Soldiers of Sunrise

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15/20
Nom du groupe Viper (BRA)
Nom de l'album Soldiers of Sunrise
Type Album
Date de parution 1987
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album58

Tracklist

1. Knights of Destruction
2. Nightmares
3. The Whipper
4. Wings of the Evil
5. H.R.
6. Soldiers of Sunrise
7. Signs of the Night
8. Killera (Princess of Hell)
9. Law of the Sword

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Viper (BRA)


Chronique @ dark_omens

10 Mai 2016

Un disque qui a sans doute vieilli et qui est surtout un beau témoignage historique...mais pas uniquement...

A la fin des années 80, alors que Sepultura connaît un succès retentissant, quelques-uns de nos compatriotes hexagonaux décident, animés par une saine curiosité, de s'intéresser alors à ce que les musiciens de cette scène Metal brésilienne ont à nous proposer. Malheureusement l'époque étant ce qu'elle est, à savoir dépourvue de ces moyens modernes que nous connaissons aujourd'hui, moyens qui, soit dit en passant, nous facilitent bien la tâche à ce niveau-là, obtenir un de ces albums paru en ces contrées lointaines est parfois laborieux et, surtout, coûteux. Pourtant certains, une minorité, parviendront tout de même à découvrir certains trésors dont, notamment, ce Soldiers of Sunrise, premier méfait de Viper. Un disque qui a été édité par le label Rock Brigade Records qui a été impressionné par une première démo sur laquelle ce quintet défendait un propos très européen à la fois inspiré par le Heavy Speed des premiers albums d'Helloween et par la NWOBHM d'Iron Maiden. Le groupe méconnu sur le vieux continent est alors formé autour des frères Yves et Pit Passarell, respectivement à la guitare et à la basse, de Felipe Machado à la guitare et de Cassio Audi à la batterie. Pour compléter son line-up, il va recruter comme vocaliste un jeune claviériste pour son look et sa ressemblance avec Bruce Dickinson. La garçon habite le même immeuble que les deux frères. Il se nomme André Matos. Un nom qui, à l'époque, ne dit rien à personne. Et pour cause, le premier Angra, dont il deviendra le chanteur, sortira 5 ans plus tard. Ce Angels Cry est un diamant étincelant qui, poussé par, notamment, le label, Limb Music Products, et par quelques autres pierres précieuses, donnera quelques belles lettres de noblesse aux Power Prog Metal. La renommée, pleinement méritée, de ce disque décidera LMP et Rock Brigade à ressortir un coffret comprenant les débuts de carrière de Viper, estampillé d'un joli "l'ex-groupe du chanteur d'Angra". Si le procédé marketting est discutable, il nous donnera néanmoins l'occasion de découvrir, ou de redécouvrir, ce Soldiers of Sunrise.

Pour être tout à fait franc, l'adepte inconditionnel des travaux de Rafael Bittencourt et de Kiko Loureiro de cette époque, goûtant les délices sucrés et mélodiques d'un Carry On, Time ou d'un Angels Cry en somme, ne sera pas nécessairement charmé par ce brulot. Tout ici est vif, rugueux, âpre. Loin donc de la musicalité peaufinée et arrangée dans les moindres détails par Angra. Et ce, même si l'un des talents les plus cruciaux de Viper, outre cette énergie grisante et cette ardeur étourdissante qu'il déploie, est, justement cette capacité à produire des mélodies très réussies.

Il pourra, peut-être aussi, être déçu par la production de ce Soldiers of Sunrise très confuse de laquelle il est parfois difficile d'extraire les subtilités de l'un ou l'autre des instruments. Pas étonnant lorsqu'on sait que l'album a été enregistré en à peine une semaine dans un studio brésilien pas du tout habitué à ce genre de musique et par un producteur néophyte en matière de mixage. Cela étant, sans oublier de signaler l'aspect très daté de ce traitement sonore, il faudra bien reconnaitre que ce côté très brut donne un certain charme à ce disque. Et qu'il ne détonne pas vraiment avec l'urgence qui s'en dégage. Et pour être tout à fait franc, et terminer sur ce sujet, après quelques mesures, pour peu que l'auditeur se soit laissé happer par cette œuvre, cette imperfection ne sera plus qu'un détail.

Pas sûr, en revanche, que la voix parfois mal assurée d'André Matos, manquant par instants de technique (il avouera lui-même lors d'une interview, bien des années après, que son manque de métier en la matière l'avait laissé presque aphone au bout du deuxième jour de studio. Ce qui l'obligea à user d'un chant plus rauque, presque Punk Rock, pour le dernier titre enregistré, H.R.), que ses maladresses à la limite de la fausseté, finissent par le séduire. De plus, à titre tout à fait personnel, je ne suis pas convaincu que son timbre soit des plus adaptés pour ce genre de démonstration qui, me semble-t-il, nécessiterait plus d'aspérités et de puissance là où le vocaliste brésilien aura toujours été un adepte de la musicalité et d'une certaine "fragilité" dans ces aigus.

Au fond, ce que les commerciaux avaient sciemment oublié de préciser mais qui, après tout, était évident c'est que Viper n'est pas Angra, tout simplement.

Dès lors, en faisant donc fi d'une comparaison qui n'a pas vraiment lieu d'être, Soldiers of Sunrise pourra révéler ses qualités. Fidèle à lui-même Viper y défend un Heavy Speed Metal mélodique souvent très allemand (les excellents et prestes Knights of Destruction et Nightmares par exemple) pourvu, parfois, de quelques accents Heavy Metal plus britanniques (The Wipper, Soldiers of Sunrise...) et d'autrefois de relents très, mais alors très, anglais (Wings of the Evil, Signs of the Night, l'instrumental Killera (Princess of Hell)...).

Un disque qui a sans doute vieilli et qui vaut surtout pour le témoignage historique qu'il représente. Il reste cependant très appréciable pour peu qu'on ne soit pas réfractaire à ce genre de production loin des canons actuels du genre et qu'on soit bienveillant à l'égard des quelques maladresses qu'il contient.

3 Commentaires

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LeMoustre - 10 Mai 2016: Disque découvert en import brésilien, quelques mois après sa sortie. Hautement mélodique, pour l'époque et le pays d'origine dans la sphère metal, j'avoue un attachement pour ce brûlot de heavy/speed metal. La basse y tient une place prépondérante (mention à "The Whipper" et sa mélodie géniale, bien aidé par le timbre de Matos, révélation évidente), et l'influ Maiden transpire par tous les pores, comme le recrutement de matos évoqué dans la chronique le laisse deviner. Attachant et frais, le disque pourra plaire aux fans d'un Enforcer, par exemple, en faisant fi d'Angra, bien entendu, dont l'ombre plane sur la prose. Remis dans son contexte, et sans cette référence encombrante, l'album se déguste comme une soupe à l'ancienne, avec saveur lors des premières cuillères, vite repu à la fin du bol. Perso, mon préféré.
dark_omens - 10 Mai 2016: Je pense que vous êtes quand même peu nombreux à avoir découvert ce disque à sa sortie et qu'on est quand même davantage à l'avoir découvert 5 ans après à la sortie du premier Angra. Et vu que c'est un peu comme ça qu'on nous l'a vendu (à savoir comme "l'ex-groupe du chanteur d'Angra"), difficile pour nous (à l’époque) et pour moi (aujourd'hui) de ne pas l'évoquer.
LeMoustre - 10 Mai 2016: Certes. N'ayant jamais écouté un titre d'Angra, c'est en tant que tel que cet album existe à mes yeux, et je veux croire que Viper, aussi surprenant que ça puisse paraître, aurait pu avoir une belle carrière. Le second disque, plus "pro", mais moins attachant, le laissait augurer. Facile à choper maintenant en édition double-CD regroupant les 2 albums sortis chez CNR Music à la fin des 90's.
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