Peut-être l'une de mes plus longues attentes de cette année, ce nouvel opus qui a tant fait parler de lui dans la sphère des fans de
Katatonia. "
Night Is the New Day" avait été annoncé au début de l'été, alors qu'en est il au final, 4 ans après l'excellent "
The Great Cold Distance" ?
Une chose est sûre : ce n'est pas un retour au
Doom Funéraire d'autrefois, mais ce n'est pas non plus une énorme évolution depuis l'album rouge et noir qui m'avait tant bercé pendant toute une année, et qui bercera sans doute encore beaucoup de couples s'ils daignent le diffuser un après-midi pluvieux d'automne, dans une chambre emplie de silence et isolée du monde...
Cet opus-ci pourrait être considéré non pas comme une seconde partie de "
The Great Cold Distance", mais plutôt comme son nec plus ultra, où l'on trouve, en plus, des suppléments qui nous ramènent à quelques éléments d'il y a 4 ans. À commencer par un petit détail - certes, minime, mais qui ne m'échappe pas - , cette magnifique pochette : une ville, des bâtiments noirs sur un fond rouge qui rappellerait plutôt le crépuscule que l'aube... Mais comme le dirait un certain breton sur ses Chemins de Souffrance, ici, "l'aube n'est que le crépuscule". La nuit est le nouveau jour, nous plongeons dans un incroyable son clean, travaillé, un son de pro qui résulte d'une notoriété nouvelle car le groupe s'est vraiment fait connaître rapidement en très peu de temps (le Hellfest en 2008 tout de même !).
"
Forsaker", titre dévoilé sur le net avant la sortie du reste du CD, peut combler n'importe qui de par sa puissance et la voix toujours envoûtante de
Jonas Renske. Si ce dernier a découvert les joies du lubrifiant pour gorge Kinder®, alors son changement de corpulence est tout à fait justifiable... Voilà pour le questionnement métaphysique sans aucun rapport ; juste pour dire que sa voix reste magnifique mais peu poussée sur la globalité de l'album.
"
The Longest Year" fut certainement pour moi cette année là ; 2009 n'en pouvait plus, il fallait que cet album sorte, vraiment. Ne serait-ce que pour ce titre coup-de-coeur. Des mélodies qui rappellent beaucoup "
Viva Emptiness", mais jouées sur les instruments datant de l'époque plus récente des surprenantes "
July" et "
Deliberation"...
Et après une longue période de délibération, voici venue la libération! "Liberation", encore un élément nous ramenant à l'époque citée précédemment. Les riffs durs et
Metal laissent de plus en plus place à des pauses de chant clair accompagné de guitare et les refrains sont toujours aussi bons et entrainants. Une ambiance se crée progressivement, une brume d'obscurité nous envahit et la mélancolie ressurgit enfin sur la deuxième moitié de l'album. Sombre, lent, doux et dur à la fois...
Pas de doute, c'est tout
Katatonia!
Un piano discret apparaît timidement sur certains titres de cette deuxième partie ; on peut parfaitement l'entendre sur "New
Night" (une sorte de forme concentrée et abrégée du nom de l'album, ce titre-là, ne trouvez-vous pas ?)
Et
Katatonia innove encore jusqu'à la fin avec l'apparition de violons (violoncelles ?) sur le titre "Inheration", le rendant tout à fait excentrique, une nouveauté dans le style que nous connaissions. Quant aux riffs, ils me semblent à présent très influencés par des groupes tels que
Cathedral,
Insomnium ou
Novembers Doom (
Jonas et Anders parlaient récemment de leurs influences sur la page MySpace... J'espère ne pas être dans l'erreur !)
Quoi qu'il en soit, la redescente s'annonce globalement douce, reposante, de quoi plaire à n'importe quel non-metalleux (mon père apprécie, je sais ce que je dis!). La dernière surprise c'est ce titre, "
Departure", sur lequel on découvre une étonnante voix qui ne semble pas être celle du grand
Jonas... Non, cette voix est plus efféminée, plus aiguë. Est-ce vraiment quelqu'un d'autre ?
Un titre d'une grande beauté, qui ferme l'ensemble de ces 11 pistes (12 pour ceux qui auront la version bonus) dans lesquelles les
Katatonia y ont une fois de plus mis tout leur talent. Je conserve d'ailleurs une petite idée qui pourrait s'avérer utile par la suite : à quand l'intégration d'un chant féminin ou, au contraire, d'un chant plus poussé et masculin, presque braillard sans pour autant être criard?
À savourer, donc, comme je vous l'ai conseillé : avec une personne qui partage vos goûts (si ce n'est pour dire votre âme), sachant vous écouter en silence et assimiler votre rythme cardiaque à celui de chaque musique, dans une chambre close, sur des lits pleins d'odeurs légères - ou des divans profonds comme des tombeaux - au milieu d'étranges fleurs sur des étagères, écloses pour vous sous des cieux plus beaux...
++
Chronique publiée depuis
http://www.myspace.com/_razort_
Le chant fantomatique de Jonas, accompagné par des riffs lents et très mélodiques mais emplis d'une énorme mélancolie. Tu oublie aussi de citer le phénomélan Nephilim, glauque et dur, au cynisme si important sur le final (les "la la la" terrifiant de noirceur ainsi que la partie de basse très mise en avant).
Quand à Departer, elle résume complètement le vide, la chute, le néant, la mélancolie, l'homme...
En tout cas la pochette reflète bien le contenu de l'album ; la musique ne va pas cependant jusqu'au style dépressif / funéraire de l'époque "Brave Murder Day", le groupe a laissé ça de côté et joue plus soft. Je ne sais pas si c'est ça que tu essaies de dire, mais je trouve les mots "néant", "vide", "terrifiant" trop fort pour cet opus.
par contre je n'arrive pas a mettre la main sur Ashen , si quelqu'un pouvait m'aider , ce serait vraiment sympa !
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