21

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17/20
Nom du groupe Rage (GER)
Nom de l'album 21
Type Album
Date de parution 24 Fevrier 2012
Labels Nuclear Blast
Produit par Charlie Bauerfeind
Enregistré à Twilight Hall Studios
Style MusicalHeavy Speed
Membres possèdant cet album108

Tracklist

1. House Wins 01:30
2. Twenty One 06:16
3. Forever Dead 06:20
4. Feel My Pain 05:40
5. Serial Killer 05:45
6. Psycho Terror 06:57
7. Destiny 05:15
8. Death Romantic 05:59
9. Black and White 05:19
10. Concrete Wall 03:50
11. Eternally 05:08
DISC 2 - LIVE IN TOKYO 2010 (Limited 2CD Digibook Edition)
1. Opening
2. The Edge of Darkness
3. Hunter and Prey
4. Into the Light
5. Drop Dead
6. Empty Hollow
7. Light Into the Darkness
8. Higher than the Sky
9. War of Worlds
10. Carved in Stone
11. Soundchaser
12. Down
Total playing time 57:59

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Rage (GER)


Chronique @ Eternalis

08 Fevrier 2012

Il est rare de voir le classicisme aussi ouvert et propre à coller un bon coup de pied au cul

Longévité…
Il y a ces artistes qui, avec le temps, auront produit tellement de choses qu’inévitablement, on fera l’impasse ou oubliera certaines de leurs œuvres. Mais, pardonnés nous serons car l’incroyable longévité de ces créateurs de l’infini fera que toujours, il y aura un fragment de création, d’œuvre dont nous ne soupçonnions pas qu’ils en étaient les investigateurs.

A l’heure où les musiciens fêtent avec brio les troisièmes ou quatrièmes albums, souvent nommés comme les « albums de la maturité », les allemands de Rage ont depuis fort longtemps dépassé ces considérations d’ordre purement bureaucratique. Ayant passé le cap extraordinaire et bien peu commun des vingt albums studio avec leur précédent disque "Strings to a Web", auxquels s’ajoutent les compilations, les dvd et les opus live, les teutons peuvent bien s’enorgueillir de ne jamais avoir changé de vision, menés d’une main de fer par le chanteur/bassiste Peavy Wagner. Les musiciens gravitant autour du groupe, dont les changements de line-up furent nombreux, auront tous apporté une touche différente et propre à une époque à un combo qui aura écrit plus de deux cents chansons originales, toutes sous le joug d’un heavy thrash à l’empreinte typiquement allemande, plus ou moins symphonique selon les moments.

Secondé par un guitariste virtuose depuis presque quinze ans en la personne de Victor Smolski, étudiant puis professeur en musique et composition classique, Rage a depuis lors proposé des disques de plus en plus ambitieux, cassant le traditionalisme dont ils avaient user lors de leurs premières galettes.
De retour en ce début d’année 2012 avec un nom d’album aussi simple mais impressionnant que le nombre d’opus originaux, Rage entend bien se surpasser avec un "21" qui risque de surprendre, voir décontenancer, plus d’un fan.
Plus que jamais, Victor, Peavy et le nouveau batteur André Hilgers, se sont mis en danger pour oser de nouvelles sonorités, densifier leur son et aller vers des contrées qu’ils n’avaient pas encore oser fouler du pied.
Si l’opus précédent avait été une jolie surprise notamment pour sa sublime suite symphonique "Empty Hollow", il était plus décevant sur les compositions plus typiquement metal qui, si elles n’apportaient évidemment rien de neuf (cela n’a jamais été le but), souffraient d’un manque de peps et de fraicheur évidente, écrite de manière automatique sans y insérer la dimension humaine nécessaire à l’émotion et la spontanéité dont doit jouir toute nouvelle œuvre.

Tout le contraire de ce nouveau cru qui débute pied au plancher avec son morceau éponyme destructeur. Une ambiance mystique, mystérieuse et sombre ouvre le disque, avant que la basse du ‘sieur Wagner ne vrombisse. La production est écrasante au possible, pleine d’impact, de feeling et de puissance. A presque cinquante printemps, le teuton chauve fait preuve d’une forme vocale olympique et c’est toujours ce brin rugueux, ce timbre entre agression et mélodie qui sied parfaitement à des riffs thrashy en diable, syncopés et bruts de décoffrage, parfaitement propulsés par une batterie ne tenant pas en place, très technique et cohérente avec la musique. Le refrain entre rapidement dans l’esprit et il est clair qu’un futur hit se prépare sur scène avec ce premier morceau au solo de Victor démentiel et très moderne, presque dissonant (et la partie d’André derrière à faire baver Mike Terrana). A n’en pas douter, les allemands ont mangé du poulet enragé croisé avec un taureau en rut. C’est un véritable bain de jouvence en comparaison des opus précédents.

Ce qui ressort d’ailleurs de cet album, c’est l’image d’un groupe qui accepte son temps et vit avec. Rage n’est pas bloqué dans un glorieux passé dont il ne voudrait pas être sorti, refusant de s’ouvrir aux influences actuelles. Loin du traditionalisme exacerbé et paresseux du dernier Iron Savior, mais se rapprochant dans la démarche plutôt d’Helloween, Rage ne recule devant rien.
"Forever Dead" débute sur un riff monstrueux de technique et d’agressivité, martelé à la double grosse caisse, explosant quand Peavy hurle un « Guns Forever » à la limite du thrash/death. Les interventions solistes de Smolski sont d’une vélocité à faire pâlir les plus jeunes gratteux du circuit devant tant de maitrise et de virtuosité et d’efficacité réunis. La puissance qui découle du morceau, et de cette production en béton armé est d’une jouissance dont Rage ne nous avait pas habitué ces dernières années il faut bien l’avouer. Et encore une fois, le refrain possède ces allures de tube en puissance qui colle une patate monstre à l’auditeur…
"Feel my Pain" poursuit le plaisir dans une dimension plus mélancolique plus rare. André y démontre toute l’étendue de son talent et de sa classe derrière les futs, déployant un touché aérien superbe (oserais-je dire que j’ai, l’espace d’un instant, pensé au touché de Cynic ?) conférant une grande sensibilité au morceau, au demeurant toujours aussi puissant, aux vocaux intraitables d’un Peavy pétant le feu. Que dire de "Serial Killer" et de son approche résolument death, évoluant vers des textures vocales extrêmes complètement inédites pour le vocaliste, s’en sortant de plus avec les honneurs et faisant preuve d’une versatilité peu commune.

Inutile de décrire les morceaux un par un, Rage signe avec "21" un grand disque qui, s’il ne changera ni la face du monde, ni celui du groupe, démontre qu’un groupe avec autant de disques derrière lui peut encore sonner frais, moderne et surtout surprendre ses fans. Car attendre le trio à ce niveau, avec cette énergie, cette niaque et cette rage (c’est le moment de le dire ahah) propre à vous dévorer cru, n’était pas donné à tous. Les allemands réussissent sur tous les tableaux (même dans l’ultra classique avec "Destiny", qui explose toutes les compos du groupe dans le même genre depuis dix ans, ou "Death Romantic" et ses nombreux arpèges, très présents sur le disque).
Certes, l’album s’adresse avant tout aux fans du groupe et du heavy thrash en général, mais les autres auraient tort de s’en priver. Il est rare de voir le classicisme aussi ouvert et propre à coller un bon coup de pied au cul de ceux qui sont les premiers à le critiquer. Ouvrez bien grandes vos esgourdes, "21" débarque. Et vous ne serez plus prêt de vous assoir sans coussin tellement il vous aura botté le c…

33 Commentaires

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ozzy71 - 17 Septembre 2012: J'ai également eu la même impression que Zaz en écoutant le CD live ... à me refaire alors une nouvelle écoute.
ZazPanzer - 17 Septembre 2012: En tous cas, à mon avis, le groupe n'a pas été consulté pour ce cd bonus et j'ai bien l'impression que Nuclear Blast a ramassé une bande qui traînait, prise directement sur la console, histoire de sortir une édition limitée. Ça en dit long sur le marketing, on nous prend vraiment pour des cons. Ou alors ils se sont trompés de bande et ils ont pris la version non mixée. Possible également. Je serais curieux d'avoir une réaction de Peavey à ce sujet si un journaliste ose lui poser la question.
samolice - 17 Septembre 2012: Non non Ozzy, vous avez raison, c'est bien au niveau d'un bootleg "moyen", aucun doute. Réservé donc à ceux que cela ne dérange pas outre mesure. Avouons aussi que le chant est parfois à la limite de la justesse me semble t-il.
samolice - 17 Septembre 2012: Sachant que tu peux trouver l'album neuf avec ce cd live à un très petit prix, je ne suis pas certain qu'il s'agisse d'une histoire d'argent. En plus, l'apport de ce second cd n'est pas vraiment mis en évidence sur le packaging.
De là à faire de nos amis de NB des philantropes, j'avoue que ce serait abuser -)
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Chronique @ dark_omens

30 Janvier 2015

Un savant mélange...

"Depuis l'arrivé de Victor (Smolski), il y a douze ans, nous n'avons de cesse d'évoluer, de nous renouveler pour proposer des albums différents à nos fans, nous intégrons depuis beaucoup d'éléments et de structures progressives afin de sortir de l'appellation "power metal type". Cela n'aurait aucun sens de réaliser sans cesse le même album. Notre expérience nous permet à présent d'explorer d'autres horizons musicaux, ce qui est vraiment flagrant sur 21."

Peavy Wagner (Rage)
Metallian 69 - Jan-Fév 2012


La citation du prolifique musicien, concernant les divers travaux qui lui sont imputables durant cette dernière décennie, pourrait suffire à définir les principaux atouts du nouvel effort que lui et ses complices nous offrent aujourd'hui. Ce nouvel opus, sobrement intitulé 21, succède à un excellent Strings to à Web (2010), dans lequel les Allemands avaient formidablement démontré leurs valeurs dans la construction d'une musique, certes, rugueuse, mais aussi empreinte d'une harmonieuse mélodicité. Un album sur lequel les différentes instrumentations orchestrales et symphoniques prenaient une ampleur grandiose et emplissaient un espace assez conséquent. Une extrême musicalité dans laquelle d'ailleurs Rage avait pourtant su garder tous les stigmates de l'âme profondément âpre, spontanément Heavy et viscéralement Metal qui est la sienne. Mais cessons de ressasser ce passé et interrogeons-nous plus précisément sur le présent. Arrêtons les palabres et examinons donc ce 21.

La première interrogation qui étreint, a priori, l'auditeur, est celle concernant ce que nous étions en droit d'attendre d'un groupe qui, comme son leader charismatique se plaît à le dire, refuse de se laisser enfermer dans le systématisme dégénératif d'un conformisme obligatoire. La réponse la plus adéquate est, bien évidemment, de la nouveauté salutaire. De l'originalité indispensable. De la personnalité, en somme.

De prime abord, ce qu'il faudra dire concernant ce nouvel album, est qu'il s'inscrit dans un schéma prenant le parfait contrepied de la démarche mélodique exacerbée dont Rage aura usé sur son précédent album (ainsi d'ailleurs que sur certains autres). Epuré de tous ces apparats orchestraux, de tous ces instruments classiques et de tout ces passages symphoniques, 21 est, en effet, un manifeste résolument plus agressif que ne le fut notamment Strings to a Web (2010) ou encore que ne le furent les cultissimes Lingua Mortis (1996) et XIII (1998).

Néanmoins cette absence n'est pas seule responsable de ce regain de virulence. Cette brutalité nouvelle s'explique aussi par la présence de certains titres aux passages puisant leur inspiration en des univers où Rage n'aura que trop rarement, et trop succinctement, laissé tremper sa créativité. Ainsi les éructations délicieusement rugueuses du sieur Wagner s'enfonce parfois ici dans un marécage guttural aux accointances Groove, Death Metal dont il n'est pas vraiment familier (Forever Dead, Serial Killer). Les litanies du sieur Smolski, soutenues par l'exaltation du sieur Hilgers, s'égarent parfois, quant à elles, dans les contrées Thrash dont Rage est, certes, plus coutumier mais rarement de manière aussi nette et affichée (Destiny, Concrete Wall).

Au-delà de ces plages particulièrement savoureuses, il y aura également ici quelques moments incontestablement plus conventionnels qui cependant demeureront pleinement satisfaisants. Ces instants nous offrant parfois les strates d'une Progressivité et d'une technicité superbement maîtrisée (Death Romantic, Black and White) et parfois ceux d'un classicisme simple d'une redoutable efficacité (Twenty One, Feel my Pain, la ballade sombre et réussie Eternally).

21, nouvel effort de Rage, est un album riche et varié dans lequel le groupe aura délaissé l'aspect mélodico-symphonique de certains de ces précédents travaux, mais dans lequel il aura su mêler inspiration et innovation. Un savant mélange au travers duquel, au final, une fois encore, Peavy et ses acolytes, tout en nous proposant de découvrir une facette quelque peu nouvelle, auront su conserver toutes les caractéristiques d'un tempérament atypique.

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samolice - 30 Janvier 2015: "21, nouvel effort de Rage, est un album riche et varié dans lequel le groupe aura délaissé l'aspect mélodico-symphonique de certains de ces précédents travaux". Ah ben voilà, je cherchais depuis 2 ans pourquoi ce disque m'avait tellement plu par rapport à ses prédécesseurs :-) Merci pour la chro dans laquelle je me suis parfaitement retrouvé.
Sperma_frost - 30 Janvier 2015: Pareil que toi Sam, le côté symphonique et répétitif d'albums antérieurs me gavait aussi mais sur cet album on retrouve un Rage très inspiré !
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