Sky Void of Stars

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17/20
Nom du groupe Katatonia
Nom de l'album Sky Void of Stars
Type Album
Date de parution 20 Janvier 2023
Style MusicalDoom Gothique
Membres possèdant cet album42

Tracklist

1.
 Austerity
 03:41
2.
 Colossal Shade
 04:29
3.
 Opaline
 05:00
4.
 Birds
 04:08
5.
 Drab Moon
 03:59
6.
 Author
 04:17
7.
 Impermanence (ft. Joel Ekelöf)
 05:12
8.
 Sclera
 04:45
9.
 Atrium
 04:08
10.
 No Beacon to Illuminate Our Fall
 06:08

Bonus
11.
 Absconder
 

Durée totale : 45:47

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Katatonia


Chronique @ Eternalis

19 Fevrier 2023

Katatonia n’a pas été aussi heavy et taillé “live” depuis "The Great Cold Distance"

Il y a ces géants endormis. Ces compositeurs qui ont marqué leur temps et leur histoire mais qui, étrangement, subissent ce fameux syndrome de la page blanche et se retrouvent dans l’ombre de leurs comparses d’écriture. C’est le cas inéluctable de Anders Nystrom, guitariste et créateur de Katatonia qui, s’il est à l’origine pendant des années des opus suédois, s’est progressivement effacé au profit d’un Jonas Renske qui porte désormais sur ses épaules la partie créatrice de ce monstre sacré.
Si Katatonia n’a évidemment plus rien à voir avec le doom gothique ou extrême des débuts, il n’a même jamais été question d’un éventuel retour aux sources comme ce fut par exemple le cas de Paradise Lost. Le groupe se conforte désormais totalement dans ce registre prog rock/metal très éthéré et atmosphérique, avec ce chant si unique de Jonas. Depuis "Viva Emptiness" (20 ans déjà), les opus se suivent et se ressemblent tout en ayant des points de repère bien distincts, entre le duo sublime et glacial que représente "Night Is the New Day" et "Dead End Kings", l’épopée plus progressive de "The Fall of Hearts" ou au contraire les incursions électroniques et urbaines de "City Burials". Les saveurs changent malgré une recette assez similaire, conférant ainsi une personnalité évidente à chacun des opus.

"Sky Void of Stars", titre riche en symbolique et en noirceur, de nouveau écrit intégralement par Jonas, promettait un retour plus mordant à des guitares en avant et un rendu plus heavy. Si cette promesse est souvent mise en avant (par un certain nombre de groupes), elle est totalement véridique ici, puisque Katatonia n’a probablement pas été aussi heavy et taillé “live” depuis "The Great Cold Distance". Il faut évidemment garder ses proportions. Les riffs ne sont pas revenus au death, le chant de Jonas est toujours aussi subtil et les atmosphères conservent une immense mélancolie. Néanmoins, ce qui explose avec "Austerity" c’est cette production parfaite de Jacob Hansen (encore), la présence des guitares dans le mix, la rudesse du son de batterie et, malgré un refrain absolument sublime de finesse, ce solo plein de notes quand il y en a si peu chez les suédois. Sans pour autant que ça ne dénature totalement avec le groupe (moins que les longueurs progressives de "The Fall of Hearts" finalement). "Colossal Shade" poursuit sans arrêt sur un tempo plus posé. Les sonorités électroniques, subtiles mais essentielles dans la richesse du spectre sonore, viennent conforter une froideur industrielle à une composition pourtant étonnamment charnelle et humaine, tant la voix de Jonas est toujours aussi belle et propre à vous toucher au plus profond de votre être.

Peut-être pour la première fois depuis l’exceptionnel "Night Is the New Day", "Sky Void of Stars" possède des perles à même de devenir de futurs classiques. Difficile de ne pas penser à l’énergique "Birds" et ses leads mélodiques très 90s, son tempo plus enlevé (rapide serait de trop) et son refrain magnifique à chanter. Il en de même pour "Atrium" et son riff d’ouverture lumineux, porteur d’une mélancolie pourtant si belle, moins froide que précédemment, non pas porteuse d’espoir mais plutôt parfaitement consciente de sa situation. La ligne vocale de Jonas est une nouvelle merveille de poésie. On ressent que les compositions tournent avant tout autour du chant, avant que les instruments ne viennent sublimer l’émotion portée par la voix. "Opaline" bénéficiera d’arrangements propre à instaurer une aura plus froide et urbaine (même si ce terme ne veut rien dire en soi, il est facile de ressentir la froideur de la ville, des rues désertes et les métaphores de Jonas vont beaucoup en ce sens …). Moins mélodique, avec des guitares se mariant aux nappes de synthétiseurs, ce titre est plus proche de l’opus précédent, tout en conservant une dynamique plus grande et cohérente avec l’ensemble du disque, là où "City Burials" passait du heavy metal à la musique quasi décharnée de l’electro. "No Beacon to Illuminate our Fall" (joyeuseté pour clôturer l’album) dévoile une facette plus lourde, presque martiale, tout en s’enfonçant dans un désespoir presque infini tout au long des six minutes de la composition. Le break central est étonnant de lourdeur, et si le solo derrière n’est qu’une écume de tristesse, il participe à ce sentiment de fin, de chute et d’un certain renoncement. Katatonia n’en reste pas moins, comme si souvent, touchant et apaisant dans cette noirceur.

Katatonia continue inlassablement d’écrire et de proposer au monde sa définition de la tristesse. Là où "Sky Void of Stars" n’apporte pas réellement de nouveautés dans son art, il démontre une maîtrise ultime d’une personnalité reconnaissable entre mille (Impermanence, accueillant Joel Ekelöf de Soen, brille par l’apesanteur de son refrain …) et signe, à mon sens, son disque le plus complet, efficace, touchant et brillant depuis "Night is a New Day". Une sublime réussite pour débuter l’année …

2 Commentaires

11 J'aime

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Maumau3769 - 05 Mars 2023:

Entièrement d'accord avec cette excellente chronique! le titre birds est une véritable tuerie! et le erste de l'album tout aussi bon. Et je en sais pas pour vous mais la voix de Jonas se rapproche par moment de celle de Tobias Forge! 

sur ce, je retourne écouter ce petit bijou! merci Katatonia

 
Madness77 - 18 Avril 2023:

Bonne analyse, superbe album et assez accessible sans être facile je trouve qu'il a un côté un peu britannique c'est propre et mélancolique sans être redondant du tout. Il me rappelle la période viva emptiness et cold great distance. Pour moi un excellent 17/20 bien mérité de ce grand groupe. 

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