La fin des années 90 approche à grands pas et
Anthrax ne déroge pas à sa nouvelle orientation musicale, plus en phase avec les courants musicaux brutaux de l’époque, en sortant, en 1998, son « Volume 8 : The Threat Is Real ».
Le groupe, toujours en personnel réduit à quatre, propose ici un artwork délirant, non dénué d’humour autour des films de science-fiction des années 50 narrant l’envahissement de notre bonne vieille planète Terre par des races extra-terrestres, bien entendu belliqueuses.
Pourtant, le début de l’album ne prête pas à rire : «
Crush », le bien-nommé, déboule à toute vitesse, soufflant l’auditeur pris à froid par autant de classe concentrée en plus de quatre minutes. Construction impeccable, équilibre parfait, puissance et mélodie font de lui un titre majeur. Lui succédant, «
Catharsis » lui est pourtant supérieur et donne l’impression d’être embarqué sur un long parcours de montagnes russes où les émotions fortes se succèdent les unes aux autres.
Le feu d'artifice continue, oscillant entre titres pesants chaloupés et scuds métalliques du plus parfait effet au milieu desquelles se glissent deux curiosités : « Toast to the Extras », ballade influencée par le rock sudiste pour un résultat formidablement entraînant, et «
Harms Way » qui fonctionne cependant largement moins bien que son prédécesseur. Cette relative déception est bien vite avalée par « Hog Tied », morceau rapide, jouissif et fantastiquement inspiré qui sort du lot, avant un bouquet final en forme de superbe power ballade, « Stealing from a Chief ».
En conclusion, vous l’aurez sûrement compris en lisant mes commentaires pour le moins dithyrambiques, « Volume 8 : The Threat Is Real » est de loin mon album préféré des New-Yorkais, et ce, pour trois raisons.
Tout d’abord, le son ici est moins massif que sur les deux précédents albums et les titres rapides, superbement fluides et inspirés, sont en quantité abondante, assurant le minimum de quota de bombes explosives nécessaire à un grand album de metal.
Deuxième raison majeure : le groupe se « lâche » enfin véritablement musicalement, tentant et réussissant de très belles ballades ou power ballades. C’était sans doute le cas également sur «
Sound of White Noise », lui aussi aventureux sur le plan mélodique mais « Volume 8 : The Threat Is Real » pousse l’exercice encore plus loin, ce qui me ravit.
Troisième et dernière raison : John
Bush chante moins en force sur ce disque, il module plus son superbe organe et le résultat n’en est que plus réussi.
Alors, bien entendu, nous sommes très loin du thrash metal bas du front des débuts mais plutôt dans une évolution lente et mature d’un groupe en recherche artistique se découvrant une plus large palette de talents.
« Volume 8 : The Threat Is Real » est donc pour moi un album de très haut niveau éclaboussant de toute sa classe la concurrence de l’époque déjà assez malmenée à l’époque.
Un excellent album de nos new-yorkais. La période Bush est incontestablement la période d’ Anthrax que j’ai le plus platiné. Puissance, originalité des compos , variété des ambiances , arrangement aux petits oignons…les 4+1 studios avec Bush sont tous énormes. Dommage pour le manque de succès et de reconnaissance pendant ces magnifiques 12 années qui à fait finalement revenir la Belladone !!!
Merci pour la Chro’ d’excellente qualité et réhabilite un album très sous-estimé.
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