Fires in the North

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15/20
Nom du groupe Leaves' Eyes
Nom de l'album Fires in the North
Type EP
Date de parution 07 Octobre 2016
Labels AFM Records
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1.
 Fires in the North
 04:20
2.
 Fires in the North (Acoustic Version)
 03:52
3.
 Edge of Steel (2016 Version)
 05:06
4.
 Sacred Vow (2016 Version)
 04:21
5.
 Swords in Rock (2016 Version)
 03:02

Durée totale : 20:41

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Leaves' Eyes


Chronique @ ericb4

24 Septembre 2016

Dès lors on pensera et on écoutera Leaves' Eyes d'une autre oreille...

Une année à peine écoulée depuis le retentissant « King of Kings », sixième album full length, que Leaves' Eyes réenclenche la machine pour un bien plus bref parcours, largement inspiré par le précédent méfait. Cette fois, nous avons affaire à un EP de 5 titres, lui aussi sorti chez AFM Records, où seuls le titre éponyme et sa version acoustique sont des nouveautés. A l'instar de la pochette où une imagerie guerrière subsiste, les 3 autres morceaux sont des versions plus ou moins retouchées de titres originaux contenus dans l'opus antérieur. A la différence près que c'est à Elina Siirala (Enkelination) que revient la lourde tache de remplacer au pied levé Liv Kristine, cette dernière étant reconnue par une large frange de leur auditorat comme l'âme vocale, scripturale et scénique du quintet. On comprend que cette offrande, au demeurant d'excellente facture logistique et technique, résonne à la fois comme une mise en condition pour Elina et un album-test pour le groupe auprès de son public, encore imprégné des cristallines, légères et florales volutes oratoires de la petite sirène.

Sur la nouvelle composition, on retrouve les mêmes assises rythmiques et atmosphériques que sur « King of Kings », quelle que soit la version. En mode orchestral, un démarrage sur les chapeaux de roue sur un mid tempo aux riffs rageurs nous attend à l'instar de « Fires in the North ». Usant d'une muraille de choeurs martiaux en filigrane, le groupe déverse de sculpturaux et mélodieux couplets, mis en exergue par les fines et limpides modulations de la belle, qu'elle sublime sur les refrains, immersifs à souhait. La dualité voix claire/growls signés Alexander Krull, le maître d'oeuvre du projet, fonctionne d'autant plus qu'en se plaçant en background, ce dernier permet à sa comparse de gagner en relief, en puissance et, in fine, en aura. Bref, une recette qui semble tenir toutes ses promesses. En mode acoustique, « Fires in the North » revêt un visage plus roots : les synthé font place à un son de guitare acoustique épuré, avec de légères percussions, l'absence d'une lourde frappe n'handicapant aucunement la cadence imprimée à la sémillante piste, cette dernière jouissant d'ailleurs d'un ensemble diablement harmonisé. Dans cette mouvance, les choeurs se montrent moins saillants, corroborant les pérégrinations de la princesse qui, d'ailleurs, offre de saisissantes impulsions semi-lyriques, d'une fluidité rarement égalée. Assurément, les amateurs de moments intimistes y trouveront de quoi étancher leur soif d'émotions.

Revenons maintenant sur les titres empruntés au précédent méfait, en versions 2016, afin de déceler quelques variations ou changements par rapport aux pistes d'origine qui singulariseraient le contenu de cette nouvelle livraison de celui de son aînée.
On retrouve tout d'abord « Edge of Steel » dans une mouture un poil refondue, essentiellement sur le plan vocal. Pour rappel, ce titre mettait en regard Liv Kristine et Simons Simons dans un combat des titans alors qu'ici seule Elina assure la partie féminine, avec aplomb, éloquence et brio. On est happé, une fois de plus, par une tumultueuse atmosphère amplifiée par des choeurs au diapason. Ici, comme précédemment, la growleuse empreinte d'Alex vient se superposer à cet ensemble massif pour jouer doublement des contrastes vocaux. Au final, comme sur la version originale, difficile de résister à ce moment suspendu aux lèvres de nos bourreaux des cœurs. Sur le versant instrumental, respectant la trame initiale, une ambiance baroque en introduction se dessine, avant que la rythmique ne devienne vigoureuse et les riffs acérés, passant le relai à un climat folk aux sonorités encagées d'une cornemuse à peine voilée, le tout finissant par un beau dégradé de l'intensité sonore.

Puis, c'est au tour de « Sacred Vow », incandescent titre basé sur une ligne mélodique des plus grisantes, repris point pour point aussi bien dans le déploiement de sa rythmique que dans l'architecture oratoire du brûlot. On y retrouve le superbe solo de guitare au même endroit, relayé par une interprète parfaitement à son aise dans son rôle de frontwoman. Ce faisant, les célestes, fougueuses et vibrantes inflexions qu'elle distribue, un brin mordantes, génèrent au passage une petite larme perlant au coin de l'oeil. Progressivement densifiée par des choeurs, tel un cuirassé, elle élève d'un octave ses attaques, finissant en apothéose au terme d'une piste aéroportée en crescendo.
Enfin, ultime plage ici comme sur le précédent opus, « Swords in Rock » conserve elle aussi la même structure mélodique et rythmique, une atmosphère folk similaire, avec peu de surprises par rapport à la version classique. De même, des choeurs guerriers perforent l'espace sonore de leur présence au moment où la sirène assiège nos âmes de ses vibes pénétrantes, notamment sur les refrains, avec cette fois, quelques parallèles perçus sur les montées en voix de tête eu égard à la petite sirène. Difficile dans ces conditions de trouver de nouveaux points d'accroche, surtout dans un espace d'échanges et de circulation instrumentale que rien ou presque ne singularise de l'antérieure mouture. Un brin de frustration pointe alors à l'horizon.

Au-delà d'une simple parenthèse dans le projet de l'illustre collectif teuton, cet effort d'envergure mesurée et porté par l'aura accolée à quelques morceaux choisis d'un pléthorique « King of Kings » , tout en étant un propos transitoire, signe l'avènement d'une nouvelle ère pour nos acolytes. On regrettera toutefois l'absence de prises de risques, la timidité des variations, la brièveté du nouveau message musical par rapport aux nombreux rappels à un passé magnifié, et ce, malgré la qualité de la production et des prestations vocales soignées. Au-delà de ce constat, ceux que la seule présence de Liv Kristine avait conduits à surinvestir les lieux risquent de passer leur chemin, cet album jouant la carte d'une semi-mini-compilation, l'âme de la diva en moins.

Il serait néanmoins prématuré d'en dresser des conclusions définitives et on aurait peut-être tort de s'ingénier à ignorer cette bombe de talent lui succédant dignement qui, avec sa personnalité, sa technique vocale élevée au rang d'un art, sa signature artistique, sera apte à émouvoir plus d'une oreille sensible. Cela dit, l'effacement des traces vocales de la charismatique auteure-interprète norvégienne au sein du groupe ne signifie pas qu'il faille se résoudre à l'occulter, bien au contraire. Les quelques reprises pourront consciemment ou non renvoyer au magnétisme de ses patines oratoires, en dépit de restitutions quasi jubilatoires par sa cadette. Il convient peut-être d'appréhender cette nouvelle collaboration pour ce qu'elle est et sera sûrement. Aussi, selon votre humble serviteur, l'évolution espérée du projet se nourrira précisément de cette distinction. Et cela, sans avoir à faire le deuil d'une artiste émérite que nul n'oubliera jamais, qui s'en est allée pour d'autres horizons...

5 Commentaires

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choahardoc - 25 Septembre 2016: Mon vocabulaire diffère un peu mais au fond je pense exactement comme Pielafo. D'un autre côté, Liv, pas rancunière, se dit prête à retravailler avec Raymond (Theatre of Tragedy) qui n'a pas été le dernier à la virer et ce avant même que Tuomas Holopainen ne lance la grande mode des divas jetables.
Quoiqu'il en soit, certains resteront fidèle aux évolutions du drakkar, non plus viking mais germain de Leaves' Eyes et pour ceux-ci, merci Eric pour cette chronique pertinente.
Comme disait l'autre Bye bye beautiful...
ericb4 - 25 Septembre 2016: Merci à toi pour ce regard circonstancié et tes éloges. Si Elina s'en sort plutôt bien, il lui faudra tout de même du temps pour se fondre dans le groupe, imposer sa signature vocale, au point de dissiper peu à peu l'empreinte de la petite sirène dans les faits et surtout dans les esprits. Une évolution du combo germain à laquelle il faudra se résoudre...ou pas. Alea jacta est...
frozenheart - 25 Septembre 2016: Leaves' Eyes sans Liv Kristine au chant ne sera plus! Et tout comme avec l'arrivé d'Anette dans Nightwish, je lacherais donc l'affaire, dommage!
TheTenth - 26 Septembre 2016: bon je suis pas étonné au vu des évènements de ne pas avoir aimé Kings après avoir adoré Symphonies of the night, Liv/Leaves n'ayant déjà plus sa place et la musicalité en baisse s'en ressentait déja beaucoup.
Ce qu'ils font maintenant avec la nouvelle chanteuse / maîtresse de Alex, je m'en fous, good bye.
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