Reflections

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17/20
Nom du groupe Apocalyptica
Nom de l'album Reflections
Type Album
Date de parution 02 Octobre 2003
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album447

Tracklist

1.
 Prologue / Apprehension
 03:09
2.
 No Education
 03:21
3.
 Faraway
 05:12
4.
 Somewhere Around Nothing
 04:08
5.
 Drive
 03:23
6.
 Cohkka
 04:31
7.
 Conclusion
 04:06
8.
 Resurrection
 03:35
9.
 Heat
 03:25
10.
 Cortège
 04:27
11.
 Pandemonium
 02:04
12.
 Toreador II
 04:04
13.
 Relief / Epilogue
 03:04

Durée totale : 48:29



Bonustracks (Re-Issue 2003)
1.
 Seemann (ft. Nina Hagen)
 
2.
 Faraway Vol.2 (ft. Linda)
 
3.
 Delusion
 
4.
 Perdition
 
5.
 Leave Me Alone
 


Bonustracks (US Re-Issue 2005)
1.
 Deep Down Ascend (Demo)
 
2.
 Kellot (Demo)
 
3.
 Somewhere Around Nothing - Video
 

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Apocalyptica


Chronique @ furaxyn

25 Fevrier 2013

Reflections through tension and contemplation

Appréhender une œuvre instrumentale au style hybride n’est pas forcément évident. C’est encore plus vrai quand celle-ci vous a longtemps laissé perplexe. Mais à l’heure de laisser un avis plutôt froid, combien d’entre nous avons eu la chance de redécouvrir avec plaisir un album qu'on a jusqu'alors boudé ? L’humeur changeante selon les saisons a parfois du bon. Bref, rangeons au placard les diapos du volet « expérience vécue » qui n’intéressent sûrement personne et concentrons-nous sur le premier album 100 % Apocalyptica, soit ne comportant aucune reprise, Reflections.

Cet album confirme le style si particulier des violoncellistes finlandais menés par Eicca Toppinen qui aiment malmener quelques-uns de leurs instruments à coup de distorsion pour prouver qu’on peut jouer du Metal, soft ou extrême, sans les traditionnelles guitares et basse. Avec le départ de Max Lilja, le combo ne compte alors plus quatre mais trois bonshommes tenant l’archet, mais il est soutenu pour la première fois par de nombreux guests, apportant un jeu d’instrument supplémentaire. Parmi eux, le célèbre Dave Lombardo et Sami Kuoppamäki, de l’ancien groupe de rock progressif d’Helsinski Kingston Wall, assurent les percussions sur presque toutes les pistes. Mais ne nous y trompons pas : si la batterie prend ainsi pour la première fois une large place sur un album d'Apocalyptica, les violoncelles restent les vedettes.

Par son tracklisting, Reflections rappelle l’ambivalence des anciens Inquisition Symphony et Cult. Ainsi, à des morceaux à la rythmique relevée, notamment “Prologue (Apprehension)” et “Somewhere Around Nothing”, s’ajoutent des passages dénués de riffs metal, davantage orientés musique de chambre ou BO de film dramatique, à savoir essentiellement “Fairway” introduite au piano et les classieuses ”Conclusion” et “Epilogue (Relief)”.
L’instrumentation est ainsi moins débridée et agressive que par le passé, techniquement plus « mature », alors que pratiquement l’intégralité du disque suit des schémas peu aventureux. Revers de la médaille, “No Education” et “Resurrection” illustrent la catégorie de morceaux alternant accords mélodieux et riffing rugueux qui s’écoutent sans déplaisir aucun mais qui manquent d’un petit grain audacieux qui les rendrait mémorables.

Les Finlandais chercheront à nous surprendre avec deux titres aux sonorités décalées mais dont les brusques arrivées successives font un peu tâche : le court “Pandemonium” (un des trois titres non composés par Toppinen) et ses drôles d’effets exécutés en arrière-fond amène un solo perfectible ; l’inégal “Toreador II”, quant à lui, s’inscrit dans la lignée d’un des morceaux de l’album Inquisition Symphony et débute en enchaînant de manière trop brouillonne des accords arabisants et ibériques au milieu des riffs metal, avant de gagner finalement en cohérence après son break à la 2e minute et demie et de proposer une belle conclusion à la trompette.

A contrario, l’album développe de bonnes idées qui apportent une autre dimension à la dualité Metal/Classique. Citons le lancinant “?ohkka” et sa double basse répondant au violoncelle distordu, l’inquiétant “Heat” parcouru d’un remarquable beat indus sur lequel se superposent des aigus à fleur de peau, ou encore les violoncelles orchestraux de “Cortége”, morceau mi-solennel, mi-rageur qui flirte ponctuellement (encore une fois) avec le Thrash Metal de Metallica.


Naviguant entre tension et contemplation, Reflections est en résumé un disque à prendre essentiellement comme une œuvre abstraite et reposante, presque onirique au vu de sa seconde partie, mais qui souffre de la comparaison avec les éclairs géniaux du grand frère Cult. Une œuvre à part donc et la dernière réalisée, à l’heure actuelle, par Apocalyptica avant que des invités viennent pousser la chansonnette sur les albums suivants. En effet, deux ans plus tard, les adeptes de l’archet électrique, suivront une voie plus pêchue et plus “radio-edit”.


15,5/20

6 Commentaires

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Elevator - 26 Fevrier 2013: Ce n'est pas mon style de musique mais j'ai pris plaisir à lire la chronique. Merci à toi !
Hacktivist - 26 Fevrier 2013: Merci beaucoup pour la chronique. J'ai vraiment adoré cet album :)
MightyFireLord - 26 Fevrier 2013: Je suis du même avis que ta chronique, mais je n'aurais jamais su l'exprimer aussi bien que toi. Merci et bravo.

J'ai toujours bien aimé cet album aussi loin que je m'en souvienne, "No Education" étant une des toutes premières chansons du groupe (et même de metal) que j'ai écouté.
angus107 - 31 Octobre 2023:

Ca s'écoute peinard.

16/20

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Chronique @ Vrael

04 Novembre 2008
Apocalyptica est un groupe qui a commencé en 1996 avec des reprises originales de Metallica, et l’album qui lui a permis de se faire remarquer est Cult. Mais qu’est-ce qui rend ce groupe si particulier ? Autre question qu’on peut se poser, plus classique : ah tiens c’est un groupe de metal symphonique, mais… ils n’ont pas de chanteur(euse) ?
Observons leur line-up : quatre violoncellistes et un batteur occasionnel, rien de plus. Les habitués du metal qui ne connaissent pas encore le groupe font la moue. Pourtant, ses reprises suivent pratiquement le morceau d’origine : ceux qui connaissent bien « Enter Sandman » ou « Fade to Black » reconnaîtront bien les chansons de Metallica – les paroles en moins, remplacées par le violoncelle.

Mais je m’égare, revenons à Reflections. Bon, la première chose que j’ai à dire sur l’album c’est que sa construction a un sens : à voir les titres, on dirait des noms de chapitres pour un livre, et ça se tient… presque. J’y reviendrai. Deuxième chose : Reflections s’encastre en deux parties distinctes, que l’on peut séparer grâce à « Conclusion », le morceau ‘charnière’.
Reflections s’écoute comme on regarde un film sans les dialogues : la musique et les titres nous suggèrent une intrigue, mais nous devons imaginer nous-mêmes le reste. Et franchement, Reflections pourrait facilement faire une soundtrack s’il était légèrement modifié pour illustrer des scènes.


Tout commence par une introduction au titre sobre : « Prologue [Apprehension] ». En littérature, le prologue est un passage court, un peu en dehors de l’œuvre, qui nous donne des infos parallèles à l’histoire pour nous donner un aspect différent de l’intrigue et y mettre du relief. Et l’appréhension d’un problème, c’est son observation avec pour but de l’identifier.
La conclusion est habituellement la fin d’une rédaction, où l’on récapitule les arguments avec un plus, l’élargissement. Mais ici ce n’est pas la fin, puisque l’album se poursuit dans une deuxième partie (plus entraînante) jusqu’à l’épilogue. L’épilogue est, dans les livres comme dans les films, une ultime séquence rattachée à l’histoire qui se passe plus tard, pour nous donner une espèce de suite pour définitivement clore l’œuvre, en bien comme en mal. ‘Relief’ en anglais signifie ‘solution’.
Pour entrer dans les détails, je dirais qu’Apocalyptica est fait d’artistes à part entière. Rares sont les groupes qui font de la musique un art plus qu’une machine à sous. Ils sont parvenus à rendre possible le mélange improbable de la musique classique et du metal, et ça rend parfaitement bien. On arrive à un résultat presque ‘grand public’ : les mordus de musique classique adoreront les ballades magnifiques de l’album, parce qu’elles respectent les règles de la musique classique. A savoir que ce genre musical vise avant tout à dépeindre une scène, une situation, une impression… et tout cela avec des instruments dits classiques et un maximum de précisions. Les vrais métalleux apprécieront également, parce que le groupe sait aussi gérer le lourd, le puissant comme le speed. Les riffs au violoncelle électrique sont parfois violents (voir « Heat » ou « Toreador II » par exemple), les solos sont incroyables, et le batteur est vraiment très bon. Mes respects pour chaque performance.


Apocalyptica sait comment exprimer beaucoup avec peu : un titre et une mélodie de quelques minutes, souvent soutenue par un arrière-fond metal. Rien de plus (dans Reflections en tout cas). Les plus sensibles à la musique arriveront facilement à reconnaître ce que le groupe a voulu exprimer. Regrets, nostalgie, trahison, résignation, chaleur, noblesse, majesté, tristesse… tout est joué avec tant de talent que même ces sentiments sont accompagnés d’un tableau. Si je prends « Conclusion » par exemple : en écoutant le morceau, je vois la brise d’automne transportant lascivement des feuilles mortes qui caressent une tombe (ça m’a rappelé la scène du Seigneur des Anneaux où Arwen se voit pleurer Aragorn).

J’aurai quelques questions à éclaircir : pourquoi choisir le violoncelle ? Indice : cet instrument remplace le chant. Oui, parce que d’après des études – et vos propres oreilles, on a constaté que le violoncelle est l’instrument qui se rapproche le plus de la voix humaine.
Cet album est sublime, et mérite largement ma note. Je n’ai pas mis 20/20 car je trouve « Pandemonium » et « Toreador II » mal placées, ce qui casse le rythme de l’album malgré leur excellence. Sinon, chaque morceau est un régal.
Un bémol toutefois, parce qu’il est vrai que Reflections n’est pas un album que l’on peut écouter en boucle : on s’en lasse. C’est pour ça qu’il faut le conserver au frais pour des moments de dégustation : il y a des choses qu’il vaut mieux se garder de consommer trop souvent, pour que subsiste toute leur saveur.

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pascaline - 23 Juillet 2009: Tres bonne chronique! Il est vrai que l'on écoute cet album comme on peut regarder un film.
D'ailleurs, lorsque je m'y prend a écouter Prologue, je ne peut m'empecher de laisser couler presque tout l'album.. J'aime beaucoup!

Apocalyptica est vraiment un groupe innovant, ils dégagent vraiment quelque chose de special et arrivent à se faire aimer par les amateurs a la fois de metal et de classique ( c'est prouvé, j'ai emmené ma propre mère a leur concert ).
Reflexions est un de mes albums préférés.
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Commentaire @ Supreme

13 Avril 2005
Sûrement le seul groupe de metal composé uniquement de trois violoncelles, Apocalyptica fait fort dans l’originalité. Avec un tel line-up, on croit s’attendre à une ribambelle de ballades mais il n’en n’est rien.
Aucun chanteur présent sur cette galette, juste une batterie sur certains titres pour accompagner les trois violoncellistes. Sur « Reflections », vous pouvez vous attendre à un rythme rapide avec un gros son sur la plupart des morceaux. C’est impressionnant ce qu’ils arrivent à faire uniquement avec un violoncelle ! De plus, un violoncelle joue de manière plus douce avec un son se rapprochant plus de la voix humaine, ce qui donne l’impression de ne pas avoir à faire à treize instrumentales. Les titres s‘enchaînent très bien, on est vite plongé dans l’album.
La plupart des titres sont rapides, avec un gros son comme « Drive », « Prologue » ou encore « Somewhere Around Nothing », mais des ballades (quatre au total) sont aussi présentes. On a affaire à des ballades aux mélodies douces, calmes et belles (comme toute ballade qui se respecte).
Apocalyptica représente un genre musical à lui tout seul. Il nous montre bien que l’on peut faire de la musique de qualité sans chanteur. A vous de vous faire votre propre avis. Certains aiment mais à faible dose, d’autres n’aiment pas du tout et d’autres en raffolent. Pour moi, cet album est une réussite du point de vue technique et mélodique mais on peut s’en lasser après plusieurs écoutes prolongées.

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Commentaire @ WarMetal

19 Juin 2007
Après "Cult" qui nous a révélé ce que Apocalyptica est capable de proposer loin des reprises auxquelles le groupe nous a habitués à ses débuts, l'attente des fans est devenue grandissante. La réponse de Eicca Toppinen et consorts a donc pour nom "Reflections".

Sur ce nouvel album les Finlandais se reposent sur les bases d'un style qu'ils ont déjà jetées lors de leur précédente sortie, corrigent les quelques anomalies qu'on a pu constater au niveau de "Cult" (Arrangement approximatif et passage parfois inutiles) et embauchent un batteur pour donner plus de rythme à l'ensemble. Les ingrédients sont donc là mais le pari est risqué car, quand le choix de la continuité est privilégié aux soucis de l'évolution, tout se joue sur le niveau d'inspiration du moment. Heureusement, Toppinen est un flot qui coule encore, il déborde d'une générosité musicale qui emporte sur son chemin l'âme de son auditeur, reléguant au second plan les exigences techniques et révélant au grand jour une sensibilité artistique de toute beauté.

"Prologue (Apprehension)" est un morceau prenant avec son refrain nostalgique teinté de regrets, "No Education" plus classique dans le registre du groupe se contente de consolider les acquis, "Faraway" romantique à souhait, nous propose un mariage passionné entre violoncelles et piano, "Somewhere Around Nothing" se distingue pas son riff introductif imposant mais semble moins armé pour résister aux aléas du temps, "Drive" est une réussite, grâce à sa grande variété et à ses tournures multiples, il s’apparente à un conte de fée passionnant. Cohkka et le jumeau de Coma (Cult), monotone, lent, ennuyeux et répétitif, au point de s'en passer à chaque écoute. Conclusion, dont le titre n’est pas choisi au hasard, se charge de clore la première partie de Reflections, original, calme et inspiré clairement de la musique de chambre.

Resurrection entame à merveille la deuxième partie de l'album et en dessine déjà quelques traits, dont le principal reste cette touche hispano-orientale dont Toppinen a le secret et ce n'est pas Heat qui va contredire ce constat, conçu autour d'un riff trash épique, il repose sur une interprétation plus libre du soliste mais dans la même lignée que son prédécesseur, ce morceau demeure toutefois pénalisé pas la présence de Cortège tout juste après, un des meilleurs morceaux de l'album, avec notamment cette mélodie très inspirée qui intervient en ouverture puis à la fin dans une atmosphère majestueuse. Pandemonium nous propose une démonstration technique de grande qualité, tandis que Toreader II, le digne successeur de Toreader (Inquisition Symphony), complète le dessin de cette deuxième partie de la plus belle manière.

A la manière de conclusion, Epilogue [Relief] annonce la clôture de cette oeuvre dans une ambiance mélancolique...

Reflections est un album réussi mais un peu répétitif et donc à consommer avec modération.

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Lovecraft - 02 Avril 2008: Les membres d'Apocalyptica sont finlandais et pas norvégiens. Sinon, ta chronique est très bien faite.
Vrael - 03 Novembre 2008: Excellente chronique, mais deux points supplémentaires à relever: deux petites fautes d'orthographes; et plus personnel, pour moi Cohkka est l'un des meilleurs morceaux de l'album (j'ai mal pris le terme 'ennuyeux')
WarMetal - 06 Novembre 2008: C'est purement une question de goût mon ami ;) je te remercie sinon pour le compliment et la remarque...
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