Un château lugubre…un ciel tapissé de nuages intensément sombres et porteurs de pressages maléfiques, une reine enchanteresse et d’une beauté resplendissante, un sorcier démoniaque qui veut désespérément sa main, un preux chevalier au physique angélique, un combat épique…à la gloire du bien…comment appelez-vous ça en littérature ? Hum…voyons…un cliché ? un stéréotype non ?
Mais en fait, pourquoi est-ce que je parle de ça ? Ah ok, je comprends (excusez ma tension…), je dois chroniquer le dernier
Freedom Call, bon, et bien je m’y colle…où en étais-je ? Ah oui…alors un cliché…
…
Demon’s
Gate lance des sonorités étranges, mystiques, malheureusement trop synthétiques pour laisser monter quelconque pression chez l’auditeur mais elle contribue à conférer une certaine attente. Une mélodie lointaine retentie, cinématographique, prévisible mais belle, puis cette voix, cette narration, parodie d’un
Rhapsody (Of
Fire ne l’oublions pas) ayant eu les moyens de se payer le « vrai » Christopher Lee. Puis le riff, Innocent World démarre dans une furie rapide à couper le souffle (n'étant pas sans rappeler le "The
Dragon Lies Bleeding" de
Hammerfall non ?).
La production est irréprochable, pleine de puissance et de souplesse, retranscrivant à merveille un monde édulcoré et quelques peu aseptisé car trop lisse. Les chœurs et le chant de Chris Bay lorgne étonnement dans des fréquences graves, dans la veine d’un Andy Deris, avant de le retrouver pleinement sur le refrain, plein de vie, joyeux, gai et se retenant tellement facilement. Dan Zimmerman n’a rien perdu de son talent, ni de sa vélocité, même si la créativité semble bien peu présente depuis
The Circle of Life.
Dimensions est un album qui regroupe des compositions de haut vols, touchant de près la perfection dans le genre mais se trouvant tellement loin d’un quelconque virage. Certes, personne n’attend
Freedom Call comme un groupe expérimental mais ne pourrait-il pas faire évoluer sa musique ?
Car là où
Edguy baisse le tempo ou
Gamma Ray ne cesse de l’accélérer,
Freedom all fait du sur place qui se veut plus frustrant que réellement handicapant. Car leur style, évidemment, il le manie parfaitement, donc à quoi bon continuer ?
En écoutant
United Alliance par exemple, on comprend que le groupe est un monstre dans le vivier surpeuplé du speed teuton. Une double pédale impériale, un chanteur étonnement doué, des refrains qui se retiennent sur le bout des doigts (ce « We Are
Freedom Call » ne lâche l’auditeur que très difficilement »), mais il n’empêche que les allemands, à l’heure qu’il est, se parodie plus qu’il ne compose.
A commencer par les onomatopées type « ho ho » qui pollue nombre de chansons, notamment Mr
Evil, plagiat éhonté de la mélodie de Future World de qui vous savez (comment vous ne savez pas ?) mais possédant un refrain, une nouvelle fois entêtant. Le couplet dévoile tout le talent de Chris, mais les « ho ho » gâche le plaisir, sans réellement savoir pourquoi. L’aspect niais est à son paroxysme, tant que l’on a presque l’impression d’écouter une bonne blague.
Alors oui,
Freedom Call maitrise son sujet, mais il le fait en énervant ou en copiant trop radicalement ses influences majeures. Light Up The Sky, probablement l’une des compositions les plus grandioses de l’opus, renvoie inévitablement au Heal Me de
Gamma Ray (sur
Insanity &
Genius), par les lignes de claviers pleines de démence, et le chant évoquant un madman que Chris interprète pourtant très bien.
Il restera un
Blackened Sun plus aventureux, plus original, plus lourd et sombre (dans la veine de Hero
Nation sur l’opus précédent), doté de chœurs féminins énigmatiques et d’un refrain à coller la chair de poule. Le chant, plus noir, plus dur de Chris fait des merveilles, tant que l’on se demande pourquoi il ne développe pas cet aspect, qui pourrait leur faire échapper cette inévitable sortie de secours. Les multiples lignes de chant lors du final, s’entremêlant dans une symphonie superbe, sont absolument magnifiques, même s’ils s’éloignent du schéma typique pour les concerts.
Dimensions est également très intéressant, malgré des claviers encore une fois bien trop propres et niais, se démarque par son refrain planant, comme hors du temps et magique.
Le constat est donc en demi teinte, et encore plus suite au pitoyable dernier morceau
Far Away, emplie d’orchestrations folk dégoulinantes, ridicules et mal agencées.
On remarque que
Dimensions brille surtout par ses refrains, plus que par le corps de ses compositions, notamment à cause d’un manque de profondeur. L’ensemble sonne finalement frais, mais congelé, si vous voyez la comparaison. On sent que certains titres pourront cartonner en live, mais sur bande, le résultat est très mitigé. On ne retrouve plus la déferlante de hits qui avait animé
Crystal Empire en son temps, ou des titres incroyables comme Hunting High and Low sur l’album précédent. Pourquoi ?...ah oui…des clichés…
Je suis entièrement d'accord sur le ratage complet du titre "Far Away", je me demande toujours, ce qu'il vient faire sur cet album ???
Par contre je te trouve un peu sévère sur sa notation. J'aurais mis quand même un petit 14.
Dans l'ensemble, je suis assez satisfaite par cet opus.
pareil que raussy je te trouve un peut dur certe c'est du rechauffé ca reste du freedom call mais je trouve que le tout est entrainant. Effectivement far away me laisse perplexe elle aurait etai mieux dans shrek ...
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