Périlleux exercice que d'enchaîner les pièces maîtresses, aussi peu de groupes savent relever ce défi. Durant les cinq années qui sépareront le magistral "
Sublime Dementia" de "
Fragments" en 1998,
Loudblast nous servira deux excellents coupe-faim : un
Live en 1995, mais avant cela ce Maxi "
Cross the Threshold".
Deux nouvelles pépites + deux anciennes revisitées pour l'occasion, une reprise de
Slayer et un extrait de "
Sublime Dementia", voilà le programme. Un mot sur l'artwork, "Les Trésors de Ptah", confié pour la deuxième fois à Bolek Budzyn. L'artiste nous offre là une merveille d'érotisme, surplombée du logo du groupe couleur bleu royal aux contours dorés. Rien que ça. En outre, après Scott Burns, les Louds s'attachent cette fois les services de Colin Richardson à la prod. Du super-lourd en somme.
Démarrage thrashy avec ce Malignant Growth "1993 Version", à la fois très pêchu et mélodique. La mouture initiale de 89 a été largement simplifiée, le riff de fin ayant préalablement été transposé sur Arrive Into Death Soon (sur "
Disincarnate"). Et ça gagne en efficacité.
Idem pour
Subject To
Spirit, à la différence près que les six minutes de la version initiale lui conféraient un léger côté prog' vraiment plaisant. Une variante écourtée de 90 secondes qui demeure une petite bombe, et sera du reste conservée pour les lives.
Passons rapidement sur
Sublime Dementia, le morceau-titre de l'opus précédent, non-réinterprété pour le coup. Positionné en dernière piste, il permettra aux non-initiés de se faire une idée sur l'album de 1993.
Derechef, peu à dire sur
Mandatory Suicide. La reprise est certes excellente, mais sensiblement identique à l'originale, que les lillois n'ont peut-être tout simplement pas osé dénaturer...Dommage vu leur potentiel.
En revanche, impossible de passer à côté des deux nouveaux morceaux : épiques, mélodiques, et mêmes jouissifs, comme ce pont évocateur de partouze sur
Cross the Threshold, symboliquement matérialisée par la peinture de Budzyn. La cadence est ralentie mais le chant reste toutefois très rauque : un morceau annonciateur de ce que le combo proposera par la suite.
Et que dire de No Tears To Share...
Clavier léger, atmosphère confinée, rythmique basse-batterie quasi-jazzy, accélérations démoniaques, wah qui chiale de joie sur le solo...Les nordistes ont tout bonnement été touchés par la grâce pour nous pondre pareille tuerie.
Au final, sans être cultissime, "
Cross the Threshold" constitue un très bon EP de transition dans la discographie de
Loudblast.
Plus accessible que ses prédecesseurs, il est même à conseiller à tous. Thrasheux et deatheux ayant déjà franchi le seuil peuvent hurler cocorico à la mort, tant le groupe porte haut les couleurs du
Metal made in France en ce début de 90's.
16/20
Un truc dont je n'ai pas parlé : la durée. 29 min, soit le max du max pour un EP. En fait j'aurais bien vu This Dazzling Abyss à la place de Sublime Dementia, mais ça dépassait peut être les 30 min tout simplement.
J' ai tjrs la K7 de cet EP.... je la garde religieusement...belle chronique....pour 1 EP qui tourne de temps à autre.
Loudblast delivre ici de quoi regaler ses fans mais aussi elargir son public. La reprise de Slayer est tres bonne.
Merci pour cette belle chro
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