1993, 4 Finlandais fans de
Metal,
Eicca Toppinen, Paavo Lötjönen, Max Lilja et Antero Manninen vont former un groupe changeant ainsi la face du
Metal à jamais, troquant la guitare, la basse, la batterie et même le chant pour 4 violoncelles, du jamais fait dans le milieu du Heavy
Metal. Ce qui ne devait être qu’un projet n’ayant rien de sérieux prit une plus grande ampleur à la sortie de leur premier album dont le succès dans leur pays natal fut conséquent.
1996, sortie de leur premier album intitulé
Plays Metallica by Four Cellos qui veut donc signifier «
Metallica joué par 4 violoncelles ». Bref, vous l’aurez donc aisément compris, les chansons sont toutes issues du répertoire de
Metallica et c'est cet album qui va les faire connaître dans leur pays d‘origine.
La pochette représente donc nos quatre violoncellistes, chacun assis sur une chaise armé de son instrument, si caractéristique au groupe, le tout sur fond blanc, contrastant avec la noir couleur des habits des musiciens. Cela aurait pu être une pochette d’un album de musique classique, peut-être le rapprochement pour laisser le tout assez sobre.
Les chansons, comme je l’ai dit plus haut, sont entièrement de
Metallica, et plus précisément des albums Ride The
Lightning,
Master Of Puppets,
And Justice For All… et
Metallica, considérés, comme tous le monde le sait, comme le summum artistique de leur carrière en rajoutant
Kill‘Em All, Load n’était de toute façon pas encore sorti lors de la parution de l’album. On peut déceler dans l’ordre de la liste des petits clins d’œil aux albums des Four Horsemen tels que la ballade à la 4ième place, et
Enter Sandman et
Master Of Puppets à leur places respectives tels qu’ils étaient parus lors de leur sortie. Donc on se retrouve avec une chanson de Ride The
Lightning (
Creeping Death), 2 chansons de
Master Of Puppets (
Master Of Puppets et Welcome
Home), 1 chanson de
And Justice For All… (
Harvester Of Sorrow) et pour finir 4 chansons pour l’album de
Metallica (
Enter Sandman,
The Unforgiven,
Sad But
True et Wherever I May Roam). Vous l’aurez compris, la moitié de l’album est consacrée au Black Album qui est synonyme d’opus de trahison pour les puristes.
Les violoncelles, malgré une certaine crainte de ma part, sont magistraux, la chaleur de l’instrument provenant de leur caisse de résonance, le toucher de l’archet sur les cordes. L’apport de cet instrument confère une dose de douce chaleur à la musique sans en enlever la force ni la puissance nécessaires pour qualifier cette musique de
Metal. Tels que le riff staccato joué en intro d’
Enter Sandman, et des soli sans wha-wha qui laissent toute la beauté du solo sans en enlever une pincée de bonheur provenant de la mélodie.
Les 4 violoncelles remplissent leur rôle à merveille, chacun ayant une place de choix dans la musique, un pour la basse, un pour la guitare solo, un pour la guitare rythmique et, ce qui permet de ne pas causer une trop grande linéarité des morceaux, un pour la partie vocale. Car oui, le chant est joué parfaitement par l’instrument et est d’une justesse incroyable, tout le travail que cela a dû demander pour retranscrire cette ligne de chant n’a pas dû être chose facile. Les morceaux sont identiquement les mêmes sauf sur un point, la durée : elles ont été écourtées de quelques dizaines de secondes, l'idée étant d'enlever certaines parties qui pourraient être ainsi trop monotones, et de ne pas laisser l’auditeur, peut-être habitué à quelque chose de plus énergique et violent, s’écarter de l’écoute.
Quant aux musiciens, eh bien, on sent vraiment la passion de leur instrument en eux, le niveau est incroyable, les soli sont joués à la même vitesse et parfaitement tels que sur la génialissime reprise de
Creeping Death. La batterie, présente sur les morceaux originaux, ne manque pas du tout dans leurs reprises, cela serait encore plus désagréable qu’autre chose car toute la magie est appliquée grâce à ces violoncelles. Le violoncelle, qui se situe dans le niveau de la tessiture juste entre le violon et la contrebasse, est utilisé judicieusement car même un orchestre, où tous les instruments de registres différents se croisent, ne peut donner un rendu si incroyable. Seuls les violoncelles sont là, ce qui donne une grande homogénéité dans les morceaux.
Ce premier essai d’
Apocalyptica se solde par une totale réussite. Cette originalité dans les instruments apportant une chaleur très agréable dans la musique est tout simplement grandiose.
Apocalyptica vient de réussir un coup de maître et ne compte pas en rester là.
J'avoue "m'endormir" un peu au bout de 2 ou 3 titres malgré le travail incroyable de ces musiciens. Question de sensibilité.
Certains de leurs autres albums sont-ils meilleurs à ton goût?
Je ne connaissais Apocalyptica, ni d'Eve ni d'Adam avant de me rendre au festval Lokerfeest en Belgique il y a 5-6 ans. Je les ai donc connu en "live" et justement ils avaient joué les morceaux de cet album.
J'avoue avoir été impressionné par cette prestation pour le moins originale, même si ça ne rend pas pareil sur disque.
Alors, je les ai vus, je les ai entendus, j'ai passé un bon moment, mais ça s'arrete la. Ca peut vite devenir un peu "barbant"
14/20
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