Une fois n'étant pas coutume, les Brésiliens de
Viper auront, une fois encore, décidé de changer de style musical. La transformation n'est cependant pas des plus spectaculaires puisqu'ici ils abandonnent ce Heavy
Metal Thrashy pour lequel ils avaient opté au profit d'un Thrash aux relents Punk très, mais alors très, prononcés. Elle est tout de même suffisamment surprenante pour déstabiliser un auditeur pourtant aguerris pour peu qu'il ait suivi les différentes mutations de ce quatuor pauliste.
Pour tout dire, l'album n'est pas forcément inintéressant. Ni même honteux. Il est juste un peu trop éloigné du propos tenu sur un excellent
Evolution et encore plus de celui défendu sur un très appréciable
Soldiers of Sunrise. Et pour être très honnête, et avouer une de ces tares avilissantes dont je souffre, toutes les formes d'art se rapprochant un peu trop près du Punk sont pour moi une souffrance qu'il m'est difficile à endurer. Et ce d'autant plus lorsque, comme sur des titres tels que
Blast! ou I Fought the Law, elles se parent de cet aspect festif et adulescent dont ces affreuses formations de Pop Punk ont fait une sale habitude.
Ce nouvel opus démarre pourtant sur quelques plages plutôt sympathiques telles qu'un
Coma Rage, qu'un Straight Ahead au break où Pit se permet quelques envolés que l'on jurerait issues de
Theatre of Fate voire même d'Angels
Cry ou qu'un Somebody Told Me You're
Dead qui malgré son classicisme, fonctionne. Au-delà de ces pistes, les titres s'enchainent sans forcément nous procurer de sentiments particuliers, bons ou mauvais. Mais c'est sans doute aussi à cause de ce supplice qui est le mien déjà évoqué à l'égard de ces musiques Punk.
405 South et ses percussions est un court instrumental qui ne précède pas un brulot infaillible. Dommage. Même si, soyons francs, A Face in the Crowd reste un moment plutôt agréable en comparaison à certains autres de ce manifeste.
A l'instar de
Dead Light sur
Evolution, Keep the Words est une douceur Neo Pop Gunge. Cette balade affable vient délicatement clore ce disque. Elle ne laissera cependant un souvenir impérissable à personne.
Notons aussi que la production est un peu moins soignée que sur les précédentes offrandes de la formation. Une régression dont elle s'est elle-même plainte auprès de son label de l'époque se disant pas entièrement satisfaite du mixage de ce disque. Un mixage qu'elle n'a pu superviser obligée de quitter le studio afin de participer au
Monsters of Rock au Brésil aux côté de musiciens tels que ceux de Dr.
Sin,
Angra (tiens tiens),
Suicidal Tendencies,
Black Sabbath,
Slayer ou
Kiss.
Notons encore que les chants de Pit, sans véritablement démérité, sont aussi un peu moins convaincants sur ce genre de démonstrations.
Que de chemin parcouru depuis
Soldiers of Sunrise. Que de visages empruntés depuis ces premiers cris primaires et juvéniles. Difficile de ne pas se sentir perdu dans ces lacets, ces revirements et ces retours en arrières. Et ce d'autant plus lorsque les œuvres proposées, en l'occurrence ce
Coma Rage, sont en deçà, et ce à tous points de vue.
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