Douze ans après la sortie d'un «
Opus Mortis VIII », ni bon, ni mauvais, mais qui respirait le manque d’envie et d’inspiration,
Vomitory se séparait l’année suivante. Mais après les concerts célébrant les trente ans de la formation, tel un phénix, le gang de Karlstad renait de ses cendres, balançant à la face du monde, son neuvième bout de bidoche faisandé, subtilement nommé «
All Heads Are Gonna Roll ».
En préambule, il est à noter que le line-up n’a pas changé et est donc toujours composé de Tobias Gustafsson en marteleur de fûts, de Urban Gustafsson et de Peter Östlund aux guitares et de Erik Rundqvist au chant et à la basse. Le quatuor est également toujours abrité par
Metal Blade.
Sans que les sommations d’usage ne soient effectuées, l’exécution de masse débute avec le morceau-titre et tout ce qui fait le propos musical de
Vomitory est présent, à savoir un « death-metal old school » gratiné scandinave, avec un sous-poudrage de mélodies addictives, un groove imparable, une rythmiques alambiquées, et un growl d’homme des cavernes. Et ce titre est loin d’être orphelin car « Decrowned », « Raped, Strangled,
Sodomized,
Dead », « Disciples Of The Damned” ou encore “
Dead World” et “The Deepest Tomb” sont du même caveau, les cadences blastées et les up-tempo sont légions, entrecoupées de breaks puissants, donnant à l’ensemble un dynamisme bienvenue. Seuls «
Ode To The Meat
Saw », «
Dead Man Stalking » et “
Beg For Death” sont dénués de cadences hystériques, optant pour des up-tempos ou des mid-tempos puissants, souvent réhaussés d’une double pédale, mais doté d’un groove entrainant qui brisera nombreuses nuques.
Outre son dynamisme et sa fougue, la force des suédois est d’être accrocheur, avec notamment un style immédiatement identifiable, une mise en place de refrains mémorisables comme celui de « Raped, Strangled,
Sodomized,
Dead » ou celui de «
Dead World », mais aussi au travers d’harmonies qui pénètrent votre cortex pour ne plus en sortir (« Decrowned », «
Piece By Stinking
Piece », « The Deepest Tomb » ou encore, une nouvelle fois « Raped, Strangled,
Sodomized,
Dead »).
La mise en son est en béton armé, chaque instrument possède une place de choix pour s’exprimer, les musiciens sont au diapason, délivrant une prestation qui ne souffre d’aucune faiblesse, avec une paire de guitaristes qui cisèle et décapite sans la moindre empathie, la section rythmique qui hache menu les morceaux de barbaque encore saignant, et la grosse gouaille d’Erik dont le timbre ultra profond, ajoute à la brutalité de l’ensemble. L’artwork est à l’avenant du contenu de cette galette,
Vomitory étant coutumier du fait, pour les néophytes, jetez donc un œil sur l’imagerie de «
Raped in Their Own Blood » ou « Terrorrize, Brutalize, Sodomize ». Les paroles, peu subtiles, toujours inspirés de films d’horreur collant parfaitement à l’ensemble.
Les griefs que votre serviteur pourrait avoir à l’encontre de «
All Heads Are Gonna Roll » est qu’il manque totalement de prise de risque,
Vomitory restant ancré dans sa zone de confort. Mais attendons nous autre chose de
Vomitory ? La réponse est certainement négative. Aussi, un titre est qualitativement en dessous des autres, il s’agit de «
Dead Man Stalking », qui n’est pas mauvais en soi, mais qui tourne en rond et sent quelque peu le remplissage.
Cette renaissance avait toutes les allures d’un « cassage de gueule », surtout après le moyen «
Opus Mortis VIII », mais
Vomitory revient par la grande porte prêt à reconquérir la place qui était sienne. «
All Heads Are Gonna Roll » est dynamique, puissant, groovy, ne laissant que très peu de place à la lassitude, le groupe étant frappé pour un retour d’inspiration salvateur, hissant ce neuvième enregistrement longue durée dans le haut du panier de leur carrière discographique.
Merci pour ta chronique ça donne envie par contre je suis assez surpris que tu n'ai pas apprécié le précédent album opus mortis pourtant très apprécié des fans et de moi-même.
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