Après un "
Worship Music" bien accueilli, pas mal de temps s'est écoulé. Les labels ont profité de ce nouvel engouement autour du groupe pour nous produire quelques sorties. Parmi celles-ci, les très oubliables compilations comme les "
Icon", "
Snapshot" et "
Essential", ainsi que "
Anthems", un EP généreux, certes, mais malheureusement composé uniquement de reprises notes pour notes de tubes hard rock des années 70, ce qui lui donne très peu d'intérêt si ce n'est, pour certains, la découverte des groupes originels. Oeuvres auxquelles succédera une box 4 cd d'anthologie appelée "
Aftershock: The
Island Years 1985-1990", comportant les albums "
Spreading the Disease", "
Among the Living", "
State of Euphoria" et "
Persistence of Time".
Entre temps, Rob Caggiano quitte le navire en 2016 et rejoint
Volbeat. C'est Jonathan Donais, guitariste de
Shadows Fall, qui prend sa place. Un bon choix, qui aurait pu véritablement apporter de la modernité au sein d'
Anthrax, mais il n'en est rien, ce dernier n'ayant participé à aucune des treize compositions de l'album.
L'intro, "
Impaled", donne le ton, pour un album de près d'une heure ; dès lors je sais que nous ne sommes pas en présence d'une œuvre qui se dévoilera facilement. Personnellement, mes premières écoutes ne m'ont pas émoustillé plus que ça, je ressortais même avec une impression d'album "mou". Difficile à ce moment-là de dire d'où cela provient réellement. De la production ? Pourtant, ça claque plutôt bien, comme sur la reprise du couplet sur "Monster at the
End", où la batterie assomme de frappes massives, accompagnées d'une rythmique impeccable. Aussi, je pencherais pour Joey
Belladonna ; si le chant est très pro et propre, il manque de hargne et de pêche par moments. Surtout sur certaines fins de chansons, comme sur "You Gotta Believe", j'aurais aimé un peu plus d'excitation sur le micro, afin d'amener un peu plus de frissons en clôture. Bien sûr, cela peut se comprendre, car il faut assurer les shows de la tournée qui suit.
Arrive alors le moment fatidique, vous l'avez certainement déjà eu et pas qu'une seule fois. Ce moment où on se demande si on range le cd dans sa discothèque car on n'y croit plus, ou si on le laisse tout de même près de la chaîne Hifi pour lui laisser encore une chance. Ici, ce sont les mélodies qui m'ont amené à le réécouter : on commence à les fredonner, puis l'envie de les remettre devient un plaisir. Exemple avec l'excellent refrain de "
Breathing Lightning", dans un registre hard rock heavy mélodique.
L'opus est varié, aucune composition ne ressemble à une autre, et certaines commencent vraiment à faire mouche comme l'intro épique de "
For All Kings", le break de "Suzerain" qui comporte un bon solo s’enchaînant parfaitement avec le refrain. Quant à "
Blood Eagle
Wings" si la chanson traine un peu en longueur, elle reste très réussie ; je pourrais vous conseiller de visionner le clip, c'est une boucherie! On y voit des esclaves se faire charcuter tout le long (âmes sensibles s'abstenir). Difficile alors de croire qu'il s'agit bien d'
Anthrax et non de
Cannibal Corpse!
Finalement, ce "
For All Kings" est largement à la hauteur du groupe, et surtout de leur précédent opus, même si j'ai une préférence pour "
Worship Music". Cette sensation de mollesse s'atténue au fil des écoutes ; elle provient tout bonnement d'un manque de tempo élevé. C'est le principal reproche que je pourrais faire à cet opus. Je trouve ce retour d'
Anthrax avec Joey
Belladonna très réussi ; on n'avait pas eu d'aussi bons albums depuis "
Persistence of Time", c'est dire...
Il est grand temps que ces messieurs entrent en studio. Depuis 2016: aucun album en vu juste 2 petits singles de rattrapage histoire de nous faire patienter. Indians & Sabbath Bloody Sabbath (reprise de Black Sabbath).
Je me demande si ils ne vont pas créer la surprise entre Janvier & Juin 2023... Stay tuned...
Exact ça commence à faire long. De plus j'ai repris toute l'écoute de leur discographie et je dois dire que ces 2 derniers albums m'on vraiment redonner une étincelle, apparemment on devrait avoir une suite en 2023, coisons les doigts.
Ben ça alors???!!!
Je parlais récemment avec des copains du site et je leur disais qu'Anthrax n'intéressait clairement plus grand monde en constatant que pas un seul membre francophone de SOM n’avait proposé une chro de ce disque. Un truc impossible à imaginer avec le dernier Megadeth, Metallica ou Slayer. Bref, le BIG FOUR, ça me fait bien rire.
Et bim, voilà ta chro. Donc déjà merci pour eux.
Je partage en tous points ton ressenti, notamment pour les refrains plutôt accrocheurs et Joey que j’ai trouvé un chouia en dessous de sa performance sur le précédent album.
Perso,je mets ce dernier Anthrax devant les derniers Testament, Overkill ou Exodus, pour lesquels ça sent grave la roue libre quand même.
Perso, j'aimais mon Anthrax avec la forte influence NYHC des débuts (enfin, si on met Fistful de côté, très atypique dans leur discographie globale). Autant dire, donc, que les deux derniers albums m'ont plutôt déçu, les newyorkais autrefois sautillants et bourrés d'énergie s'étant au fil de années mués en un groupe de Heavy Metal assez inoffensif et quelconque, voire franchement mou – comme c'est évoqué en creux dans la chronique ci-dessus. Où sont les mosh parts et les rythmiques furieuses d'antan ? Bref, sans être désagréables, ces deux dernières galettes ne me feront guère retrouver la flamme que j'avais pour Scott Ian et sa bande jusqu'en 1991.
Ou alors c'est moi qui suis devenu un vieux grincheux entretemps, ce qui n'est pas une possibilité à exclure non plus.
Merci pour la kro ! :)
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