L'homme est un spécimen de vie très spécial et fascinant... Tout être humain, s'il en a la chance, vit selon le même chemin, pouvant se passer très doucement, mais sûrement : cet être naît, ensuite il dit ses premiers mots, il grandit, il passe une période très mouvementée qu'est l'étude, par la suite il travaille dur, il prend sa retraite et pour finir, il meurt. Mais pendant toute cette phase se passe une période pouvant être affreuse pour certains, remplie d'angoisse, d'anxiété pour le futur, de larmes, de tristesse, de mal-être, pouvant également montrer de l'agressivité, presque abusivement, ce qui dépend en effet de la personne concernée. Je parle bien entendu de la fameuse crise d'adolescence. On pourrait comparer cette intense expérience au début de la discographie de ce groupe qu'est
Gotthard. Un an à peine après la sortie de leur premier album, éponyme qui plus est,
Gotthard se décida à sortir un nouvel album, appelé
Dial Hard. Justement, le premier album était déjà, pour un début, assez bien abouti, agréablement surprenant, faisant penser à cette naissance de
Gotthard, poursuivie par la croissance. Si je parle de crise, pour ce nouvel album, c'est que tout bonnement, ce
Dial Hard est très persuasif, tant il est agressif. Si l'on passe rapidement en revue la pochette, on peut déjà apercevoir un clavier, vierge, délabré et sans couleurs, sans vie, faisant quant à lui penser à cette vie plongée dans le mal-être.
Et la musique fera également ses preuves ! Lorsque l'on écoute, par exemple, le morceau faisant débuter cette tornade "Higher". Ce morceau laissera Steve Lee nous rappeler sa voix qui nous avait tant éblouis lors du premier album, commençant par un bout de chant, qui montera vite dans les aigus, et dans l'agressivité, suivie par un break monumental, accompagné de notre bon vieux
Leo Leoni, qui n'a non plus rien perdu de sa capacité remarquable, débutant son jeu de guitare avec une sorte de simulation de moteur de grosse moto, toujours accompagné de la batterie, nous offrant des descentes de toms toujours aussi époustouflantes. Décidément, le comique et agréable à vivre Hena Habegger est toujours ici pour nous offrir des démonstrations plus qu'exemplaires... Cependant, cette crise se terminera tout de même par une ballade, comme évidemment tous les albums du groupe, encore à nos jours, "I'm on My Way", titre également évocateur de cette angoisse pour le futur de la vie de l'homme, commençant par une magnifique mélodie à la guitare, poursuivie par un refrain aux ambiances désespérément émouvantes (et dans le sens positif du terme !). Ce morceau aura de quoi terminer en beauté l'album le plus dur et agressif de toute la carrière de
Gotthard. Un autre morceau très évocateur, notamment le titre, et plus particulièrement dans la passion pour le sexe que certains adolescents ont lors de leur crise : "Love for
Money". Morceau déjà très intense auquel le chant nous redonne des cris de terreur, sans abandonner la batterie mid-tempo, la guitare toujours assez importante, très présente.
Après ces titres très évocateurs, attaquons nous à certains morceaux plus originaux, tels que "
Mountain Mama", qui est, ou plutôt, était encore dans les derniers concerts. Alors que la batterie nous éblouit avec son rythme toujours très intensif,
Leo Leoni nous fera part alors d'un chant très particulier, faisant sortir un son très bizarre, presque en même temps que Steve Lee au chant, ainsi que certaines trompettes quelque peu présentes à certains moments du refrain. Les autres morceaux de cet album sont eux aussi très intéressants, tout comme "I'm Your Travelin' Man", "Here Comes the Heat", avec sa puissance et sa rapidité, "Dirty
Devil Rock", "Come
Together", et encore certains autres. Le seul minuscule bémol que l'on trouvera parmi cet album est "Get a While You Can", plutôt moins digne d'intérêt, comparé aux autres.
Gotthard frappe très fort avec cette crise, avec de l'agressivité à souhait, rapide, également, très imaginatif et varié, qui ne lassera pas l'auditeur de sitôt, et qui sera également un des meilleurs albums du groupe avec
Domino Effect, sorti en 2007. A consommer sans hésiter...
Merci pour la chronique
Ce 2e album de Gotthard est une pure tuerie en matière de Hard Rock et il reste encore aujourd'hui mon album préféré.
Rien à jeter, j'aime tous les morceaux, mais mes 3 préférés sont Mountain Mama, She Goes Down et Dirty Devil Rock.
Une seule et superbe ballade, ça suffit, car plus tard Gotthard aura tendance à en abuser.
Bref du hard rock, bien couillu, bien carré, comme je l'aime depuis plus de 50 ans, j'en redemande.
19/20
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire