Loudblast. Quel écouteur assidu de Death
Metal, dans sa forme la plus imprégné de Thrash, n'a pas entendu parler de ce groupe, véritable monstre depuis plus de 26 années de travail? Le groupe proposa à maintes reprises des albums à la qualité indéniable. Souvenez vous:
Fatal Attaction de
Sensorial Treatment (1989); Wrapped in Roses de
Disincarnate (1991) ou bien encore l'incroyable reprise de
Mandatory Suidide (
Slayer) sur le cultissime
Cross the Threshold.
L'album se lance sur une intro pesante, pleine de morbidité et de souffrance. Puis Stéphane Buriez se lance dans la fosse. Le chant a de nouveau évolué, proposant un aspect guttural contre-balancé par une articulation et une clarté rare penchant plus pour une voix claire mais rugueuse que du Growl imposant. La production est propre mettant en avant Stéphane et les guitares au détriment de la basse. Cependant cette mise à l'écart permet la mise en place d'une ambiance particulièrement malsaine que les guitares entretiennent avec plaisir. Le batteur alterne habilement
Blast Beats et rythmes plus posés de manière à moduler avec soin l'alternance d'ambiance. Le rythme devient brutalement saccadé; lui donnant une puissance remarquable. Le deuxième morceau se veut beaucoup plus lourd, et plus directe. Les soli, tous plus inspirés les uns que les autres, montrent un rayon de luminosité dans cette épaisse fumée noire. Un rayon habile et incroyablement bien incrusté dans ce monde chaotique. Ici, pas question de parler Shred, on parle lenteur et légèreté, et quelques accélérations bien senties.
Puis on attaque le fameux single de l'album:
Emptiness Crushes My Soul. Le clip, incluant la fameuse Nina Roberts, propose un univers sale, en noir et blanc, sur fond de haine et de vengeance. Le morceau en lui même reflète de manière Objective l'album. Une intro lourde qui très vite sera effacé par un riff bien huilé et aggressif. La tempête avant une accalmie dissonante, oppressante et torturée. Puis le revoilà, ce riff implacable qui permet à Buriez de déposer un refrain taillé pour être scandé par une foule grouillante. Puis le solo, perçant, un hurlement de désespoir au travers de cette folie. Tout s'emballe, le monstre se lâche.
Loudblast fait un sans faute, la preuve incontestée de leur suprématie sur le monde Death
Metal français.
Gojira pensait ravir cette place, mais la bande à Buriez nous gratifie d'un méfait d'une rare noirceur, notamment sur
Cold Blooded Kind durant laquelle l'oppression est constante, des guitares aériennes soutenues par des
Blast Beats continus; avant une accalmie acoustique, et après l'étouffant
Loudblast devient l'acharné, le démon débarrassé de ses chaines entravant sa colère. To Bury an
Empire, l'instrumentale finale terminera avec brio l'album, grâce à des solos variés, planants, et à une rythmique tonitruante. La lourdeur ainsi dosée prouvant la maîtrise incontestable des différents intruments. Ce sera également l'un des rares morceaux où la basse se fera gracieusement entendre, lourde, impassible et terrifiante.
Comment convaincre avec talent?
Loudblast a réussi. Alors que beaucoup ont, à juste titre certes, décidé de les renier; Buriez et sa clique avaient les crocs. Une envie incongrue de mordre, de retrouver son statut de référence incontestable du Death français. Une production en béton armé de notre ami Peter Tagtgren. Une pochette à l'aspect fait main non négligeable. De petites innovations ont conduit
Loudblast là où ils le méritent. Alors qu'
Aggressor; leur fameux compères du mythique split album Liscenced to Thrash, peinent à réinvestir le panthéon du Death français;
Loudblast y siège impérialement.
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