Pour nuancer ce qui s'affirme sur la toile et ailleurs, il sera question ici de soutenir que "History Repeats" n'est pas seulement le produit qu'on se plait à qualifier d'inutile. Un amuse-gueule avant la sortie du prochain full-lenght ? Peut-être, mais bien plus agréable au palais qu'il n'y parait. Tout de même, le lecteur éclairé ne me contredira pas si j'avance que
Dying Fetus, dont on parle dans les fanzines en
1994 déjà, est une des formations les plus importantes et les plus abouties de la scène DM US contemporaine et que la moindre de ses productions mérite le plus vif intérêt.
Ce que nous proposent les vilains du Maryland, vous le savez probablement déjà, c'est un bien bel hommage, dense et efficace, rendu à quelques uns de leurs groupes inspirateurs (ou d'amis dans le cas de
Dehumanized). Scène Death
Metal uniquement, bien entendu.
Pas question ici des influences hardcore.
On notera, pour mettre en évidence l'originalité relative de la friandise, que derrière les fers de lance (
Bolt Thrower,
Napalm Death,
Pestilence et
Cannibal Corpse),
Dying Fetus propose des reprises de formations bien moins célèbres (
Dehumanized,
Broken Hope). Appréciez plutôt: "We wanted to do songs that were maybe a little obscure. No one wants to hear another version of
Angel Of Death, right ?" [John Gallagher,
Dying Fetus, Janvier 2011 - extrait du booklet].
Les reprises sont hypervitaminées, dynamiques, avec une production de tous les diables qui confère à la matière première une envergure résolument moderne. Ce sera probablement un plaisir de taille pour les vieux deathsters aujourd'hui pères de famille (ou en âge de l'être) de savourer ces versions dopées à la testostérone made in XXIe siècle de joyaux de l'age d'or du DM tels que "
Twisted Truth" ou "
Unleashed upon Mankind". Revigorant, je vous dis ; pourquoi chercher la jeunesse dans de vilaines et dispendieuses pommades antirides alors que la crème du DM contemporain vous propose un ravalement de façade pour trois fois rien ?
En quatrième position, donc au centre du MCD, on trouvera un bref (43 secondes au compteur) morceau ("Rohypnol", vous savez, ce somnifère puissant plus connu sous l'appellation sordide de "drogue du viol"), quasiment anecdotique - "a joke", pour reprendre les mots de Gallagher - façon grindcore, traitreusement mollasson au départ pour décupler la charge finale. D'aucuns ont crié à l'arnaque devant ce manque de nouvelle matière. Qu'on me laisse considérer ce seul morceau inédit comme une toute petite cuiller de caviar, cerise sur le fœtus : le propos de "History Repeats" n'est pas la création.
Une belle pièce de collection, apparemment strictement limitée, pour les amateurs confirmés. L'auditeur qui se contente de se servir avec indolence au buffet se dispensera cependant d'un achat inutile.
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