Si on sentait déjà
Loudblast très proche de la scène deathmetal à l’époque de
Sensorial Treatment, et plus particulièrement lors des récentes apparitions du quatuor sur les compilations respectives Total Virulence (Semetary) et In
The Eyes of Death (Centurymedia), l'impression se confirme dès son second effort
Disincarnate paru en septembre 1991, où le ton général se veut bien plus lourd et la voix de Stéphane Buriez plus gutturale. Nos lillois doivent aussi défendre leur leadership après le terrible album Enjoy the Violence de
Massacra au printemps 1991, véritable consécration après un Final
Holocaust déjà prometteur.
Cette fois, d’importants moyens sont mis à disposition de
Loudblast, puisque Stéphane Girard, manager de la défunte écurie Semetary, souffle un contrat que l'on croyait déjà signé avec Centurymedia, et permet à la bande d’enregistrer aux fameux Morrisound Studios sous la houlette de Scott Burns en personne. L’expérience des interprêtes et de l’ingénieur du son permettent ainsi d’obtenir le côté deathmetal tant recherché sur le précédent opus. Le groupe croise par ailleurs les membres de
Massacre durant les sessions d'enregistrement, l'occasion au mythique growler
Kam Lee de poser des voix en rappel sur quelques morceaux.
Relativement loin de la fougue du début,
Loudblast propose un death plus maîtrisé et plus posé, d'une dominante middle tempo à l’image des deux premiers titres, les redoutables Steering for
Paradise et After Thy Though. Le quatuor privilégie ainsi ambiances soignées à des compositions brutales et brut de décoffrage. Les riffs tout en finesse et les soli soignés se multiplient, pour citer le fameux morceau Outlet For
Conscience nous rappelant l’ombre de Death et de son magnifique album
Human. De plus, loin de l’imagerie satanique ou gore, qui domine la scène deathmetal de l’époque,
Loudblast propose une vision plus spirituelle, aux paroles subtiles nécessitant une lecture entre les lignes.
Seconde mouture de la formation, parfois un peu poussive,
Disincarnate est déjà l’album de la maturité de
Loudblast et confirme le groupe en tant que l’un des piliers du deathmetal hexagonal du débuts des années 90. Grâce à cet opus, plusieurs portes s’ouvrent pour le groupe lillois, notamment une tournée internationale en support des jeunes
Cannibal Corpse à l'automne 1991. Malheureusement, le deal avec Semetary montre ses limites, puisque
Disincarnate, qui rencontre pourtant un vif succès en France, peine à s’exporter convenablement à l’étranger, la faute à une distribution d'envergure.
Fabien.
Belle chronique avec ses anecdotes historiques.
Pour ma part ce fut mon 1er album de Loudblast en K7 recu en cadeau vers 93 je pense ...avec cross the thresold en k7 aussi. Discincarnate resta des annees dans le lecteur k7 ou le walkman....pour le coup je ne sais pas combien de fois j ai pu l ecouter....nommer 1 morceau favori est compliqué car je l ecoute les 3/4 du temps en entier...mais steering for paradise me fait toujours 1 effet boeuf.
Il a enormement tourné...racheté en cd vers 2010...j avais eu 1 mal de chien à le trouver a bon prix....
Merci
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