Figure de proue historique du brutal Death suédois aux côtés de
Deranged,
Vomitory a pourtant connu un début de carrière chaotique, ne parvenant à trouver un contrat discographique que tardivement et sur une petite structure (Fadeless Records). C’est
Hammerheart Records qui va tout faire basculer pour les suédois en rachetant les droits des deux premiers albums et notamment du bon
Redemption. S’en suivra une signature chez
Metal Blade Records et une carrière enfin lancée avec des sorties régulières.
C’est comme le port salut, c’est marqué dessus :
Opus Mortis VIII (2011) est le huitième full-lenght des suédois en un peu plus de vingt ans d’existence, dont sept ces 11 dernières années, un stakhanovisme qui ne semble pas influer sur la motivation du groupe, remonté comme jamais pour composer du bon vieux Death
Metal. Bien sûr ceux qui recherchent une quelconque innovation ou des plans raffinés et originaux en seront pour leurs frais, mais les adeptes du style direct et percutant des frères Gustafsson seront aux anges.
Coup de cœur tout d’abord sur l’artwork de Lukasz Jaszak et ces quatre (comme les membres du groupe) soldats ensanglantés ayant troqué leurs armes contre des contrebasses et autres violons. Derrière ce côté fun se cache une symbolique très simple et tellement vraie :
Vomitory ne fait pas dans la dentelle, leur musique c’est la guerre et ils ne se rendront jamais !
Bien sûr lorsque Regorge in the
Morgue déboule, on en prend plein la gueule avec cette puissance et ce riffing caractéristique, et même si quelque part on à l’impression d’avoir déjà entendu ça, l’effet est toujours aussi décoiffant. Le growl de Erik Runsqvist est rugueux comme il se doit et la production toujours aussi robuste, Rikard Löfgren (invité à lâcher quelques backing vocals) et son Leon Music Studios a fait le boulot.
Il faut attendre
Bloodstained pour la première baffe du disque, et c’est un euphémisme, le terme adéquat serait prendre un camion sur le coin de la figure, tout l’art de ce titre est de maintenir la pression tranquillement à coups de rythmiques bétons mid tempo, pour mieux nous prendre en traître vers la fin avec une accélération dévastatrice genre un vieux GMC de 30 tonnes qui défoncent une vitrine place Vendôme, génial !
Depuis leurs débuts
Vomitory a toujours laissé transparaître un léger côté Motörhead, sur Forever Damned il n’y a pas d’erreur possible sur les influences, on dirait presque
Ace of Spade joué en Death
Metal.
Tous les morceaux ne sont peut-être pas inoubliables, mais la patte
Vomitory est là, c’est à dire un Death brutal aux racines anciennes, se moquant totalement des démonstrations techniques, à l’image des soli slayeriens de The
Dead Awaken. Toutefois pour les profanes, ne croyez pas que les suédois soient des manches, ça joue grave carré, c’est même la marque de fabrique de
Vomitory, seulement c’est sans fioriture.
Le carton Torturous Ingenious permet d’admirer le jeu de Tobias G ., marteleur pas forcément d’une rapidité extrême, mais à la frappe régulière et destructrice, ajoutez à cela la basse grasse de Erik Rundqvist et les riffs sans pitié de Peter Ôstlund / Urban G. , vous avez un putain de morceau de «
Pure Death
Metal » comme indiqué fort justement sur le sticker
Metal Blade…
Malgré des moments très réussis,
Vomitory commence a légèrement faiblir, ne parvenant à se montrer implacable qu’épisodiquement. Toutefois pour les chanceux se penchant sur la version digipack, celle ci contient 4 pistes bonus qui sont des vieux morceaux réenregistrés, notamment le culte
Redemption dont la production plus actuelle donne une puissance rare, mais les vieux cons comme moi préfèreront toujours la version d’origine, notamment grâce au chant terrible de Jussi Linna.
Qu’on se le dise,
Vomitory jouera du Death
Metal jusqu’à sa dernière goutte de sang, attention à l’essoufflement tout de même.
BG
Un an et demi après mon premier commentaire j'ai écouté un paquet de fois cet opus de VOMITORY.
Et je dois dire qu'au fil des écoutes j'ai trouvé ce skeud bien moins fade qu'au départ.
Je reste sur mon avis quant aux plus fréquents ralentissements de tempo; cependant cela amène plus de contraste avec leur brutalité qui s'en retrouve du coup plus marquante.
J'adore particulièrement le titre "Hate in a time of war", parfait exemple de morceau riche en alternances de tempos et de puissance.
Un très bon album de pur death brutal à l'ancienne, sans prise de tête et toujours cette défense de la bannière
death de la part de VOMITORY.
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