En cette année 1989, après un remarquable
ThunderSteel, les New-Yorkais de
Riot nous proposaient de découvrir leur tout premier album
Live sobrement intitulé
Riot Live.
Outre le fait d'être, elle aussi, d'une simplicité assez déconcertante (bien que cette pochette dépouillée ne soit pas des plus désastreuse eu égard à certaines autres que nous infligea cette formation), l'artwork de ce manifeste recèle déjà quelques révélations assez fracassantes. Il nous apprend que l'œuvre est la retranscription de concerts avec Guy Speranza au chant. Datant de
1980 ces spectacles ont eu lieu en Angleterre (pour une partie, au
Monsters Of Rocks du 16 Aout
1980 de
Castle Donnigton auquel participèrent, entre autres,
Rainbow,
Judas Priest et
Scorpions. Et, pour une autre partie, à l'Hammersmith Odeon durant la même année, pour être tout à fait précis). Le tout retranscrit en une sorte de mosaïque qu'aujourd'hui on désigne sous le terme hideux de Best Of
Live.
Malgré l'aspect morcelé que pourrait prendre un tel patchwork, étonnamment, pourtant, l'œuvre s'affirme comme un tout résolument homogène qui ne laisse apparaître aucune démarcation entre les différents endroits où elle fut captée. Le son y est, en effet, suffisamment mauvais en tout point pour dissimuler l'ensemble de ces délimitations. Parler de "mauvais son" n'a rien d'excessivement excessif tant il vous faudra, parfois, tendre l'oreille pour déceler certaines sonorités de guitares étouffés, de chant ou de batterie. Le summum de cette tragédie étant quand même le traitement réservé à ce formidable chanteur dont la voix est parfois, pour ne pas dire tout le temps nimbé d'une reverb atroce.
Mais entrons plus précisément dans les détails et citons quelques exemples à mêmes d'illustrer cette faillite. Sur
Angel, Do it Up ou sur
Overdrive certaines des interventions de Mark Reale et de Rick Ventura seront, par instants, difficilement perceptibles alors que sur la seconde version de
Road Racin' ce seront davantage celles de Guy Speranza que nous peineront à entendre.
En outre il est quasiment impossible, la plupart du temps, de discerner le moindre son de grosse caisse joué par Sandy Slavin alors, qu'au contraire, chaque note offerte par Kip Lemming et sa basse seront omniprésence.
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas ici de critiquer l'aspect quelque peu daté de cette production. Il ne s'agit pas du tout de cela puisque ce traitement suranné serait même plutôt un atout donnant quelques charmes à ce disque. En réalité il s'agit davantage de s'interroger sur la place de certains instruments en un équilibre parfois bancal, brouillon et confus.
L'écoute de ce manifeste s'apparente donc à un véritable parcourt du combattant au travers duquel il faudra se frayer un chemin afin de trouver quelques raisons de se satisfaire. De telle sorte qu'il paraît inutile de poursuivre et d'en souffrir davantage. Ce disque est un de ces rares albums qui fait apprécier le silence à sa juste valeur. C'est dire.
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