "Eye for an Eye" de dix minutes tient de l’euphémisme tant le titre passe par des émotions différentes, d’un heavy metal mélodique plein d’émotion à une cavalcade power symphonique en passant par les accents néo-classiques que les voix féminines ne font que renforcer. Rage a en tout cas réalisé un grand travail d’orfèvre sur la forme, tout en restant, une fois de plus, très fidèle à ses fans et ses racines. Il faut se répéter mais le groupe est surement l’un des seuls réussissant à fusionner avec autant de talent une certaine vision d’un classicisme ambiant avec une volonté farouche et constante d’innover et de repousser les frontières qu’ils ont eux-mêmes instaurer voici trente ans.
Un grand album pour un grand groupe qui, sans être parfait, est une nouvelle pierre angulaire de Rage, particulièrement pour ceux appréciant les pérégrinations symphoniques de notre trio cinquantenaire. Respect.

11 Commentaires

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King_Triton - 05 Septembre 2013: merci pour la précision XGV il me semblait bien que le thème de l'album tournait autour de la chasse aux sorcières mais je n'en savais guère plus .
Eternalis - 05 Septembre 2013: Je n'ai effectivement que la version promo, pas encore acheté le vrai. Mais je l'ai vu en même temps que je prenais le Annihilator (super digi d'ailleurs) et il est vraiment beau.

Je vais attendre un peu, le Dark Age avant et je le prendrais quand il baissera. C'est du NB donc dans 4 mois c'est bon :p
King_Triton - 11 Septembre 2013: par contre la basse n'est pas mise à l'honneur et sonne un peu en retrait c'est dommage .
edenswordrummer - 27 Décembre 2014: Ces mecs ne s'arrêtent jamais...ils te sortent des petites merveilles presque machinalement...en tout cas, ce LMO est vraiment sympa, il instore une ambiance très raffinée et personnelle, ça me plait beaucoup. Excellente chronique.
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