Marduk a débuté sa carrière en 1990 avec un "
Fuck Me Jesus" aux relents très Death. Et le combos venu de Suède explosa à la face du monde élitiste du black metal.
Groupe passioné, sous l'aile de Morgan Håkansson, tête pensante du très controversé et glauquissime
Abruptum.
Régulièrement
Marduk nous délivre des offrandes qui ont chacunes régalées ma soif de musique. Depuis plus de 18 ans,
Marduk exerce son emprise sur le cercle du black metal, admettant un aspect brutal, froid et méthodiquement destructeur.
Marduk est un groupe très adulé par la scène et ses fans. Mais beaucoup aussi remettent en cause de nombreux points sur ce groupe :
1. la répétitivité de leurs compositions
2. l'aspect creux d'un bourrinage intensif
3. l'integrité
Je ne partage pas ces avis, étant un fervent fan de ce groupe. Je ne peux qu'exprimer ma gratitude envers un combo qui depuis de si longues années trace sa route et se délivre de ce monde avec ses trippes, ses couilles et son coeur. Beaucoup de sincerité se dégage de
Marduk. Et leur discographie parle d'elle-même.
Alors oui au début, aux premières écoutes, on se dit que les pistes se ressemblent, oui on a un léger mal de crâne. Mais on en redemande vite si on prend le temps d'écouter attentivement ce groupe. Paradoxal me dira-t-on. Non, car derrière cet aspect carnassier défourailleur de boyaux, il a quelque chose de grand. Des riffs basiques certes, mais terriblement efficaces, et reconnaissables entre tous. Un rythme éffrené et jouissif. Des mélodies sombres et morbides. Une touche de mal-être sous le masque d'un
Panzer qui pointe son canon sur vous.
Mais penchons-nous sur cet 9ème offrande du combo, j'ai nommé "
Plague Angel". Cette galette vois le jour dans une période charnière du groupe. Un changement pointe son nez, et va tout changer. En effet le bien nommé
Legion, chanteur et leader du groupe, quitte le groupe, après 8 ans de bons et loyaux services. On pense alors que
Marduk n'est plus, son chant froid et criard étant devenu une marque de fabrique.
Pas du tout.
Marduk renaît sous les cendres d'une damnation belliqueuse et terriblement vorace. Et oui :
Mortuus, tête pensante de
Funeral Mist et
Triumphator, en soldat de l'apocalypse, reprend le flambeau. Et avec brio. Un coffre phénoménale, une puissance impréssionante, un aspect morbide quasi palpable qui se dégage de sa gorge et de son ventre. Un charisme dément également. C'était le bon choix. En effet le groupe est ici en train d'évoluer dans la perfection d'un art qui se propage mais se répète. Dragutinovic est déchaîné, Arioch exorcise ses démons et délivre un chant monstreux et mortuaires, Morgan a donné naissance à 11 titres cinglants et acérés comme une lame de rasoir.
On démarre avec un interlude inquiétant et on démarre sur les chapeaux de roue après quelques secondes. Et là on comprend le sens de leur musique. Cette boucherie guerrière et funéraire va nous poursuivre pendant trois quart d'heure.
Marduk était pour beaucoup un groupe mort, avec un "
World Funeral" plus que moyen. Mais sa renaissance est grandiose. Un véritable titan parmis les décombres d'un paysage digne de la seconde guerre mondiale, à la manière d'un
Endstille, même si leur musique diverge. Mais des titres comme
Blutrache ou
Warschau ne peuvent que nous guider vers les cadavres et les instruments de guerre en guise de décor. Par ailleurs sur la piste
Deathmarch,
Arditi, passé maître dès le début en matière de dark ambiant martial, pointe son nez, prémice d'un futur "
Rom 5:12" plus lourd et innovateur.
Oui,
Marduk est plus en forme que jamais.
Marduk adopte ici une démarche différente, avec en ses rangs
Mortuus, donnant une vision bien plus sombre et meurtrière qu'auparavant. On est presque dépassé par autant de sauvagerie.
Je ne vais pas m'étaler en énumérant chacunes des chansons pour les commenter. Cet galette est trop compact et homogène. Je dirais simplement qu'un album pareil, il faut l'écouter pour comprendre. Il faut l'encaisser pour apprendre. Apprendre que "
Plague Angel" est noir et majestueux, remplit de fierté et de colère, bourré d'authenticité et puant le vice et la mort à des kilomètres.
C'est comme un étau qui se ressere sur vous et vous broie les os un par un. C'est un plaisir malsain, parfois même effrayant tant la barbarie qui se dégage et grande, mais d'une confiance déconcertante.
C'est ici le décor d'un monde malade et pourrissant.
Concrètement cette galette est possédée par une folie innomable, un charme évident, et je ne réfute pas le fait que j'ai rarement ressentie autant de haine, de fureur, de noirceur virulente se dégager d'un disque. Une fusion parfaite entre brutalité et morbide.
Marduk ne se pose pas de questions.
Marduk trace son chemin.
Marduk est un grand groupe. Que dis-je ? Une légende... cet album le confirme. Le 22
Novembre 2004, un ange noir est né : l'Ange de la Peste. Et il va vous poursuivre jusque dans vos rêves, pour l'éternité, et pour son plus grand plaisir.
A posséder.
Kvar...
J'aime bien ce disque, après avoir longtemps possédé que le Nightwing de ce groupe. La hargne est bien là, sur des tempi majoritairement (très) rapides. Les paroles renforcent l'ambiance de l'album, avec certains les petits dialogues sur "Life's Emblem" ou le texte sur Jeanne d'Arc avec "Everything Bleeds". Le chant de Mortuus sied très bien à la musique, et les compositions ne sont pas répétitives. Bref, du bon boulot.
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