True metal - act II :
Freedom Call
Après
Hammerfall, attaquons un autre fervent défenseur d’une musique sans âge, fidèle à ses racines et ses fans, ne bougeant que peu depuis déjà pas mal d’années. A la différence des suédois, les allemands ont toujours bénéficier d’un capital sympathie énorme, à l’instar d’un
Edguy, notamment par la bonne humeur toujours communicative du leader Chris Bay, par la présence pendant longtemps du vétéran Dan Zimmermann et surtout d’une musique lumineuse et positive comme peu de groupes peuvent se targuer de proposer dans notre monde metallique.
Il faut avouer que depuis les débuts en fanfare du groupe, notamment le culte "
Crystal Empire", merveille de power épique mélodique, suivi de près par "
Eternity", les bases étaient hautes. Chris Bay n’a ensuite pas forcément cherché à changer sa formule ni évoluer comme ses compères, se définissant de plus en plus comme du happy metal par ses détracteurs mais n’apportant que peu d’évolutions à sa musique. Il y eu le très réussi et riche "
Beyond" en 2014, coincé entre un "
Land of the Crimson Dawn" un peu éparse et un "
Master of Light" assez pauvre en hits.
Dixième album que ce "M.E.T.A.L" au patronyme aussi simple / cliché / ridicule / hymnique (rayez les mentions inutiles pour vous) qu’accessible pour déjà comprendre que Chris Bay ne va pas changer sa formule mais peut-être revenir à quelque chose de plus heavy après son escapade acoustique et pop en solo.
Allons-y directement : c’est du
Freedom Call, on reconnait dès la 3e seconde lorsque Chris ouvre l’album directement sur sa voix avec "111 – The Number of the Angels" (clin d’œil de nouveau après le «
Master » de
Master of Light). Des claviers à foison, un riff puissant mais toujours mélodique, la voix gorgée de soleil du sympathique leader et un rythme soutenu derrière la batterie pour le petit nouveau Timmi Breideband (qui remplace Rami Ali au pied levé). Du
Freedom Call dans le texte, avec des paroles qui parle d’anges, de paradis et de traverser l’univers par notre foi. On apprécie le pont bien senti sur un riff lourd à la "The Quest", les chœurs toujours aussi riches et les arrangements chiadées, tout comme le solo très mélodique et bien exécuté. C’est probablement là que
Freedom Call se démarque d’un HammerFall ou d’un
Iron Savior, dans la richesse des arrangements et cette patate qui se dégage de la musique, là où les autres semblent désormais être blasés de ce qu’ils font. "
Spirit of Daedalus" continue dans son tempo speed et regorge de vitalité et de sourire.
L’album se veut globalement un peu plus épique et mélodique, moins caricatural dans les orchestrations (pouet pouet pour les intimes) que ne l’étaient "
Land of the Crimson Dawn" ou "
Dimensions" par exemple. On retrouve un véritable speed mélodique comme à la grande époque, surement sans l’aura du début des années 2000 où le genre était au sommet de sa gloire, mais on s’en rapproche dans l’intention. Il suffit d’écouter "Fly with Us", "Days of
Glory" et sa double pédale conquérante (qui remémore des souvenirs lorsque Chris chante «
Freedom Call ! ») ou encore "Ronin" et ses gros chœurs sur les couplets qui sont uniquement faits pour le live, toujours sur de la double. A croire que le petit nouveau a décrété qu’il ne jouerait que des tempos rapides sur ce nouvel album, chose qui n’était finalement plus le cas sur les précédents opus où le rythme avait globalement pas mal ralenti.
Impossible de passer sous silence le titre éponyme, évoquant quelque part le "To the
Metal" de
Gamma Ray, dans son rythme martelé et sa gloire du metal à l’ancienne. Mid tempo, caisse claire fracassée, chœurs testostérone qui épellent chaque lettre, un riff minimaliste usé jusqu’à la corde et un refrain qu’on connait déjà avant même de l’avoir écouté. Si l’intérêt studio de la chose est infime, nul doute que le morceau sera un beau moment de communion en concert, pour terminer un show ou faire participer le public à s’époumoner avec eux. Quant au titre « arc-en-ciel » de l’album, tellement sucré qu’il en devient aberrant et attachant à la fois (un peu comme "Rockin’ Radio" ou "Rock the
Nation"), nous appelons ici "
Ace of the
Unicorn" (le bien nommé). Ce genre de titre qu’on aime détester, ou qu’on déteste aimer (au choix), comme une madeleine de Proust, comme un souvenir du début des années 2000 où ce n’était pas forcément ringard, ce genre de titre qui n’a rien de metal tellement il est mélodique mais qui finalement est toujours aussi bien foutu (mieux que les titres susnommés d’ailleurs), qu’il plaira à ton entourage allergique au metal et surtout qu’il donne envie justement d’acheter une licorne à ta fille pour la rendre heureuse. C’est aussi ça
Freedom Call : du bonheur en musique.
Malgré tous ses défauts (nous n’avons pas parlé de l’artwork tiens !), "M.E.T.A.L" est un album attachant, mieux réalisé et musicalement plus abouti que son prédécesseur, sans atteindre l’excellence de "
Beyond" qui avait vraiment redonné une crédibilité artistique au quatuor allemand. Il n’empêche que la production est excellente, que le groupe est plein d’envie, que la musique est dynamique et que les arrangements sont d’une richesse salutaire, comme le prouve les chœurs et les orchestrations de "Sail Away", composition nous ramenant carrément à "
Eternity" dans son approche et son atmosphère.
C’est lumineux. C’est joyeux. Ça donne le sourire. Et le contrat est rempli, sans chercher à vendre autre chose que ce qu’il est. C’est aussi ça l’honnêteté. Vous reprendrez bien une dose de vacances ?
Très bonne chronique qui refléte bien l'album qui est plutôt pas mal.
On est loin du niveau du meilleur album de power /speed métal de l'année et de loin pour moi = majestica above the sky
Majestica a de très bonnes choses, on dirait le Sonata des débuts. De belles prouesses vocales, du speed, un bassiste de fou, des soli...mais je ne sais pas si j'aime pour ce qu'il est ou pour la fibre nostalgique de ce que ne font plus les groupes qui inspirent à 300% Majestica.
Oui ils ont un truc en plus une énergie de dingue après faudra attendre la confirmation du deuxième et troisième albums . D'ailleurs l'album mériterait largement une chronique
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