En 1986
Krokus est au zénith de son succès après
Headhunter en 1983 qui leur ouvrit les portes de la gloire et
The Blitz en 1984 qui fut disque d'or. A l'arrivée de Marc Storace 6 ans plus tôt le groupe avait durcie son style et proposait un
Hard Rock beaucoup plus incisif et direct qu'à ses débuts pour coller avec la voix de leur nouveau chanteur. Avec
Change of Address Krokus change à nouveau. Chris
Von Rohr qui était le dernier membre de la formation d'origine est éjecté du groupe. C'est peut être ce qui provoqua ce revirement de style soudain.
Bon on est habitué au fait que le groupe nous ponde des pochettes horribles mais pas à ce qu'ils pondent des riffs foireux.
En tout cas on peut dire que
Krokus n'est plus réellement le
Krokus auquel les fans s'étaient habitué. La musique des suisses est beaucoup plus posée qu'avant. Le
Hard Rock de
Krokus devient beaucoup plus facile d'accès et certains diront que le groupe a opéré un revirement purement commercial. Si c'est le cas ce fut un échec. Personnellement je pense que l'absence de Chris
Von Rohr a joué un rôle car à son retour sur l'album suivant le groupe a retrouvé le style qui fit sa force et sa gloire.
Déjà dès l'intro du premier titre on se dit : "Oula, qu'est-ce qui s'est passé ?". Le groupe est méconnaissable.
Ici les compositions ne s'envolent pas, on reste au raz du plancher. On arrive pas à se jeter dans la musique de
Krokus comme sur les albums précédents. Les titres paraissent incroyablement longs et on hésite à en passer certains.
Déjà rien que la voix de Marc Storace. Son timbre si marquant et son chant puissant qui nous font d'habitude frissonner dans toute l'échine sont ici complètement absent. Le chanteur se contente d'un chant basique où sa voix n'est jamais poussée, même
Kurt Cobain avait plus de rage dans la voix. Ceux qui se délectent encore de la voix de Marc Storace sur des titres comme "
Night Wolf", "
Headhunter" ou encore "Headstrokes" doivent pleurer en entendant ce désastre.
Même la reprise du hit
School's Out de
Alice Cooper est un désastre. Comment peut-on faire un tel ratage quand on part d'un titre pareil ? Les riffs sont repris sans qu'on y touche absolument rien mais manque de l'envergure de ceux de la version du Coop'. Quant au chant, Marc essaie d'y mettre du sien mais dans le mauvais sens. Marc Storace est un champion des montées fulgurante dans les aigus et là il se prend à faire l'effet inverse. Il tente d'avoir une voix qui se rapproche de celle d'
Alice Cooper en adoptant un timbre plus grave et légèrement "grésillant" mais on sent bien que ce n'est absolument pas sa tasse de thé.
C'est dommage car "Say Goodbye" aurait put être un très bon titre s'il n'avait pas été affligé de ce chant ridicule pour quelqu'un de la carrure de Marc Storace. Par moment on se demande même s'il n'ont pas drogué son café pour atteindre une telle platitude.
Platitude qui se ressent également dans les riffs. Des riffs sans énergie et des soli sans aucun feeling. A croire que les membres du groupes étaient neurasthéniques lorsqu'ils ont enregistré ce disque. La basse est quant à elle très discrète et quand elle se démarque c'est pour nous témoigner de sa froideur incommensurable. Les lignes de la quatre cordes sont tout bonnement robotiques.
Et pour cacher la misère le groupe a rajouté des nappes et des nappes de synthé. Sauf que ce synthé n'aide absolument pas le groupe. Il est froid et sans émotion, on dirait qu'ils ont piqué le clavier à un mauvais chanteur de variété.
Et les compositions ne seront pas sauvées par la production. Les riffs peu inspirés de ce disque sont en plus plombés par un son sans aucun reflet. Le résultat est ultra plat.
On ressent pourtant un certain potentiel qui émane de cet album. Par exemple le refrain de "World On
Fire" aurait été une véritablement bombe si Marc Storace y avait mis un peu plus de conviction et si les chœurs n'étaient pas aussi niais. Le solo de fin est même plutôt bien foutu.
Il en va de même pour l'intro de "Long Way From
Home", en l'entendant on se dit que le groupe va peut être se rattraper en clôturant le disque de manière édifiante mais on est toute suite rattrapé par le chant (encore que sur ce titre il remonte un peu sur certains passage des couplets) et les nappes de synthés insupportables. Le refrain est réellement affligeant, on sent la fin de couplet monter, on s’attend à une explosion et tout retombe comme un vieux pétard mouillé.
Heureusement le groupe va se ressaisir sur
Heart Attack l'année suivante. Change Of Adress n'aura été qu'une erreur de parcours et l'erreur est humaine.
On ne retiendra pas grand chose de ce disque en définitive. Le duo "Say Goodbye"/"World On
Fire" sauve quelque peu les meubles mais même là le résultat n'est pas réellement là.
8/20
Et bien non, pourquoi y aurait il un souci comme tu dis? Un album reflète le mood d un groupe a l instant T, c est un problème d avoir des émotions ?
Si cette année là ils avaient envis de la faire comme ça, ils l a font comme ça. Et alors? Le titre de l album n est pas assez explicit?
Voila encore du sectarisme à la Francaise ou tout se met dans des boites et si ca dépasse des codes que l on se fait soi meme alors c est mauvais...
Perso j adore le premier album de Ministry autant que les suivants. La vie est faite de phases successives et non pas de monotonie fort heureusement.
Mais bon, tout ceci est au gout de chacun et de son ouverture d esprit.
Je comprend qu un génie comme Gainsbourg ai ramé pour être reconnu avec des avis acerbes comme celui ci ou on tente d expliquer qu ils n auraient pas dû faire ca comme ça parce que ceci ou cela.
Metallica est géant justement parce qu il a su se diversifier et se foutre totalement des avis des gens.
Alors pas du tout. Penser que je dis ça par sectarisme c'est parfaitement me méconnaître. Et tes exemples sont, sans le savoir, très mal choisit. J'adore Gainsbourg (sauf la période reggae mais j'aime pas le reggae donc fatalement...) et je défends tout les albums de Metallica. A part Death Magnetic avec lequel j'ai du mal.
Mais je suis d'une ouverture d'esprit à toute épreuve. J'aime vraiment de tout dans tout les styles.
Mais là c'est pas une démarche artistique à la Mastodon. Je ressens vraiment un manque de pêche et d'inspiration.
Mais après si tu prends du plaisir avec ce disque tant mieux.
Parce qu'au final c'est ça le plus important, prendre du plaisir en écoutant la musique. Je suis persuadé qu'à l'inverse j'aime des disques que tu trouves complètement foireux. Et c'est tant mieux dans ce sens.
Bon année l'ami. ;)
Alors tant mieux si je me trompe, jepréfère me tromper quand c'est dans ce sens là ;)
Nous sommes d'accord quandon parle de ressentis ou d'attente de la part d'un groupe quand on s'en fait une idée, mais cela ne veut encore une fois pas dre que c'est mauvais?
Va lire l'interview de stephane Buriez sur le site Metal radio qui reprend tout son intineraire. Il explique bien les changements de line up, les envies, les obligations contractuelles etc. Ceci explique souvent cela.
Mais il n'empeche que si jaime moins des albums par rapport a d'autres ce n'est pas parce qu'il est mauvais, c'est juste que ça ne me conviens pas par rapport à mes gouts personnels ;)
Deja, noter un album est horrible, qui sommes nous pour nous prendre pour des professeurs donneurs de leçons? Je ne dis pas ça pour toi, je faisais pareil: Mais j'ai tout éffacé car je ne prend que ce qui me plqit, et je peux changer d'avis. ;)
Les albums reggae de Gainsbarre sont symboliques, il amene le reggae en france, avec le grand Lavilliers ne l'oublions pas! Ne serait ce que pour ça, ils sont indispensables!
Au plaisir de te lire sur d'autres posts... ;)
Une bien bonne année à toi aussi :).
Je comprends tout à fait que l'art est affaire de goût. C'est ce que je te disais quand j'ai évoqué le fait qu'il y a certainement des disques que j'aime et que tu trouverais mauvais.
Par contre je ne pense pas que ce soit un argument indépassable. Parce qu'à ce compte là, tout est bien et rien n'est mauvais. Et ça je ne pense pas que ce soit vrai. Il y a des œuvres qui sont ratées, sans toutefois nous empêcher de les apprécier pour des raisons propres à chacun.
De plus, les genres musicaux existent et sont reconnaissables par des critères objectifs. Sans eux, ils ne veulent rien dire.
Ce disque a été enregistré par un groupe de hard rock/heavy métal et de ce fait on attend certaines caractéristiques du disque qu'on écoute.
Si jamais le groupe avait fait la promo du disque en disant "nous avons fait un disque de pop car nous avions besoin de nous aérer la tête" je ne dirais rien. Mais je n'ai rien lu en ce sens. Au contraire, le retour au bercail à l'album suivant de Chris Von Rhor montre bien que, sur ce disque, ils s sont retrouvés dans leur compositeur et qu'ils étaient un peu perdus. Peut-être se sont-ils laissés entraîner vers un horizon plus "vendeur" un peu comme Megadeth avec Risk.
J'en veux pour "preuve" Marc Storace qui est complètement à contre courant de son talent.
J'irais lire l'interview dont tu me parles à l'occasion, par curiosité.
Je suis tout à fait d'accord avec toi pour le coup des notes. D'ailleurs tu peux voir que toute mes chroniques datent de plusieurs années. J'ai arrêté d'en écrire parce que je me suis rendu compte que je n'étais pas à l'aise avec cette forme qui oblige à parler de subjectivité sous couvert d'objectivité.
Parce que si il y a des critères objectifs dans l'art, comme je l'ai écrit plus haut, nous ne les percevons qu'à travers nos yeux. On ne peut effectivement pas traiter l'art comme on traiterait d'un logiciel par exemple.
Je pense que c'est cette forme qui crée cette incompréhension entre nous.
Pour Gainsbourg, c'est surtout sa marseillaise en reggae que je trouve très forte d'un point de vue symbolique.
Bob Marley n'était pas déjà connu en France avec les albums de Gainsbourg et Lavilliers ?
Au plaisir également de te lire de nouveau :)
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