Dernier disque de la période thrash metal d’
Anthrax,
Persistence of Time renoue partiellement avec le standing du groupe, toujours considéré comme un des leaders du mouvement à l’aube des années 90. Le relâchement et le flottement transpirant du joyeux trublion
State of Euphoria, bien que sans conséquence fâcheuse sur la cote de popularité des New-Yorkais, fait place à un retour aux choses sérieuses. La pochette du disque, moins déjantée et psychédélique, annonce la couleur du contenu, épuré de certains défauts inhérents au dit trublion. Un sérieux de mise qui malheureusement fait autant de mal que de bien.
Les bons points ? Tout d’abord la capacité d’
Anthrax à conserver sa forte personnalité, avec le risque de se répéter de temps à autre.
Persistence of Time sonne
Anthrax, avec ses riffs basiques mais accrocheurs, sa rythmique énergique et vivante. D’autre part, la suppression de ces scories qui faisaient perdre son sérieux au groupe: les vocaux déjantés et baroques de Joey
Belladonna (qui retrouve une certaine sobriété et une forme d’effacement derrière le lead des guitares), le tout sur un ton moins festif et plus grave.
La conjonction de ces facteurs donne une teinte nouvelle au thrash d’
Anthrax, sans que celui-ci ne s’éloigne fondamentalement des deux albums précédents. Les joyeux lurons semblent s’être rachetés une conduite...
Cependant, la crédibilité est une chose, mais
Anthrax ne marque pas de son empreinte le monde du thrash metal, il se contente de satisfaire son noyau de durs de fans.
Ses titres les plus rapides souffrent ainsi d’un manque de souffle et d’une trop grande linéarité: le long Time et son riff ennuyeux à mourir est plutôt mou du genou,
Gridlock, incisif deux minutes, retombe comme un soufflé à cause d’un refrain squelettique,
Got the Time, pas désagréable, n’est qu’un interlude punk-metal sautillant, on parvient un poil à headbanguer sur One Man Stands et sur
Discharge...qui aurait pu être présent sur
State of Euphoria !
Pas très enthousiasmant tout cela.
Heureusement,
Anthrax nous ressort quelques bons coups de pattes et riffs dynamitants: mais une fois n’est pas coutume, ce sont les titres mid-tempo qui profitent de cette énergie, marque de fabrique des New-Yorkais. C’est d’abord le furieux et entraînant
Blood qui met à contribution la puissance intacte du groupe, excellement produit par ailleurs, comme d’habitude. C’est ensuite Keep It In The Family, au riff d’intro en acier trempé, qui produit un effet des meilleurs avec ses accélérations progressives et son hymne de refrain. Du très bon
Anthrax pour le coup. Qui deviendrait presque méchant sur Belly Of
The Beast, titre heavy-thrash d’inspiration plutôt classique, mais bien ficelé et très efficace. C’est à peu près tout au niveau des satisfactions, les autres titres n’étant pas spécialement marquants.
A l’heure du bilan, le positif provient du fait qu’
Anthrax pond sur cet album quelques uns de ces grands classiques, des hymnes comme
Blood ou Keep It In The Family qui figurent en bonne place dans son best-of. Le sérieux général de l’album est aussi à noter, avec des riffs de qualité et une homogénéité globale de la section rythmique et du chant en progrès.
Au rang des déceptions, outre quelques titres franchement quelconques, on remarque un essoufflement net lorsqu’il s’agit de passer la vitesse supérieure au niveau de son thrash pur et énergique qui faisait la qualité d’
Among the Living et dans une certaine mesure de
State of Euphoria. Et malheureusement, ce n’est pas la moindre des choses.
L' Ami Lemoustre est severe avec cet album meme si son analyse est particulierement juste et vrai. Pour autant bien qu'un peu poussif,cet album reste 1 belle oeuvre de thrash scellant la fin d'une epoque.
Le passage d' Anthrax dans " mariés et 2 enfants" m'avait particulierement amusé à l epoque.
Ce n'est pas mon album préféré.
16/20
Belly of the beast est pour moi un des meilleurs titres du skud mosh mosh mosh il est bien péchu du très grand Anthrax.
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