Krokus...
Ah, la Suisse, ses tennismen, ses placements bancaires sans risques, son Lac Leman et ses feux d’artifices géants...toute une époque...
14 millions d’albums vendus plus tard, des tournées mondiales dans les moindres recoins et des disques d’Or et de Platine plein les poches (ou presque),
Krokus revient après deux ans de travail acharné et un enregistrement aux célébrissimes Abbey
Road Studios. Et avec un line up on ne peut plus classique : Marc Storace (chant), Chris
Von Rohr (basse), Fernando
Von Arb (guitare), Mark Kohler (guitare) et surtout Mandy Meyer (guitare) qui fait son grand retour dans le groupe, 30 ans après avoir remplacé Tommy Kiefer pour les tournées
Metal Rendez-Vous (
1980) et
Hardware (1981).
Krokus se prendrait il pour un groupe de Rock Sudiste avec une telle armada de guitariste? A voir...
Le groupe n’ayant pas de batteur attitré, c’est Kosta Zafiriou (
Pink Cream 69, D.C. Cooper,
Unisonic) qui se charge des fûts.
Et C’est Chris
Von Rohr qui prend en main la production, on n’est jamais si bien servi que par soit même..
Au niveau de l’artwork, on les a connu plus inspirés. Ce
Dirty Dynamite et son chien fumeur risquant même de déclencher les foudres des censeurs pour ce qui est de la cigarette dans la bouche de l’animal...
L’introduction de l’album est d’ailleurs assurée par un de ces charmant aboyeurs poilus avant que le groupe ne nous entame en choeur un «Hallelujah Rock 'n' Roll». Titre emprunt de vérité puisqu’on ne va parler que de Rock N Roll dans les lignes qui suivent.
Alors, faut pas rêver. Quand on s’est cantonné dans un style pendant près de 40 ans, et bien on y reste. Si vous n’aimiez pas le groupe, ça ne changera pas. Si vous en étiez fan, ça ne changera pas non plus, puisque la recette est toujours la même musicalement. On les a souvent comparés à AC/DC et ça va continuer avec ce
Dirty Dynamite. Que ce soit au niveau de la construction des morceaux, de la sonorité des instruments. Il n’y a qu’a se coller dans les ouies Hallelujah Rock 'n' Roll, Go Baby Go ou Let the Good Times Roll.
Il y a quand même quelques variantes car on retrouve aussi un coté
Status Quo sur la partie solo de Go Bay Go, les titre Yellow Mary et
Dirty Dynamite ou du ZZ TOP sur Rattlesnake Rumble. Mais dans l’ensemble, pas de prise de risque inconsidéré, on reste, pour ce 18éme album, dans la continuité d’une carrière déjà bien remplie d’objets de ce genre.
Un poil de piano vient ornementer l’intro de
Dirty Dynamite, le titre éponyme. Le morceau en lui même relativement lent, casse un peu la dynamique de l’ensemble de l’album et sa fin en fade out laisse planer un doute...Le groupe savait il vraiment comment terminer ce morceau?
Il y a aussi quelques autres trucs pas vraiment indispensables mais qui se laissent écouter quand on est pris dans l’ambiance (Let the Good Times Roll, Dög Song). On est quand même tenté de bouger un peu les cervicales et de taper du pied à cause de ce sens du rythme que le groupe maitrise parfaitement (normal depuis le temps).
Et le slow...Eh oui, c’est un passage obligé ou plutôt ça l’a été dans les années 70/80 et
Krokus n’a pas perdu cette habitude et nous propose donc Help, relecture particulière du titre des Beatles. Rien d’exceptionnel là non plus mais les choeurs sont plutôt les bienvenus pour agrémenter un titre qu’on aurait presque pu retrouver sur un opus de
Lynyrd Skynyrd au vu de la version proposée (voix mise à part). Les guitares sont de sortie et ça s’entend. Les soli sont d’ailleurs différents des autres titres de l’album, plus techniques par instant et moins Blues dans l’âme. Une partie d’orgue style Hammond vient soutenir le tout sans que cela ne paraisse incongru. Sympathique.
La basse claque bien et le groupe étant fan de toutes ses rythmiques ou elle ressort entre deux riffs de guitares, elle assure un max comme sur Rattlesnake Rumble ou Better Than
Sex, qui commence comme du
Slade et qui finit comme souvent dans un style très... AC/DC (une structure à la Let There Be Rock).
La batterie, dans un style très épuré mais digne d’un métronome réglé sur l’horloge atomique (voir
Phil Rudd pour la définition), s’intégre parfaitement à l’ensemble. C’est propre, c’est carré, c’est Australien.
La voix reprend des allures de Bon Scott comme à son habitude sur certains titres comme Better Than
Sex, Gog Baby Go ou
Live Ma
Life. Mais Marc Storace a un peu perdu des ses capacités qui en faisaient le clone parfait il y a encore quelques années de cela. Cela n’enlève rien à son talent, l’organe reste puissant, mais il manque ce petit plus qui faisait qu’on pouvait intégrer leurs compos sans problème dans un album d’AC/DC sans qu’on soit choqué.
Krokus a sorti des albums cultes dans sa jeunesse (et donc dans la notre aussi). Il suffit de se rappeler les sorties de
Metal Rendez-Vous (
1980),
Hardware (1981),
One Vice at a Time (1982) ou
Headhunter (1983) pour se remmémorer que ce groupe était un des leaders du style. Ce
Dirty Dynamite ne les rejoindra pas au firmament des albums indispensables du groupe mais il ne manque pas grand chose. Il n’en reste pas moins une excellente introduction pour tous ceux qui ne connaissent pas
Krokus et qui voudraient s’y intéresser.
Par contre, tu parles du 18eme album de Krokus et sur la fiche du groupe, je compte que c'est le 17eme. En manquerait t'il un dans la discographie ?
La plupart des titres sont courts (autour de 3'30) et cela me semble le format idéal.
Juste un bémol concernant le fait que 3 guitaristes officient désormais dans le groupe et que cela ne se ressent pas vraiment. Quel intérêt?
Je me pose toujours la même question concernant Maiden mais je suis hors sujet ici :-)
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