King of Kings

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17/20
Nom du groupe Leaves' Eyes
Nom de l'album King of Kings
Type Album
Date de parution 11 Septembre 2015
Labels AFM Records
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album80

Tracklist

1.
 Sweven
 02:03
2.
 King of Kings
 04:47
3.
 Halvdan the Black
 04:22
4.
 The Waking Eye
 04:41
5.
 Feast of the Year
 00:37
6.
 Vengeance Venom
 03:17
7.
 Sacred Vow
 04:21
8.
 Edge of Steel (ft. Simone Simons)
 05:06
9.
 Haraldskvædi
 03:24
10.
 Blazing Waters (ft. Lindy-Fay Hella)
 07:30
11.
 Swords in Rock
 03:01

Durée totale : 43:09

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Leaves' Eyes


Chronique @ ericb4

30 Août 2015

L'aventure au long cours se poursuit en eaux royales, aussi délectables que diluviennes...

Nouvel épisode, nouvelle saga, nouveau visage pour ce sixième album full length octroyé par le combo de metal symphonique allemand. D'aucuns ont pu penser que les recettes du groupe commençaient peu à peu à y perdre en luminescence et en impact auditif, bref, à s'étioler. L'histoire qui, ici, se poursuit, succédant, deux ans plus tard, à leur précédent opus, témoigne précisément d'une volonté manifeste de continuer à en découdre pour nos acolytes, et de quelle manière ! Suite à un romantique « Lovelorn » (2004), à un flamboyant et fondant « Vinland Saga » (2005), à un magnétique et orchestral « Njord » (2009), à un complexe et nuancé « Meredead » (2011) et à un incisif et linéaire « Symphonies of the Night » (2013), une autre dimension, empreinte de profondeur atmosphérique et de puissance percussive, plus habitée encore dans ce projet, s'amorce dorénavant. On va même jusqu'à flirter avec le baroque, avec une maîtrise éprouvée de ses effets, permettant au groupe d'éviter l'écueil d'une grandiloquence dont se nourrissent parfois ses homologues stylistiques. Se rapprocherait-on alors d'un paysage de notes proche d'un Nightwish, d'un Epica ou d'un Xandria dernière mouture ?

Bien qu'orchestralement colossale, cette nouvelle production nous amène à reconnaître l'architecture rythmique, les accords finement sculptés du groupe, et bien sûr, la ligne de chant, éminemment céleste et émouvante de Liv Kristine, que l'on retrouve fidèle à elle-même. Et cela, sans oublier les fondements gothiques, mélodiques, folk, participant, une fois encore, de la signature caractéristique de leur propos musical. C'est dire que le groupe se distingue encore de la concurrence tout en élevant d'un cran à la fois l'ampleur du champ acoustique, la diversité des ambiances et des effets, l'élargissement de l'offre artistique, en ayant pris soin de repenser les passages techniques distillés.

Au sein de l'expérimenté quintet, on ne manquera pas de retrouver Alexander Krull aux manettes, à la programmation et aux growls, Liv Kristine, parolière et chanteuse aux angéliques impulsions vocales, le guitariste émérite et bassiste Thorsten Bauer, le guitariste Pete Streit et le batteur Joris Nijenhuis. Il en émane un travail de studio transpirant une concentration de tous les instants, où chaque membre a participé, à sa manière, à l'élaboration du projet. On découvre alors des compositions au climat frondeur, plus incandescent qu'évanescent, ayant gagné en maturité et des textes délicatement écrits, témoignant de recherches historiques approfondies et d'une inspiration féconde parallèlement accolée au renouvellement des gammes du combo. Pour assoir un supplément d'emphase oratoire, le groupe a fait appel aux choeurs du London Voices ensemble ayant participé à de grandes productions telles que « Star Wars », « Lord of the Rings », entre autres. Par ailleurs, des invités ont été sollicités pour l'occasion : Simone Simons (Epica) et Lindy-Fay Hella (Wardruna) au chant, ainsi que Fieke van den Hurk (accordéon, vielle, hackbrett) et Sophie Zaaijer (violon) du groupe de folk épique néerlandais Cesair. On comprend dès lors les ambitions affichées par le groupe de dépasser le cadre strict de la classique palette vocale, reposant assez souvent sur le schéma de la belle et la bête, tout en faisant intervenir des artistes d'univers metal et international différents. Comme rien n'a été laissé au hasard, sur le plan de la production, on perçoit sans mal un souci du détail et des finitions, travaillées au scalpel, des arrangements dignes de grandes productions hollywoodiennes et une gestion optimale des enchaînements. En outre, cette rondelle a bénéficié d'une belle qualité d'enregistrement et d'un mixage plutôt affûté, ne laissant que peu de place aux notes parasites et aux déconnexions entre les parties en présence. Bref, tout semble se présenter sous les meilleurs auspices pour le fringant combo afin de nous accueillir dans son antre auditive richement ornée.

Un artwork de la pochette à l'inhabituelle ambiance guerrière témoigne déjà d'une figuration imagée de la thématique d'ensemble de l'oeuvre. Et ce, à l'instar d'une nouvelle histoire de vikings, dans laquelle chaque morceau retrace avec finesse quelques événements singuliers de la vie d'Harald, roi de Norvège, surnommé « Harald le dragon », inscrit dans l'Histoire Médiévale de Norvège. La restitution musico-historique de ces faits se base sur des sagas, rares sources disponibles pour les historiens, permettant ainsi d'avoir une connaissance parcellaire de certains faits. Tranches de vie dont nous ferons part au fil de l'analyse des morceaux, parmi les onze pistes se succédant sur un infiltrant ruban auditif de près de quarante-deux minutes. Pour précision, ce regard repose sur les versions Jewelcase (CD classique) et Download, parmi de nombreuses formules possibles.
Lorsque l'Histoire, ou l'une de ses légendes, inspire une œuvre musicale, elle peut la transfigurer au point de lui conférer une saveur particulière, lui insuffler un message singulier et tenir l'auditeur en haleine. Serait-on dans ce cas de figure, à l'aune de ces pièces solidement cousues entre elles et judicieusement unifiées, à l'empreinte Viking ? En fonction de la teneur factuelle des morceaux, les ambiances n'auront de cesse de se diversifier. Voyons plus précisément de quelle manière peut s'organiser le parcours auditif eu égard à certains moments phares de la vie du roi Harald durant ses jeunes années.

Commençons l'histoire par le début avant de pénétrer plus en profondeur dans les arcanes de l'oeuvre. Ainsi, la brève entame de l'opus, « Sweven », nous octroie des nappes synthétiques envoûtantes, arc-boutées sur quelques violoneuses empreintes doucereuses, se déployant majestueusement. Et ce, avant que la belle ne nous insuffle avec légèreté les premières notes auxquelles d'imposants choeurs répondent, par contraste, comme pour annoncer l'événement : Celui présagé par les dieux de la naissance d'un roi, Harald, qui jouera un rôle crucial en Norvège (IXe siècle après J.C.), étant le premier monarque à unifier le pays. On regrettera, cependant, la brutalité de la césure en fin de piste.
Suite à cette mise en éveil instrumental et vocal, plantant le décor de la scène, on pourra se demander quels épisodes particuliers ont retenu l'attention du combo au point d'imprégner leurs partitions de leur substance musico-historique ? Quelles atmosphères décèle-t-on eu égard à chacune de ces pièces ?

Pour nous immerger dans le faste et la grandeur de l'événement, le groupe a opté pour une spectaculaire mise en relief de l'espace sonore. Ainsi, sur « King of Kings », un xylophone, un métronome, des choeurs et un tapis synthétique nous accueillent en douceur. Et ce, sur un titre rythmiquement puissant, aux riffs saillants, où la lumière jaillit prestement de l'enceinte vocale de la lumineuse interprète sur les couplets. On progresse avec elle au fil d'un entraînant mid tempo à la patte heavy parallèlement à un parterre de choeurs, saisissants d'emphase, densifiant au fur et à mesure leur étreinte pour nous envelopper totalement, notamment sur les refrains. A la blonde déesse, à ce moment précis, de parachever de nous encenser de ses vibes qu'elle n'a de cesse d'élever jusqu'aux frontières de son spectre vocal, très haut perché. Comme pour ne pas quitter la belle du regard, la bête growleuse s'invite au spectacle, mais en toucher, le tout finissant crescendo. La ligne mélodique témoigne de belles ondulations aux colorations quasi magnétiques. Ainsi, le groupe n'a pas raté sa cible sur ce titre taillé pour les charts. Ambiance grandiose qui n'est pas sans rapport avec l'importance du fait : Issu de la lignée d'Odin, Harald a dix ans lorsqu'il monte sur le trône de plusieurs petits royaumes. Aussi, il est à la fois adulé (les choeurs symbolisent le peuple qui l'acclame), craint de par ses origines (d'où son surnom « Harald le dragon ») et a déjà ses détracteurs (dont font état les growls). Bref, l'exercice est parfaitement rôdé, scrupuleusement raccordé au sujet et ravit le tympan à chaque mesure.

Quelques actes particulièrement poignants relatent le caractère tragique de la situation vécue par les protagonistes, à commencer par celle du père d'Harald. Aussi, à l'aune de « Halvdan the Black », on frissonne d'entrée de jeu au rythme de percussions et vocalises tribales qu'on croirait émergées du ventre de la terre. Et pour cause, ce morceau est dédié à Halfdan le Noir, père d'Harald, dénommé le « roi des ténèbres », l'un des fils d'Odin. Ainsi, on déambule dans une sombre atmosphère gothique avant que l'entraînante piste ne nous attire en son sein par le corps vocal unifiant la lumineuse présence de Liv à un mur indéfectible de choristes oeuvrant à l'unisson, auxquels s'adjoint Alex, durcissant davantage le ton, cette fois, en lien avec la fatalité de la condition humaine. En outre, un magistral solo de guitare, signé Thorsten Bauer, nous agrippe immanquablement le pavillon, avant que l'épique toile oratoire ne nous assaille une dernière fois pour nous faire ressentir le caractère tragique de la destinée d'Halfdan. Les paroles nous amènent précisément à réaliser que le sort a voulu que le père d'Harald et une partie de sa suite, un soir après un festin, périssent brutalement au cours d'une traversée au-dessus d'un lac gelé : « Halvdan's body still and white. Men's bodies floating lifeless eyes ». Impressionnant et immersif épisode qu'on ne quitte pas d'une larme.

Parfois, la destinée est plus favorable, notamment pour le héros, avec quelques mises à l'épreuve, et la musique suit aussitôt ce mouvement.
D'obédience folk, « Feast of the Year », très court passage instrumental sous forme d'interlude, au son d'une cornemuse enjouée, relate un festin auquel ont assisté Halfdan et ses hommes. Aussi, un raccord thématique avec « Vengeance Venom » s'observe, titre frondeur d'inspiration folk, épique, jovial, relevé par des choeurs en liesse, assistant la déesse dans ses tribulations. Apparemment empli de gaîté, dans l'esprit de Cesair, ce morceau fait état de la soudaine disparition des mets. Dès lors, un Sami suspecté a été capturé et enchaîné par Halfdan, aussitôt libéré par Harald qui, de fait, obtient la protection divine éternelle du peuple Sami.
Par ailleurs, sur « Edge of Steel », faisant intervenir Simone Simons, une ambiance baroque en introduction se dessine, avant que la rythmique ne devienne vigoureuse et les riffs acérés, passant le relai à un climat folk aux sonorités encagées d'une cornemuse à peine voilée. Mais, c'est surtout à l'écoute des parties vocales qu'opère la magie, à l'aune d'un combat qui se profile. Atmosphère tumultueuse qui symbolise l'entrée en guerre d'Harald face à un comte qui ne veut pas se soumettre à ses règles. Bien que son chemin soit parsemé d'embûches, grâce aux Samis, il reçoit l'invincibilité lors de ses combats. Aussi, évoluant de concert, les choeurs offrent une puissance infiltrante au moment où deux déesses viennent se faire face : l'angélique et hypnotique filet de Liv face aux chatoyantes et séductrices impulsions de Simone, pour le meilleur, unies même dans l'adversité oratoire. La growleuse patte d'Alex vient se superposer à cet ensemble déjà roboratif pour jouer doublement des contrastes vocaux. Au final, on ne résiste pas bien longtemps à ce moment suspendu aux lèvres de nos bourreaux des cœurs. On appréciera aussi un beau dégradé de l'intensité de l'espace auditif en clôture de chapitre, à l'image de la sérénité de l'âme acquise par le roi grâce à ses adjuvants.

A d'autres moments, le climat se fait fondamentalement optimiste. Bien cadencé, « The Waking Eye » nous accueille avec quelques perles de pluie au piano, sur un même contraste vocal, mettant en regard les aériennes envolées en solo de Liv face aux terrestres et enveloppantes couvertures des choeurs. Les riffs se font corrosifs, les growls furieusement obscurs, qu'enlace une section rythmique incitative à un déhanché subreptice associé à un headbang ondulant. Les refrains onctueusement mélodieux n'ont aucun mal à déployer leurs effets pour que l'adhésion s'opère sans encombres, la sirène n'étant pas étrangère à cette emprise, faisant rayonner son délicat vibrato avec une redoutable efficacité. Atmosphère doucereuse qui n'est pas sans renvoyer au monde onirique plutôt optimiste des parents d'Harald quant à sa destinée, en dépit d'éventuels obstacles. Un petit break laisse exploser la reprise sur ce refrain qu'on entonnerait à tue-tête. On termine le parcours de la piste en apothéose. Autre moment souriant, à l'instar de « Sacred Vow », où des nappes synthétiques précèdent une diluvienne assise rythmique avant que les couplets ne déroulent leurs gammes sur une tonalité inspirante. En outre, on appréciera un magnifique solo de guitare avant que les câlinantes patines vocales de la belle ne viennent sublimer la grisante énergie de ce titre haut en couleurs orales, fleurant bon une ambiance romanesque. Les choeurs ne cèdent aucunement du terrain, offrant à la pièce une confondante ampleur, à la hauteur de l'événement : Harald, devenu roi de quelques territoires, charge ses hommes d'aller demander la main de la princesse Gyda, qui acceptera à la condition qu'il devienne le seul et unique roi de Norvège. Il lui en a fait la promesse, sous forme de vœu sacré. Il faut donc à tout prix vaincre ses ennemis pour que Harald puisse épouser Gyda et qu'il coupe enfin ses cheveux et sa barbe, qu'il laisse pour le moment volontairement pousser jusqu'à la victoire décisive.

Comme un prélude au dénouement, se cale « Haraldskvaedi », morceau démarrant par quelques murmures et des choeurs en tapinois, la belle évoluant alors en douceur au fil de vibes à fleur de peau et au saisissant timbre haut perché. Progressant sur un tapis folk rock, sur les traces de Clannad, l'éveil instrumental se fait progressif. C'est alors que les choeurs, comme un seul homme armé, déchirent tout sur leur passage, contrastant avec les caressantes intonations de la sirène. On symbolise ainsi majestueusement et en délicatesse un hymne à la vie amoureuse d'Harald et à ses victoires au cours de batailles armées.

En conséquence, un instant crucial va prendre forme et s'insinuer dans nos tympans alanguis pour ne plus s'en échapper. Ainsi, la fresque de l'opus, la bien-nommée « Blazing Waters » sera à l'image de la fameuse bataille de Hafrsfjord, capitale pour l'avenir de notre héros, magmatique et vénéneuse. Elle unit harmonieusement les timbres envoûtants de Liv et de Lindy-Fay, auxquels s'adjoint la patte growleuse du maître de cérémonie, le long d'une ligne mélodique attrayante, assise sur une rythmique puissante et des riffs crayeux. Complexe techniquement, octroyant des revirements inattendus, ce titre bourré d'énergie nous offre un picking à la lead guitare au top de sa forme. La virulence de nombreuses séries de notes renvoie précisément à l'âpreté des combats, particulièrement cruels et sanglants, ayant impliqué plus de vingt mille hommes venus de partout pour en découdre. Suite à un break opportun, la reprise sur le refrain se révèle être des plus immersives, notamment sous l'impulsion des vocalistes féminines et des choeurs, l'ensemble s'achevant sur un beau dégradé de l'intensité sonore en fin de piste, à l'image d'un moment émouvant, au goût suave d'une victoire, celle tant espérée par Harald. En mémoire de cette bataille épique, l'outro révèle ses atours. Au son métallique d'une épée glissant hors de son pochoir, de ceux, graciles, d'une flute et d'une cornemuse, « Swords in Rock » nous installe à bord d'un vaisseau folk bien trempé, doté de riffs crochus et d'une rythmique invitante et progressive. Cette atmosphère évoque précisément les trois épées, dénommées « Swords in Rock », rappelant la bataille de Hafrsfjord à laquelle a été immergé Harald, qui, victorieux, devint, de fait, roi de tout le pays. Ainsi, des choeurs guerriers perforent l'espace sonore de leur présence au moment où la sirène assiège nos âmes de ses vibes ouatées, notamment sur les refrains. Le tout s'achève dans un bain bouillonnant aux remous agités, à l'image des conséquences du conflit, précédant une brutale fermeture, symbolisant l'arrêt bienvenu des hostilités. Harald pourra dès lors accéder à la demande de sa promise...

Ainsi, on suit cette œuvre musicale du tympan telle une épopée, où les faits évoqués sont parfaitement mis en exergue par l'instrumentation et le corps oral. Pour en apprécier toute la teneur, il convient de s'imprégner du sens conféré aux paroles pour ressentir les effets d'une musique synchronisée à merveille avec son objet. Une empreinte folk un peu plus marquée qu'à l'accoutumée, une densification de l'espace vocal, des joutes oratoires rondement menées, des cheminements harmoniques bien tracés, un juste équilibre entre passages techniques et mélodiques, le tout étant calé sur une production plutôt soignée, nul doute qu'on pourra toucher à notre tour au sens profond du message que le combo a voulu faire passer à la lecture auditive et visuelle des événements relatés. Certes, les fans du groupe de la première heure pourraient requérir une phase d'adaptation à ce revirement de situation, mais retrouveront avec plaisir un combo qui les a fait vibrer depuis plus d'une décennie déjà. Avec un degré de maturité supplémentaire dans le jeu d'écriture et une recherche approfondie de nouvelles sonorités, sans oublier les fondamentales, le groupe élargit encore sa palette artistique. Et ce, pour surprendre sans brutaliser, envoûter sans avoir à forcer le trait, juste en toucher et avec ce supplément d'âme qui parfois manque un tantinet à certains de ses homologues stylistiques.

Pas de doutes, la contre-offensive du combo face aux autres cadors du genre s'avère redoutable. Elle ne s'est pas fait attendre bien longtemps et renseigne plus que jamais sur les intentions de nos acolytes de poursuivre leur chemin, sans demi-mesure, ni courbure de l'échine. Sans s'être travesti pour plaire à tout prix au plus grand nombre, le groupe a personnalisé ses textes et leur restitution, refondu son style, délivrant ses dernières gammes dans un dessein artistique novateur. Ainsi, nombreux devraient être les aficionados de metal symphonique à chant féminin à finir par succomber aux charmes autant qu'à l'épaisseur artistique de cet effort, à apprécier pleinement au fil de plusieurs écoutes. Est-ce à dire que Leaves' Eyes s'en sortirait aussi victorieux que Harald sur le champ de bataille ? L'accueil de cette œuvre que lui réservera l'auditorat, potentiel et/ou acquis, nous le révélera. Quoiqu'il en soit, arguons que ce nouvel opus ne laissera pas de marbre ceux qui se laisseront tenter par l'aventure...

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Flandre - 29 Septembre 2015: Une chronique détaillée, très complète, tout est dit! Merci Ericb4. Les Norvégiens ont bien mené leur drakkar et l'album est vraiment très réussi!
ericb4 - 29 Septembre 2015: Merci pour le compliment :) C'est vrai qu'on ne se lasse pas de se le repasser, ce pantagruélique album! On pourrait même l'apprécier de plus en plus au fil des écoutes...
freddym - 31 Octobre 2015: Merci pour cette magnifique chronique. Avant, je suivais Leaves'eyes du coin de l'oeil, sans trop de conviction; l'écoute de cet album me fait vraiment changer d'avis, il est superbe !
ericb4 - 31 Octobre 2015: Merci à toi. J'apprécie toujours autant cet album. Je suis heureux de voir qu'il t'a plu également. Certainement l'une des plus belles sorties de cette année dans ce registre.
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