Life Is But a Dream...

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16/20
Nom du groupe Avenged Sevenfold
Nom de l'album Life Is But a Dream...
Type Album
Date de parution 02 Juin 2023
Style MusicalMetal Alternatif
Membres possèdant cet album30

Tracklist

1.
 Game Over
 03:46
2.
 Mattel
 05:30
3.
 Nobody
 06:02
4.
 We Love You
 06:15
5.
 Cosmic
 07:31
6.
 Beautiful Morning
 06:32
7.
 Easier
 03:37
8.
 God
 03:37
9.
 (O)rdinary
 02:52
10.
 (D)eath
 03:19
11.
 Life Is But a Dream...
 04:31

Durée totale : 53:32

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Avenged Sevenfold


Chronique @ Groaw

20 Juillet 2023

Une vie réelle pleine de surprises qui emmène le spectateur dans un voyage intense et imprévisible

Expérimenter. Sortir des sentiers battus. Être en avance sur son temps. Ne pas se soucier des codes. Tenter une approche qu’aucun autre groupe n’a encore emprunté. Toutes ces caractéristiques sont ce pourquoi certains apprécient et sont fascinés par la scène de metal moderne actuelle. A ce niveau, ces amateurs de nouvelles sensations sont plutôt bien gâtés en ce début d’année, aussi bien sur des formations déjà fortes d’une certaine maturité que sur des collectifs qui ne devraient pas tarder à se faire un petit nom. Cependant, même si ces pratiques ouvrent la porte à de nouveaux sous-genres et permet également d’attirer un public qui n’est initialement pas vraiment tolérant envers un style difficile d’accès, certains artistes ont tendance à en faire trop, si bien que leurs essais s’en retrouvent risibles et critiquables.

Dans le cas d’Avenged Sevenfold, cette authenticité se définit tout d’abord par un univers à part, sa fameuse mascotte Deathbat, une chauve-souris avec une tête de mort qui a finalement peu à peu disparu. Mais A7X, c’est aussi une évolution dans sa musique, parti d’un metalcore relativement conventionnel vers un canevas plus mélodique, des sonorités proches du hard rock ou du heavy metal et des influences empruntées au thrash, punk, progressif, gothique ou encore à l’alternatif. Si groupe fait partie aujourd’hui des groupes notables, largement récompensé par divers titres et qui a permis un essor important de jeunes formations à son époque.
Pourtant, si l’on se concentre sur la discographie des Américains, on remarque des disparités parfois assez fortes entre les albums, avec des débuts encore hésitants et surtout un manque cruel de personnalité et d’ambition lors de la parution de Hail to the King en 2013. Le dernier opus en date, The Stage en 2016, avait quelque peu remis le quintet sur de meilleurs rails avec des compositions certes inégales, une longueur conséquente mais avec un espoir de revoir les musiciens sous de meilleurs auspices.
Les années se sont ensuite écoulées, sans que l’on ait réellement de signes de vie de la part de nos artistes si ce n’est le commencement de l’écriture et de l’enregistrement d’une future œuvre en 2018. Ce n’est que sept ans après que nous avons enfin eu l’honneur d’un nouveau morceau et de l’annonce du neuvième album studio du combo prénommé Life Is But a Dream. Produit par Joe Barresi (Apocalyptica, Parkway Drive, Slipknot), l’œuvre marque aussi son retour à la maison de disques Warner Records, suite à un différend entre les deux entités en 2010. Ce méfait est largement inspiré, selon ses auteurs, de la philosophie d’Albert Camus, principalement sur les thèmes l’existentialisme et l’absurdisme et son ouvrage L’Etranger.

Si jusqu’à présent, vous pensiez connaître le groupe américain sur le bout des doigts, ce Life Is But a Dream risque de vous surprendre sur bien des aspects. Alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que le quintet poursuive sur sa route progressive et spatiale entreprise avec The Stage, l’album prend un virage radicalement différent et absolument inattendu. Certes, on pourra entendre ici et là quelques échos à son prédécesseur et même à la période Nightmare comme avec le titre Cosmic. Le morceau d’une durée de sept minutes trente démarre à la façon d’une ballade d’Iron Maiden avant une superbe envolée guitaristique signée Synyster Gates. La fin de la composition laisse entrevoir les premières métamorphoses de la formation avec ses parures orchestrales et ses diverses sonorités électroniques, un instant grandiloquent avec les premières esquisses d’une voix robotisée.

Sur les titres précédents, Avenged Sevenfold se montre déjà étonnant dans sa démarche avec des mélodies qui ne cessent de manœuvrer entre une palette infinie de couleurs. Game Over débute ce disque par quelques notes en guitare acoustique avant de basculer l’espace d’un instant sur une ambiance thrash metal digne des premiers travaux de Metallica. Nous aurions le privilège d’entendre un nouveau solo technique de Gates avant, comme pour Cosmic, de passer à une section plus mélodique et orchestrale.
Côté chant, si la voix de M. Shadows semble encore assez hésitante, elle affiche pourtant des attraits intéressants et surtout inédits. En effet, sur le passage le plus acéré du morceau, le vocaliste dévoile un timbre rauque mais aussi une maîtrise vocale qui n'est pas sans rappeler certains chanteurs de neo metal tels que Jonathan Davis, Corey Taylor ou encore Serj Tankian. En ce qui concerne la partie finale, on pourra en revanche profiter d’une expression plus suave, réconfortante et bienveillante.

Pour plusieurs chansons, il faut s’armer de patience avant de pouvoir pleinement les apprécier et les comprendre. Nobody est dans cette liste avec son riff grinçant qui nous poursuit tout au long de la composition, ces cymbales frétillantes et ces cuivres épais. Le morceau s’avère lent et très redondant dans sa mélodie de base mais c’est tout ce qui l’entoure qui rend l’écriture percutante et inattendue. Dans cet exercice de l’insolite, We Love You est un excellent élève, aussi bien sur son lyrisme « Build tall, build higher, build far, build wider, build here, build down, build up, build now », très grave et solennel que dans ses inspirations entre metalcore, thrash, musique mélodique et blues. Si les sections thrash rappellent à nouveau un style Megadeth/Metallica, dans sa vue d’ensemble les Américains s’approprient la fougue de Mr. Bungle et de son frontman Mike Patton.

C’est à partir d’Easier que l’opus prend une tournure stupéfiante et ce jusqu’à sa fin. A partir de cet instant, il n’est plus trop question de metal mais bien d’un saut dans le futur et dans une veine électro omniprésente. On constate déjà le retour du chant robotisé déjà perceptible sur Cosmic mais cette fois-ci, il concerne la majeure partie des compositions. On sent ensuite une formation beaucoup plus libre dans son exécution et on conçoit d’autant plus l’esprit loufoque de Mike Patton. Les solos de Gates sont toujours aussi bien élaborés, versatiles et aériens pour un rendu presque sensuel. Mais c’est bien avec le trio G, (O)rdinary, (D)eath (qui composent le mot GOD) que nos Américains changent de dimension et sont réellement dans l’expérimental et la totale émancipation.
Le premier nous envoie plusieurs décennies en arrière, quelque part entre les 70’s et les 80’s et dans une mixture étrange entre le jazz, le blues, la pop et le metal progressif. La mélodie s’apparente à l’art éclectique de Frank Zappa en s’essayant à divers genres tout en s’éloignant des sentiers plus conventionnels. Ces fantaisies sont palpables lors des refrains avec ces voix féminines et cette ambiance jazz-pop.
Le second est un portrait quasi conforme d’un morceau que l’on pourrait trouver sur l’album Random Access Memories des Daft Punk. L’aspect dansant propre au disco et au funk avec ses sonorités électroniques et sa ligne de basse en font véritablement une composition à part, très audacieuse et bien loin d’être inintéressante. L’esprit électronique est renforcé par l’usage de l’autotune par notre cher M. Shadows mais aussi par ces synthétiseurs qui viennent en parallèle accentuer les similitudes avec le duo de DJs français.
Le troisième, sans conteste le plus excentrique et contrairement à ce que pourrait suggérer le titre, quelque part dans les années 40/50 avec une sensation de se retrouver dans un bar new-yorkais à siroter son verre de whisky. Les détails sur l’orchestration sont millimétrés et offrent cette impression de beauté ainsi que de légèreté. Cette sensibilité se découvre jusqu’à la prestation vocale de M. Shadows, une des meilleures de cet opus, qui se transforme l’espace d’une chanson en un chanteur de charme. Mais il ne s’agit que du calme avant la tempête puisqu’en milieu de titre, l’instrumental prend une toute autre ampleur avec une atmosphère plus morose, également plus épique qui laisse présager une fin prématurée.
Seule ombre au tableau, le morceau éponyme qui clôture l’opus et qui n’est ni plus ni moins une pièce classique jouée intégralement au piano par Synyster et qui crée une cassure inutile, frustrante. De même, pour une formation qui prône l’extravagance, la composition va totalement à contre-courant de cette idée pour un final bien décevant.

Avec Life Is But a Dream, Avenged Sevenfold a conçu une œuvre audacieuse dont l’attente valait la peine, a pris des risques incommensurables quitte à perdre la majorité de son auditoire et a réalisé ce qui lui tenait vraiment à cœur. Ce sentiment se dégage assurément et on entend que les musiciens se sont pleinement amusés dans l’écriture de ce neuvième roman. Certes, le rendu aurait pu être encore meilleur avec un mixage parfois hasardeux et un album dans son global qui ne va pas toujours jusqu’au bout de ses intentions. Néanmoins, peindre un tableau déjà d’un tel acabit, loin de ses compétences de prédilection est un don rare et le quintet a parfaitement réussi ce tour de force. Il est certain que ce disque ne conviendra pas à tous, les critiques parlent d’ailleurs d’elles-mêmes mais plutôt que de cracher sur des artistes qui innovent et qui agissent en dehors des règles, il convient mieux de les encourager voire de les féliciter. Personnellement, je n’ai qu’une chose à dire : chapeau bas !

5 Commentaires

13 J'aime

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MetalSonic99 - 21 Juillet 2023:

J'ai bien envie de m'attarder un peu plus sur ce groupe! Je ne connaissais d'eux que le titre "Hail to the King" que j'avais particulièrement apprécié....et oublié jusqu'à ce que j'aperçusse cette magnifique chronique!

Merci à toi!

workflame90 - 21 Juillet 2023:

Merci pour ta belle chronique Groaw, j'ai dèjas quelques bons albums de ce groupe. Mais ce dernier sonne à mes oreilles comme le plus " progressif " album metal qu'ils aient fait. avec un savoir faire, et une maturité indéniable, et rempli d'une grande émotion. Non! ce groupe n'est pas devenus "has been" Mais il à juste évolué!

Theoldmansaid666 - 21 Juillet 2023:

Merci pour ta chronique de ce superbe album !
Pour ceux qui suivent A7X depuis les débuts, ce n'est plus une "little peace of heaven" (déjà morceaui diifférent et extraordinaire). !
Cet album, qui sera certainement déroutant pour certains fans de la 1ère heure, est une Masterpiece of heaven and Hell, mixant un nombre incalculable de genres et de façon incroyablement homogène.
A mon sens, nous tenons ici une perle de musique dans toutes ses variations et donc un chef d'oeuvre ultime digne de figurer à côté des plus grands.
A Masterpiece !

rambo53 - 22 Juillet 2023:

Nobody est incroyable, son riff sur le refrain, son solo aérien, son break aux violons... Pour ma part la meilleure de l'album.

Et en effet comment ne pas penser à mike patton quand on part en mode crooner, qu'on à des cuivres mêlés aux guitares, et des morceaux qui partent dans tous les sens.

Je rajouterai une grosse inspi alice in chains sur beautiful morning, le riff lourd les harmonies...

Mais excellent album qui m'a poussé à me plonger dans leur discographie et je suis agréablement surpris, je me rends compte que je les avaient clairement sous estimé et mal jugé.

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