Myths of Fate

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16/20
Nom du groupe Leaves' Eyes
Nom de l'album Myths of Fate
Type Album
Date de parution 22 Mars 2024
Labels AFM Records
Style MusicalHeavy Symphonique
Membres possèdant cet album15

Tracklist

DISC 1
1.
 Forged by Fire
 
2.
 Realm of Dark Waves
 
3.
 Who Wants to Live Forever
 
4.
 Hammer of the Gods
 
5.
 In Eternity
 
6.
 Fear the Serpent
 
7.
 Goddess of the Night
 
8.
 Sons of Triglav
 
9.
 Elder Spirit
 
10.
 Einherjar
 
11.
 Sail with the Dead
 


DISC 2 - Bonus - (Limited Edition)
1.
 Forged by Fire (Instrumental)
 
2.
 Realm of Dark Waves (Instrumental)
 
3.
 Who Wants to Live Forever (Instrumental)
 
4.
 Hammer of the Gods (Instrumental)
 
5.
 In Eternity (Instrumental)
 
6.
 Fear the Serpent (Instrumental)
 
7.
 Goddess of the Night (Instrumental)
 
8.
 Sons of Triglav (Instrumental)
 
9.
 Elder Spirit (Instrumental)
 
10.
 Einherjar (Instrumental)
 
11.
 Sail with the Dead (Instrumental)
 

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Leaves' Eyes


Chronique @ ericb4

18 Mars 2024

Une mosaïque de subtils contrastes jaillit des entrailles de cette opulente terre de légendes...

Voilà plus de deux décennies déjà que le combo allemand officie dans le si couru registre metal symphonique à chant mixte. Une prouesse en soi dans cette arène peuplée de redoutables gladiateurs, où nombreux sont ceux à se voir prématurément disparaître des tabloïds, quelle que soit l'époque considérée ! Une discographie riche de ses neuf albums full length auxquels s'adjoignent moult EP et une pléiade de singles, de multiples prestations scéniques égrainées et remarquées aux quatre coins de la planète et nombre de clips vidéo couronnent désormais la carrière du prolifique collectif teuton. Aussi, de fil en aiguille, le groupe a-t-il acquis une reconnaissance à l'international, faisant de lui l'une des figures de proue à l'aura incontestée de cet espace artistique.

Cela étant, il aura fallu patienter la bagatelle de quatre années suite au dantesque « The Last Viking » – que suivra le modeste mais seyant instrumental « Viking Spirit (Original Score) », un an plus tard –, avant de voir nos acolytes revenir enfin dans les rangs, alors munis d'un effort de même acabit, répondant au nom de « Myths of Fate », sorti, comme ses aînés, chez le puissant label allemand AFM Records. Pour précision, votre humble serviteur ne disposant pas encore du second disque de l'édition limitée, comprenant les versions instrumentales de chacun des 11 titres originaux, l'analyse de l'œuvre se basera sur la seule version oralisée de cet opus. Ce faisant, la fraîche rondelle ne serait-elle à considérer que comme une pierre de plus à ajouter au solide édifice discographique de la formation germanique ? De nouvelles portées ne s'inviteraient-elles pas à la danse, contribuant ainsi à faire de l'actuel mouvement une production à part entière dans son déjà long parcours ?

Pour cette nouvelle traversée en haute mer, c'est un équipage partiellement remanié qui nous ouvre les portes de son vaisseau amiral. Ainsi, aux côtés du mastermind, le claviériste, programmeur et growler Alexander Krull (Atrocity), se trouvent réunis : Elina Siirala (Angel Nation), soprano au cristallin filet de voix ; Micki Richter (Atrocity), à la guitare et à la basse ; Luc Gebhardt (Atrocity, Spiral Tower), en remplacement de Thorsten Bauer (ex-Atrocity), à la guitare ; Joris Nijenhuis (Atrocity, ex-Bloodred), à la batterie et aux chœurs. Aventure à la fois palpitante, enivrante et romanesque à laquelle participent à nouveau, pour l'occasion : Lea-Sophie Fischer (Eluveitie), au violon, et Thomas Roth, au Nyckelharpa, instrument de musique traditionnel à archet d'origine suédoise. De cette collaboration émane un propos metal symphonique aux relents celtiques, dans la lignée stylistique et atmosphérique des précédentes livraisons, mais non sans quelques sonorités inédites au programme des réjouissances.

Produit, mixé et mastérisé, tout comme ses devanciers, au Mastersound Studio, par son propriétaire, Alexander Krull (Elis, Midnattsol, Savn, Velvet Viper, Angel Nation, Belphegor...), cet arrivage fait montre d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut doublée d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Une production ''maison'' synonyme de mise en musique quasi optimale, ayant pour corolaire une technicité instrumentale parfaitement huilée et des lignes mélodiques des plus envoûtantes, renvoyant à la féconde inspiration de leurs auteurs. Ce faisant, c'est dans un ensorcelant monde de mythes et de légendes, scandinaves et slaves pour l'essentiel, que se plaisent à nous immerger, une fois encore, nos compères. Mais embarquons sans plus attendre à bord du drakkar pour une croisière que l'on espère ponctuée d'îlots enchanteurs...


Le combo interpelle à nouveau par sa faculté à concocter d'ensorcelants paysages de notes, susceptibles de s'inscrire durablement dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ce qu'attestent, tout d'abord, les plages les plus magmatiques de la rondelle. A commencer par « Realm of Dark Waves », entraînant up tempo aux riffs crochetés adossés à une frondeuse rythmique, dont l'atmosphère enjouée n'est pas sans renvoyer à celle d'un luxuriant « The Last Viking ». Pourvu à la fois d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les fluides impulsions de la sirène et d'un fringant solo de guitare, le ''tubesque'' méfait poussera assurément le chaland à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. On ne saurait davantage se soustraire à la vague de submersion qui va s'abattre sur nous à la lecture de « Who Wants to Live Forever », rayonnant effort aux riffs acérés, dont la filiation avec l'effort sus-mentionné ne saurait être démentie ; s'écoulant le long d'une radieuse rivière mélodique où se calent les magnétiques oscillations de la déesse, ce sémillant manifeste se jouera, à son tour, de toute tentative de résistance à son assimilation.

Sur un même modus operandi et tout en répondant à un souci de diversification atmosphérique, d'autres plages pourront, à leur tour, nous retenir plus que de raison. Ainsi, « Einherjar » se pose tel un rugueux manifeste heavy symphonique aux riffs brûlants, investi concomitamment de joviales sonorités folk ; où l'art de faire cohabiter le yin et le yang sur cette piste à la fois enfiévrée et dansante, où des chœurs en liesse escortent les claires volutes de la belle, alors aux prises avec les serpes oratoires d'une bête revêche. Et la sauce prend, in fine. On ne saurait davantage occulter « Sail with the Dead », chevaleresque up tempo metal symphonique un brin cinématique et pourvu d'une touche rock mélodique, plaçant alors le combo à quelques encâblures de ses fondamentaux stylistiques ; en dépit de quelques linéarités mélodiques placées sur notre route, mais insufflant une énergie aisément communicative, le pulsionnel méfait n'ira pas sans générer un headbang bien senti. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand le convoi instrumental ralentit un tantinet sa cadence, c'est sans ambages que nos acolytes trouveront les clés pour nous assigner à résidence. Ce que prouve, en premier lieu, « Forged by Fire », mid/up tempo power symphonique aux riffs épais, doublés d'un tapping effilé et de virulents coups de boutoir. Doté d'un refrain catchy, de judicieux changements de tonalité et d'un poignant face à face entre les angéliques inflexions de la belle et les corrosives attaques de son comparse de growler, ce hit en puissance ne se quittera qu'à regret. Le pavillon pourra également se voir happé par les vibes enchanteresses disséminées par « Hammer of the Gods », mid/up tempo d'obédience metal symphonique à la coloration celtique, dans la veine stylistique d'un « Meredead » ; dans ce vaste champ de turbulences, les joutes oratoires dispensées par nos deux vocalistes patentés génèrent un saisissant effet de contraste, celles-ci nous aspirant alors dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. Nous octroyant, pour sa part, une soudaine et grisante montée en régime du corps orchestral et oratoire tout en sauvegardant une mélodicité toute de fines nuances cousue, le mid tempo progressif « Fear the Serpent » pourrait bien faire plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Desserrant la bride d'un cran supplémentaire, la troupe parvient, là encore, et d'un battement d'ailes, à nous rallier à sa cause. Ce que démontre, d'une part, « In Eternity », félin mid tempo metal symphonique folk aux relents roots, dans la mouvance de « King of Kings ». Jouissant d'enchaînements intra piste ultra sécurisés, d'enivrants arpèges d'accords et d'incantations tribales des plus troublantes, l'énigmatique élan n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense. Dans cette énergie, on pourra non moins opter pour « Sons of Triglav », mid tempo heavy symphonique bien cadencé et aux riffs lipidiques, ponctué de growls aux intonations guerrières et s'écoulant, par effet de contraste, sur l'une des sentes mélodiques les plus grisantes. Et ce ne sont ni le vibrant solo de guitare dispensé ni les limpides patines de la princesse qui nous débouteront de cet épique effort, loin s'en faut. Enfin, c'est cheveux au vent que l'on parcourra « Elder Spirit », invitante piste où des effluves pop-rock entrent cette fois dans la composition de ce mouvement heavy symphonique qui, eu égard à son déferlement d'harmoniques, s'inscrit dans la lignée d'un « Vinland Saga » ; une heureuse cohabitation de styles pour une plage des plus enivrantes, que l'on ne quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité.

Lorsque les lumières se font plus tamisées, nos compères se muent alors en de véritables bourreaux des cœurs en bataille, nous adressant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ce qu'illustre « Goddess of the Night », ballade romantique jusqu'au bout des ongles et aux airs d'un slow qui emballe. Surmontée d'un violon empli de mélancolie, investi parallèlement de frissonnants clapotis pianistiques, et sous couvert de l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre, qu'empruntent les pénétrantes modulations de la maîtresse de cérémonie, la tendre aubade comblera, à n'en pas douter, les attentes de l'aficionado de moments intimistes.


Au final, le combo nous immerge au sein d'un propos aussi scintillant qu'énigmatique, ne manquant ni d'allant ni de panache, et ne concédant pas l'once d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland. Et tout comme ses illustres aînés, le nouveau-né jouit d'une ingénierie du son rutilante, se nourrit d'arpèges d'accords des plus enchanteurs tout en générant une charge émotionnelle difficile à contenir. Pour se sustenter, d'aucuns auraient toutefois souhaité des exercices de style plus variés qu'ils n'apparaissant, fresque, instrumentaux et autres duos en voix claire manquant cette fois à l'appel, ainsi que l'une ou l'autre prise de risque supplémentaire consentie par nos acolytes. Carences partiellement compensées par une large ouverture du champ des possibles stylistiques, moult variations atmosphériques et rythmiques dispensées, et par des lignes de chant bien rodées et en parfaite harmonie. Plus encore, une mosaïque de subtils contrastes jaillit des entrailles de cette opulente terre de légendes...

Note : 15,5/20

1 Commentaire

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MetalSonic99 - 19 Mars 2024:

Faudra que j'aille écouter ça quand il sortira! Merci pour cette chronique toujours aussi bien ficelée!

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