Burial Ground

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16/20
Nom du groupe Loudblast
Nom de l'album Burial Ground
Type Album
Date de parution 28 Avril 2014
Style MusicalDeath Metal
Membres possèdant cet album182

Tracklist

1.
 A Bloody Oath
 05:54
2.
 Darkness Will Abide
 04:11
3.
 Ascending Straight in Circles
 04:55
4.
 Soothing Torments
 04:04
5.
 From Dried Bones
 03:23
6.
 I Reach the Sun
 05:56
7.
 Abstract God
 04:12
8.
 The Void
 04:50
9.
 The Path
 06:17

Bonus
10.
 The Bird
 03:38

Durée totale : 47:20

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Loudblast


Chronique @ growler

03 Mai 2014

Loudblast n’a pas publié un opus d’une telle stature depuis vingt et un an

Le "death-metal" français connut une période faste au début des années 90 avec notamment, Massacra et son terrible "Enjoy the Violence", Crusher avec "Corporal Punishment" et Loudblast. Considéré par beaucoup comme les "darons" du "death" français, le combo lillois ouvrit les portes vers l'international à toute cette scène de l'époque, en accouchant de trois premiers méfaits énormissimes dont le monstrueux "Disincarnate" et le référentiel "Sublime Dementia", auxquels nous pouvons ajouter le Ep "Cross the Threshold" dont le morceau "No Tears to Share" est sans doute, le meilleur titre de toute la discographie du groupe. De ces trois groupes précités, seul Loudblast a survécu à la dure réalité temporelle, puisque Crusher explosa en vol et Massacra a dû splitter, suite au décès de Fred Duval.

Contrairement à Gojira, bien plus jeune et devenu une véritable référence au niveau mondial, Loudblast a perdu beaucoup de temps en route, d’abord à la suite du controversé "Fragments", qui vit le groupe ralentir le tempo, puis, la séparation en 1999 (avant de se reformer en 2000 suite à un concert en hommage à Chuck Schuldiner) et enfin, avec la publication du plus que moyen "Planet Pandemonium". Cependant, Loudblast redressera la barre avec la sortie de "Frozen Moments Between Life and Death", pas révolutionnaire, mais plutôt bien accueilli par la critique et les fans du groupe, présentant par la même occasion, son nouveau guitariste, Darkhian. Trois années se sont écoulées avant que Loudblast ne se décide de balancer à la face du monde, sa dernière offrande, intitulée "Burial Ground".

En préambule, il est à noter que la sortie de cet opus fut annoncée, il y a presque un an. Les "Louds" ont dû chercher un nouveau label après la fermeture de XIII bis et ont finalement trouvé refuge chez Listenable records. Puis, comme un malheur n'arrive jamais seul, Marianne "Lsk" Séjourné, bassiste de Vorkreist, en charge des textes de l'album, a été retrouvé pendue à son domicile, le groupe demanda alors à Heimoth, guitariste de Seth, de les aider à reprendre le flambeau.

L'artwork, signé Will Kuberski, est très sombre. Celui-ci représente un visage démoniaque, avec une langue de serpent et, dotée des cornes du "Baphomet". Il détonne complètement avec la tradition "Loudblastienne", plus habituée à des pochettes plutôt "soignées" ("Cross the Threshold" en est le parfait exemple), souvent inspirées de fresques ou de gravures. Nous ne le savons pas encore, mais l'artwork annonce les prémices de ce qui va arriver.

Le skeud s'ouvre sur "A Bloody Oath" et sa courte introduction acoustique. Ce morceau, plutôt mid-tempo, annonce la couleur et plante littéralement le décor. Le titre est bien plus obscur que ce que le groupe à l'habitude de nous proposer, l'ambiance est très malsaine, voire poisseuse, une influence "black-metal", inédite jusqu'à présent chez Loudblast, interpelle immédiatement, et cela va être le maître mot de "Burial Ground".

L'influence "black" est présente dans tous les recoins de cet album, souvent sous forme de riffs dissonants comme sur le premier morceau "A Bloody Oath", mais aussi sur "Shooting Torments", "Ascending Straight in Circles" ou sur "I Reach the Sun", et, également avec des riffs très noirs et puissants comme "The Path", "Abstract God" ou encore "A Bloody Oath". La coloration très obscure de "Burial Ground" émane aussi de gros breaks lourds qui parsèment la galette comme sur "Ascending Straight in Circles", "Darkness Will Abide", "I Reach the Sun" ou encore sur "The Void" et sa cassure rythmique proche du "doom", ainsi que par la mise en place fortement réussie d'ambiance dérangeante, âpre et glauque ("The Path", "Shooting Torments", "The Void" ou "From Dried Bones").

Malgré la lourdeur ambiante, Loudblast parvient à nous surprendre sur quelques accélérations bien senties comme sur "A Bloody Oath", "Ascending Straight in Circles" et sa seconde moitié dotée d’un riff très entraînant et, également, "Shooting Torments" ou "The Void". Mais le joyau de "Burial Groud" se trouve en sa toute fin, avec la composition "The Path" qui clôture et verrouille la porte des ténèbres dans lesquelles nous sommes tombés et resterons définitivement enfermés. Ce morceau est la parfaite synthèse du Loudblast nouveau, cuvée 2014, où rythmiques lourdes, dissonances "black", parties quasiment incantatoires, accélérations jouissives, solos lumineux, se retrouvent pour un final en apothéose. Ce titre deviendra assurément un futur classique et se hisse d’ores et déjà parmi les meilleures compositions de toute la discographie du groupe.

La performance du seul membre originel et leader de Loudblast, Stéphane Buriez, est à l’avenant, il surprend par son growl beaucoup plus gras et caverneux qu’autrefois, mais également dans les parties vocales susurrées ou incantatoires, qui renforcent la noirceur de l’ensemble. Mais que dire de Darkhian, qui est sans doute à l’origine (avec Alex Lenormand) de la coloration "black" de "Burial Ground", puisqu'il a officié chez Black Dementia et Fornication. Le bougre décoche des solos tous plus inspirés les uns que les autres, il suffit de jeter une oreille à "Shooting Torments", "The Void", "I Reach the Sun" ou le final épique de "The Path", pour vous en convaincre. Hervé Coquerel, l’autre "ancien" du groupe, est également au diapason et, enchaîne les alternances rythmiques comme au bon vieux temps sans sourciller et sans aucune faiblesse, le tout soutenu par la basse très présente d’Alex Lenormand (introduction de "The Void" ou le break de "A Bloody Oath").

Ayant goûté aux producteurs internationaux avec Scott Burns ou, plus récemment, Peter Tätgren sur "Frozen Moments Between Life and Death", Loudblast a décidé de ne pas s’expatrier pour « Burial Ground » et, s’est alloué les services de Francis Caste, responsable du son de Bukowski, Otargo, Necrophobic ou encore Svart Crown. Le résultat est à la hauteur et colle complètement aux propos du groupe. le mixage laisse une place de choix à chaque membre du combo, tous les instruments sont parfaitement audibles, la "chaleur" de la caisse claire, typique de ses productions, est également bien présente, renforçant ainsi, le côté massif de la batterie.

Au final, pas grand-chose à jeter sur ce dernier Loudblast, qui nécessite toutefois, plusieurs écoutes pour pouvoir bien l’appréhender. Il surprendra assurément par son côté obscure "black-metal" inédit et fort prononcé, ainsi que son atmosphère oppressante, âpre et délétère, prouvant que Loudblast et ses 30 ans de carrière, continue de vouloir évoluer et, éviter ainsi de devenir une parodie de lui-même. Tout comme votre serviteur, vous oserez la comparaison avec ses chef d’œuvres d'antan que sont "Disincarnate" ou "Sublime Dementia" (ainsi que "Cross the Threshold" et "Sensorial Treatment" selon moi…) mais c’est peine perdue, car "Burial Ground" ne ressemble à aucune autre des productions du groupe, mais une chose est sûre, Loudblast n’a pas publié un opus d’une telle stature depuis vingt et un an. "Burial Ground", au patronyme fort approprié, ouvre de nouveaux horizons aux "Louds", que nous attendons de pied ferme à la prochaine édition du Hellfest, pour un set qui s’annonce explosif.

23 Commentaires

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El_Totor - 09 Octobre 2014: Alors il est vrai qu'il est meilleur que les précédents. Il a une ame, un truc. il passe comme une lettre à la poste, il est fluide, assez varié tout en étant homogène. Il mise avant tout sur la musique (riffs et mélodies)plutot que sur un brutal technique abscont. C'est une bonne chose. Mais, malgré tout, les envolées manque d'envol et les passages brutaux manquent de brutalité. Les riffs sont entrainant mais pas non plus headbangant, et chaque passage semble me rappeler quelque chose de déjà entendu quelque part (je n'ai pas encore tout analysé mais de ci de là ressortent des trucs que je sais avoir dans ma collection de cds, deux trois ecoutes encore et je crierai peut être au plagiat :D)J'exagère un peu mais vous voyez l'idée ! En tout cas, tout le monde est nostalgique, à juste titre, de l'époque sublime & cross the threshold mais finalement, ces albums ne seraient ils pas de exceptions ? Les albums les précédents sonnent vieux death classiques et aucun des suivant ne poursuit réellement le style trouvé sur ces deux albums ! Je trouve que la globalité de l'œuvre de loudblast manque totalement de continuité et de patte finalement. Et je dirais presque que Fragments est le seul qui y ressemble un peu, comme une version plus simpliste et "rock" de sublime (je dis rock par reference à la tournure qu'avait pris en ce temps entombed, carcass et massacra qui, avec du recul, avait sortis de très bons albums plus "doux" mais cela avait surpris et rebuté à l'époque (à tort).
Daheraetik - 27 Octobre 2014: Une belle découverte pour un groupe que je ne connaissais que de nom. Après plusieurs écoutes, l'album semble avoir encore beaucoup à transmettre. Une chronique fort bien écrite également.
JeromeG - 07 Fevrier 2016: J'ai mis du temps à me décidé à écouter sérieusement cet album, je n'avais pas aimé leurs évolutions après la grande époque. Cet album me réconcilie avec le groupe et après de nombreuses écoutes, Burial Ground à trouvé une place de choix dans ma playlist, j'adore tout simplement.
crass - 09 Mars 2016: Mais que se passe t-il chez Buriez?!
J'ai souvenir d'un concert avec le Loudblast de 95, où Mr Buriez se vantait de faire de la mélodie sans brutalité, et là quelle surprise!!!
Je pense qu'il a changé d'avis.
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Chronique @ Eligos

08 Mai 2014

Still, they walk their path...

Même après trente ans de carrière, Loudblast ne cesse de faire couler bien de l’encre. Précurseurs de la scène death metal français aux côtés de Massacra ou Agressor, les lillois ont ouvert la voie à bien des formations de l’hexagone. Alors que leur premier méfait « Sensorial Treatment » œuvrait à la frontière du thrash et du death metal, les 3 productions suivantes, « Disincarnate », « Sublime Dementia » et le fameux EP « Cross the Threshold » ont alors enfoncé le clou, permettant au groupe de se détacher totalement de ses influences pour distiller un death metal subtil, à la fois mélodique et accrocheur. S’en suivra alors une période durant laquelle la formation s’essaya à quelques sonorités plus modernes en ralentissant le tempo avec plus ou moins de succès.

Il y a 3 ans, les Louds sont revenus sur le devant de la scène avec un « Frozen Moments Between Life and Death » conventionnel mais néanmoins efficace, présentant un groupe remotivé et désireux de renouer avec son glorieux passé. En ce mois de mai, la bande à Stéphane Buriez nous livre enfin son 7ème album à savoir « Burial Ground ». Un simple coup d’œil à la pochette du disque nous fait tout de suite comprendre que quelque chose à changer. Exit les peintures plus que subjectives de Bolek Budzyn, auteur des artworks sulfureux de « Cross the Threshold » ou de « Fragments ». Ici, le groupe a fait appel à Will Kuberski (auteur de la pochette du « Vanquish in Vengeance » d’Incantation) qui a misé sur la sobriété avant tout : un simple démon, dérangeant de part son regard et son attitude, un logo drapé de noir, le tout déposé sur un fond uniquement en nuances de gris.

« Burial Ground » est le fruit du travail de l’ensemble des membres du groupe et par conséquent, le cantonner à du death metal pur et dur serait bien trop réducteur. Buriez parlait de cet album comme étant le plus sombre du groupe, le plus "evil". Rien d’étonnant quand on sait que Drakhian, (au poste de guitariste depuis presque 5 ans) bosse dans de nombreux projets black comme Griffar, Drakhian ou Black Dementia : la musique de Loudblast avait commencé à absorber ses influences dark/black sur « Frozen Moments » sans pour autant que celles-ci ne soient prépondérantes contrairement au dernier-né dont il est question ici.

Dès l’ouverture du disque par "A Bloody Oath" et après un léger crescendo, les premières dissonances se font entendre, accompagnées d’incantations mortuaires parlées. Moins de deux minutes plus tard, nous voilà en terrain connu. Les premiers blasts débarquent, soutenant les premiers tremolos typiquement death old school, le tout mené par un Stéphane Buriez au top de sa forme, délivrant son habituel growl hargneux et rageur, quoiqu’un poil plus guttural et profond qu’à l’accoutumée. Tout cela pourrait nous renvoyer au précédent effort des nordistes, mais ce serait sans compter sur le long break central ouvert par Alex et Hervé (respectivement bassiste et batteur de la formation) et agrémenté de quelques mélodies discrètes renforçant le côté occulte du thème développé. Cette "evil touch" se retrouve tout le long du disque et constitue un véritable fil conducteur pour l’auditeur. D’un point de vue technique, c’est l’utilisation d’accords plus variés les uns que les autres, inspirés de la scène black metal qui permettent à l’ensemble de dégager une atmosphère malsaine et torturée (l’intro de "Ascending Straight in Circles" et ses tierces mineures, le refrain de "Soothing Torments").

Atmosphère également renforcée par la tendance du disque qui est au mid-tempo. Les compositions sont lourdes, lentes et oppressantes à l’image de la première partie de "The Void", morceau quelque peu décousu mais qui se révèle être en conséquence le plus varié du disque grâce à son accélération centrale et son final racé et orné d’un solo mélancolique. N’oublions pas de mentionner la production de Francis Caste, qui était déjà aux commandes du dernier Svart Crown, qui réussit d’une belle manière à mêler puissance et son gras et chaleureux, quelque peu à l’opposé de « Frozen Moments Between Life and Death » qui était plus froid et rentre-dedans. Cerise sur le gâteau, les lignes de basse d’Alexadre Lenormand ont désormais leur place dans le mix. Le groupe n’hésite pas à explorer de nouvelles terres en proposant une piste que l’on pourrait qualifier de "punk black" ("From Dried Bones") à cause de sa durée inférieure à 3 minutes (sans le sample d’introduction) et de son riffing simpliste et accrocheur. Le groupe est également à l’aise techniquement au point d’expérimenter de fort belle manière quelques curiosités rythmiques permettant de créer un certain décalage et de malmener l’auditeur. On pensera notamment au doomy "I Reach the Sun" au riff rampant possédant un temps supplémentaire (5/4) ou au couplet groovy de "Abstract God" galopant en 3/4. Mention spéciale également à "The Path" qui représente le point d’orgue de cet album, en mêlant black transcendant et death lourd et hargneux. Véritable pièce maîtresse de « Burial Ground », ce morceau fera certainement partie des meilleurs titres du groupe grâce à son final de 3 minutes pendant lesquelles la même mélodie, simple et épaulée par un tapis de double grosse caisse de la part d’Hervé n’a que pour seul objectif d’obnubiler l’auditeur, de le porter à l’état de transe. Chaque titre mériterait que l’on s’y attarde, le groupe ayant composé 9 morceaux (10 pour les possesseurs du digipack ou du vinyle) bien distincts et possédant chacun un riff, un refrain particulier ou un solo dantesque. A ce propos, Drakhian se montre très inspiré et livre une performance à la fois technique et riche en émotions : écoutez la première minute de "Darkness Will Abide" et vous comprendrez.

En cette année 2014, « Burial Ground » marque un véritable tournant dans la carrière du groupe qui arrive encore une fois à apporter du sang neuf à ses compositions en développant des ambiances obscures et transcendantes (à l’instar d’un certain groupe polonais…). Appuyé par Listenable Records (Gorod, Incantation, Svart Crown), cet opus permettra certainement à la formation de mieux se faire connaître grâce à une distribution de par les contrées étrangères plus importante. Loudblast n’a plus rien à prouver à personne et continue à tracer sa route imperturbablement. Pour ma part, rendez-vous est pris avec le groupe au Hellfest : vous savez ce qu’il vous reste à faire !

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Eligos - 08 Mai 2014: Je tiens à préciser que j’ai écrit cette chronique sans avoir lu celle de growler. Mon papier n’a que pour simple but d’apporter un complément, un autre point de vue que le sien même si, finalement, beaucoup d’éléments se retrouvent dans nos deux textes.
growler - 09 Mai 2014: Belle Chronique Eligos, comme d'habitude!! Je vois que nous sommes à peu près d'accord sur ce magnifique album.
Eligos - 11 Mai 2014: Je te renvoie le compliment :) Effectivement mon texte fait limite doublon maintenant.
SIOUX - 11 Mai 2014: deux excellente chroniques,pour le moment je n'ai écouté que le titre mis en ligne"darkness will abide"et celui ci m'a bien plu ,je vais donc me procurer le CD ,bonne continuation
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