Depuis un très bon G sorti en 1996 qui marquait indéniablement une rupture avec ses oeuvres précédentes puisqu'ils y abandonnaient quelque peu ce côté superbement primaire et ce grain si particulièrement Rock au profit de quelque chose de plus maîtrisée et de plus accessible, les Suisses de
Gotthard auront enchaîné les albums plus ou moins réussis. En 2009,
Need to Believe marquait le retour du collectif originaire de Lugano à une inspiration plus efficace et plus convaincante. Un constat que
Firebirth, au-delà du drame que l'on sait et qui vit le décès du grand Steve Lee, confirmait. Les adeptes les plus fervents n'avaient qu'un seul souhait à l'aube de ce onzième effort baptisé
Bang! : que le groupe poursuive sur le chemin de ce retour en grâce.
La présence de ces riffs "Bluesy" délicieusement épais, de cet orgue hammond omniprésent mais aussi de ces voix habitées et sensuelles (cultivant le souvenir de ce prédécesseur tragiquement disparu en somme) qui composent ce nouvel opus nous renvoient immanquablement à l'époque bénie où la formation helvète sortait son troisième opus (
Bang!, Get Up 'n' Move On, I
Won't look
Down et ses airs qui ne seront pas sans nous rappeler aux bons souvenirs d'un
Led Zeppelin, My Belief,
Red on a Sleeve, My Ticket Man, ...) mais aussi à un passé plus antique où
Deep Purple,
Whitesnake,
Led Zeppelin et quelques autres s'illustraient remarquablement.
Néanmoins, au-delà de ce passéisme notoire, il y a aussi dans ce disque une part d'ombre, une obscurité, un voile tourmenté, et notamment dans ces guitares qui parfois deviennent soudainement plus ténébreuses et graves, ajoutant à l'ensemble une touche de modernité qu'une production très actuelle met, de surcroît, en exergue.
Autant d'éléments et d'aspirations que
Gotthard conjugue avec subtilité comme par exemple sur un Jump the Gun particulièrement séduisant, fort de ces airs singulièrement acérés et charmeurs, et qui revêt de cette noirceur alors que se termine une entame très suave et très proche, toutes proportions gardées, de celle que l'on pouvait entendre sur certains titres de G. Mais aussi sur I Want it All très direct et pugnace.
Une fois encore, traditions obligent, on regrettera que ce disque soit constitué d'un peu trop de ballades puisque près d'un tiers de cet opus sera consacré à cet exercice. Bien évidemment, coutumes obligent, certaines seront très appréciables (
Feel What I Feel ou un C'est la Vie aux guitares acoustiques et accordéons dont les mélodies ne seront pas sans nous évoquer le Can't Help Falling In Love d'Elvis Presley) alors que d'autres se contenteront juste de nous distraire agréablement (Maybe, Thank you...). Aucune cependant ne nous ennuiera au point de jeter l'opprobre sur ce nouvel effort.
Les Suisses de
Gotthard, avec ce
Bang! inspiré et efficace, n'auront donc aucune peine à continuer leur ascension sur la voie royale de cette juste reconquête entamée avec
Need to Believe. Souhaitons simplement que
Leo Leoni et ses comparses ne s'arrêtent pas en si bon chemin.
J'avais peur du titre "Bang" parce que mes chouchous de Thunder ont pondu ce que j'estime être le pire album de leur carrière sous ce même titre :-)
Dommage, comme souvent de remplir ras la gueule le skeud. Sur ma version, y'a 3 bonus en plus des 14 titres. On frôle l'overdose...
Bien évidemment Lee manque (beaucoup) mais Maeder est un foutu bon chanteur lui aussi. Je regrette que parfois il "singe" un peu Lee.
Pour finir, un peu surpris que tu classes "Feel What I Feel" parmi les ballades. J'ai pas eu le même feeling. C'est plus un mid tempo à mon oreille. Mais bon, on est d'accord c'est pas du thrash.
Sinon, je regrette également certaines mimiques de Maeder qui donne à son chant des allures, parfois, trop proches de celles de Lee. Après je me dis aussi que c'est sans doute, aussi, un peu pour ça qu'ils l'ont choisis.
Pour Feel What I Feel, je lui trouve un côté sentimentalo-touchant-encourageant qui me font la classer dans les ballades. Typiquement un de ces morceaux qu'on retrouve dans les teenages-séries quand le héros vient de se faire plaquer et qu'il se souvient de tous les moments passés avec son ex dans un flashback bien comme il faut. Ceci-dit, nous sommes bien d'accord, ce titre n'est ni du Thrash, ni même une ballade pure et dure.
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