Nous voilà face à
Naglfar, un des nombreux groupes phare du black métal. Connu pour ses albums cultes, "
Vittra" et "
Sheol", où Jens Rydén (
Thyrfing,
Ancient Wisdom) emmenait d'une main de maître le chant et l'aide aux compositions. Le groupe a pris une tournure différente aujourd'hui avec, aux commandes vocales, Kristoffer Olivius, ex chanteur du groupe
Setherial.
Il s'agit ici du deuxième album enregistré avec ce nouveau chanteur (le précédent étant
Pariah).
Le groupe a eu beau changer légèrement le line-up, la musique n'en a que peu souffert malgré tout. Toujours un style musical bien à eux, reconnaissable facilement, ce qui fait son principal atout et sa force majeure. Évidemment, la production est elle aussi plus propre et nous nous retrouvons moins submergés et envahis par l'effet "Underground" et "sale" que sur les premiers albums (on aime, ou pas...).
Naglfar s'impose comme un des leaders de la scène avec des caractéristiques uniques, des sons très propres, une palette de compositions artistiques excellente, une maîtrise sublime des mélodies, des raccords musicaux quasi parfaits et une mise en valeur indéniable.
Attaquons nous dans un premier temps sur l'aspect visuel de l'album. Je décrirai mes impressions sur l'édition Digipack "deluxe" possédant en plus un DVD.
Harvest, signifiant récolte en anglais, nous plonge en immersion à la vue de la pochette. Un squelette, enveloppé tel un cocon, un champ de crâne humain embaumé d'une brume mystérieuse, rien à dire la pochette est belle ! En ouvrant la première partie du coffret, sur la gauche, une branche d'arbre, avec, à la place de petits bourgeons, ces mêmes crânes humains ornant ces minuscules branches. Même chose pour les étapes suivantes, toujours des crânes des crânes et encore des crânes... hum...
Au niveau du livret, quelque chose de beaucoup plus sage. Contenant les photos portraits du groupe et les lyrics, rien de bien intéressant à part ça.
A l'arrière du boitier, la tracklist comprenant les pistes CD et Bonus DVD. Bref, on s'y attendait en même temps...
Et voilà, maintenant que vous vous êtes bien endormis sur cette facette visuelle, nous allons nous rapprocher de ce que vous voulez, la... ? Musique (et oui...)
On commence par une petite intro de quelques secondes, relativement black, oppressant, avant de se retrouver face à une déferlante de guitares furieuses, un blast et... ce chant, caractéristique et merveilleux ! Kristoffer possède un coffre vocal impressionnant et gère son souffle de manière irréprochable. Des variations de tonalités à n'en plus finir, pile poil en accord avec la musique, et il est clair que cet homme est talentueux !
Autant dire tout de suite, que l'album
Harvest n'est pas là pour vous reposer, mais pour vous faire transpirer. Il est évident que d'autres groupes proposent des musiques bien plus violentes, mais en partant dans cette optique, on trouve toujours plus brutal... Bref ce n'est pas du Christophe Maé ni du Mozart... Mais presque !
Du Mozart pour l'épatante qualité musicale. Ce ne sont pas simplement 2 guitares enregistrées en stéréo, une basse et du chant. Il y a une grande recherche, un mélange subtil d'ambiances assemblées, quelques solos et break très intrigants, parfois reposant (
Odium Generis Humani), et une précision à pleurer.
Naglfar recherche le frisson moderne à travers leurs instruments, leur technique et leurs effets plus classique / rétro. C'est pari gagné.
Nul doute que certains d'entre vous n'accrocherons pas, ou tout simplement n'apprécierons que peu leur musique, mais force est d'admettre qu’ils ne se sont pas juste contenté de fabriquer et composer un CD comme beaucoup trop d'artistes de leur niveau. Le travail est là et est amplement mérité !
Pour résumer la chose simplement, nous nous trouvons devant un grand cru, une récolte digne de ce nom, et c'est un plaisir que d'écouter cet opus du début à la fin.
Espérons que le prochain ne soit rien de plus qu'un millésime historique !
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