1985. Alors que
Slayer vient de sortir son diabolique
Hell Awaits,
Megadeth son Killing is My Business… encore très influencé par le punk et
Metallica, décidément toujours en avance à cette époque, a purement et simplement définit le thrash metal un an plus tôt avec son imposant Ride The
Lightning,
Anthrax pond
Spreading the Disease, opus mi figue thrash mi raisin heavy chez leur nouveau label,
Island Records.
Suite aux fortes tensions qui règnent au sein du groupe,
Anthrax remanie ses rangs en engageant un nouveau bassiste, Frank Bello, en remplacement de Dan Lilker parti former le brutal
Nuclear Assault avec John Connelly et surtout, un nouveau chanteur ; Joey
Belladonna. Son chant tranche avec son prédécesseur, bien plus criard. Les capacités vocales de
Belladonna sont impressionnantes. Une voix puissante et haut perchée, apportant ainsi une touche de mélodie supplémentaire au groupe.
A.I.R. entame le disque sur une intro lourde et martiale de guitares tranchantes et de batterie écrasante, avant d’être propulsé par Benante de ses mitraillages secs de caisse claire et pilonnages de double, suivi des incisions guitaristiques de Spitz. Les New-yorkais ont gagné en maturité et peaufinent leur morceaux, notamment au niveau des intro, à l’image de Lone
Justice, morceau en mid tempo débutant sur une ligne de basse groovy de Bello et soli de guitares tournoyant ou encore, mais dans un style tout autre,
Madhouse et son intro complètement délirante, ambiance “bienvenue chez les dingues” qui fera l’objet d’un clip tout aussi drôle.
Anthrax a la science du riff qui tue et du refrain qui accroche, qui fédère, comme par exemple S.S.C./Stand or
Fall et son intro indo-arabisante déchirée par un soli rageur ou
Aftershock avec ses gros chœurs virils “made in” N.Y. et bien sûr,
Madhouse, titre taillé pour la scène qui fait chanter tout un stade en un coup de mediator.
Cependant, le thrash des New-yorkais est encore fortement teinté d’influences heavy metal, comme par exemple l’épique Medusa et son riff lourd et entrainant, lancé sur un middle tempo ou The Enemy, purement heavy, elle aussi, avec sa basse hypnotique, s’enflammant carrément sur les envolées de Joey,accompagné de paroles pertinentes qui dénoncent la mise au rebut des juifs d’Allemagne dans les années noires.
Le point culminant étant probablement la somptueuse
Armed and Dangerous, sortie juste avant
Spreading the Disease sous format ep (avec une reprise de
God Save The Queen des
Sex Pistols). La trax débute sur une guitare acoustique cristalline et une ligne de basse discrète bientôt rejoints par Joey... Alors la machine s’emballe dans une cavalcade infernale ;
Belladonna ne s’arrête plus de monter dans les octaves, le raid aérien de Benante bombarde ses breaks atomiques, les guitares hurlent de toutes parts crachant leur décibels et lançant définitivement le morceau dans un thrash/speed galopant. Le morceau le plus garni et complet de la galette, à mon (modeste)sens. Gung-Ho clôt l’album de son riff tronçonnant. Ça part furieusement dans tous les sens ; vitesse supersonique, solos qui fendent le crâne, suraiguës stridents, chœurs, rafales de double caisse. L’auditeur est déchiqueté sous cette avalanche sonore. L’album se termine finalement sur un délire dont seuls les New-yorkais ont le secret.
Sur ce dernier point,
Anthrax se démarquera bientôt de ses congénères métalliques. Alors qu’on headbanguera furieusement aux concerts des frères ennemis du thrash, qu’on fera le signe de la bête aux concerts satanistes de
Slayer,
Anthrax s’affichera avec une attitude et un style très “cool”, short, t-shirt et pompes de skateurs tranchant avec la sobriété vestimentaire et le noir de rigueur imposé par les Four Horsemen.
Metallica les prendront d’ailleurs dans leurs bagages pour une tournée européenne.
Un album avec un fort cachet 80’s, estampillé N.Y., sur lequel
Anthrax se cherche encore, naviguant entre thrash burné et heavy moule burne qui malgré le bon travail de Jon Zazula à la production, a moins bien vieilli que son successeur.
Spreading the Disease consolidera fortement la position d’
Anthrax sur la scène américaine à l’aube de leur pépite ultime,
Among the Living, qui mettra alors en place une équation imparable :
Sens de la mélodie + riffs qui tuent + mosh part + délire +
Belladonna =
Anthrax.
Au sein d'Anthrax, après l'éviction de Neil Turbin le poste de chanteur a été tenu par un certain Matt Fallon (qui ne resta que quelques mois), et c'est après son départ que le groupe engagea Joey Belladonna.
Ce qui est très étonnant, c'est que Joey Belladonna n'était absolument pas branché "Thrash", ni même "Metal".
Son style musical préféré c'est l'A.O.R. (Adult Oriented Rock), c'est à dire des groupes comme Boston, Journey, Toto, etc...Du Rock F.M. en fait.
C'est une des raisons qui fait qu'il chante dans un registre très mélodique, et que son style tranche par rapport à celui des autres chanteurs de Speed/Thrash Metal, permettant à Anthrax de se démarquer des autres groupes.
Malgré quelques légers coups de mou « Spreading the disease » s’avère un album tout à fait recommandable pour qui ait envie de se pencher sur l’histoire du thrash metal.
Anthrax trouve ici son identité propre avec une musique certes thrash mais moins sombre et violente que ses concurrents de l’époque (Slayer, Metallica, Megadeth).
Sans aller jusqu’à dire que l’ambiance est festive, « Spreading the disease » mise un style énergique, simple et efficace ou le chant haut perché de Belladonna en décalage avec les standards de l’époque confère ce petite surplus d’originalité permettant à coup sur d’identifier le groupe.
C’est d’ailleurs ce style de chant trop stéréotypé qui m’aura toujours gêné chez ce chanteur qui je trouve manque de capacité de variations.
Que reste il de ce disque ? Deux classiques toujours joués en concerts, « A.I.R » et « Madhouse » et un morceau culte qui me fait toujours perdre la tête en voiture « Medusa ».
Respect donc pour cela à Scott Ian et à sa bande.
More on this MF : https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2021/08/spreading-disease-anthrax.html
Celui-ci aussi ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté.
L'album démarre sur un gros tube "Air", la meilleur compo de l'album pour moi et de loin. Je me dis que en faite je le connais par coeur, puis .... pas du tout... au fil que les chansons, je commence à me rappeler pourquoi je l'avais laisser au placard.
Si les 4 premières sont de bons morceaux, The enemy casse la dynamique en plus d'être longue.
Aftershock et Armed and dangerous font bien le taf sans être exeptionnel, malheureusement Medusa vient remettre uncoup frein. Gung-ho nous relance ce thrash speed qui finit bien l'opus.
Mieux que le précédent mais pas encore au niveau des suivants. J'aime beaucoup leur côté speed et crossover sur cet album "SSC/Stand or Frall" par exemple ou l'intro de "lone Justice". Les restes heavy metal (enemy et Medusa), pas que cela soit des mauvais morceaux, mais ils me sorte de l'album et font baisser la note. 14/20
Un 2e album déja plus trash que le précédent. J'adore Madhouse pour son riff heavy et son clip vidéo complètement déjanté, vu pour la 1ere fois sur MTV.
17/20
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