Il y a des groupes qui naissent une année quelconque, et qui savent, à peine la formation du groupe au complet, nous montrer une musique riche en inspiration et en imagination, tout comme a su le faire
Gotthard dès son premier album.
Formé en 1992 à Lugano, ville au fond de la région du Tessin, au sud de la Suisse, le groupe a su se forger un line-up digne de ce nom. Et ce, avec des membres, encore à l'époque inconnus, tels que Steve Lee, qui assurera au chant jusqu'à son décès tragique en 2010,
Leo Leoni qui nous épatera avec son jeu de guitare assez hors du commun, Marc Lynn, qui, semblant assez discret au début de la carrière du groupe, gardera sa motivation pendant plus de deux décennies, tout comme
Leo Leoni et l'unique batteur très plaisantin, mais qui, tout de même, reste un batteur sérieux et motivé jusqu'au bout des ongles : Hena Habegger.
Ainsi, les quatre hommes commencèrent leur carrière de pur hard rock avec un album éponyme,
Gotthard.
Déjà, la pochette existe en deux versions, l'une plus fréquente que l'autre. La plus répertoriée étant celle que vous voyez ci-dessus, sorte de visage gravé sur de la matière assez mystérieuse verte, ce qui donne un résultat très trouble, avec ses yeux en forme de diamants resplendissants. La deuxième pochette sera exactement la même, mais le vert se métamorphosera en orange, simplement.
Après ceci, partons à la conquête de ce premier album. Alors, on peut déjà établir que nous sommes loin de la musique dotée d'une rythmique simple comme
AC-DC, mais disons que Hena Habegger se lâche, nous donne des breaks et se défoule sur sa cymbale chinoise (Chose inimaginable pour les Australiens cités plus haut...) dans "Downtown". Quant au chant, Steve Lee nous marquera d'entrée avec son timbre aigu, son pouvoir de chanter si ambitieusement, très souvent, lors des refrains, accompagné de choeurs encore plus aigus que son chant pourtant très impressionnant.
Dans la musique, globalement, nous trouvons de tout, allant de reprises de mythes datant de 1968 composés par
Deep Purple, "
Hush", qui sera une version très hardie, mais très réussie du groupe, qui se conclura par une note de chant époustouflante, montant toujours plus, jusqu'à en nous faire siffler les oreilles. Nous trouverons des morceaux lents et intenses, principalement le magnifique "
Firedance", au riff accompagné d'un hurlement tenu étonnamment pendant un temps plutôt long. Nous trouverons également une ballade, composée uniquement de chant et guitare acoustique, comme "All I Care For", qui sera un bon temps de pause pour reposer les oreilles après tout cet acharnement incessant.
Mais le morceau le plus impressionnant et marquant de ce premier album restera sans nul doute "
Hunter", morceau abandonné depuis de nombreuses années par ce groupe. Rythme assez rapide, caisse claire martelée, refrain et pré-refrain incroyable, solo de guitare magnifiquement joué et très audible, final exclusivement aux toms et à la grosse caisse, qui nous donneront un jeu assez étonnant.
Il faut en parler un peu, ce chant que nous donne Steve Lee nous marquera dès ce premier album, tant par la douceur donnée dans les ballades que par les notes hargneuses et hautes comme ce fameux final dans "
Hush", ou encore par ces cris très dévastateurs donnés dans "Mean Street Rocket", et ceci a toujours été un point incroyablement positif pour ces Suisses...
Cependant, la déception sera à son comble à l'écoute d'un morceau beaucoup trop old school à mon goût comme "Get
Down", presque trop rythmé, désespérément simpliste, sauvé uniquement par ses claviers omniprésents. La seconde grande déception de cet album est le déprimant "
Angel", dès les premières notes d'un instrument très mystérieux. On a vraiment l'impression que les Suisses ont écrit ce morceau pour faire part de leur soi-disant dépression, ou encore l'ont-ils écrit pour montrer une facette assez sombre du groupe ? Difficile à dire... La première fois, tout de même, passera bien, mais à force, la lassitude se fera atrocement sentir... Et aussi, la dernière déception de cet album, sera "
That's It", où on se demande vraiment dans quelle ambiance est on censé être... Et la question qui se pose, surtout, est vraiment ce que les musiciens cherchent à nous montrer... Alors oui, Hena Habegger sait faire des roulements basiques de caisse claire, chose que tous les batteurs peuvent sans doute faire, et surtout, où est donc passé Steve Lee ? Effectivement, il a été remplacé par des voix féminines fredonnant quelques onomatopées tonitruantes, ce qui est vraiment très curieux.
Voilà, le premier album qui fit démarrer la carrière d'un des plus grands groupes de hard rock suisses s'avérera très pertinent et ingénieux. Cependant, certains points sont encore plutôt décevants, mais pas assez pour faire perdre trop de positif. Et, ce que l'on peut également trouver à reprocher à propos de cet album est le manque de longueur des morceaux. Cela passe presque trop rapidement. C'est un album idéal pour ceux qui veulent découvrir le groupe, ils ne seront sans doute pas déçus. A conseiller aux assoiffés de nouveautés de hard rock à leur actif, toujours prêts pour se mettre une galette déjà vieille de presque deux décennies.
pourquoi? une minute culturelle n'a jamais tué personne.
pour ceux qui ne le savent pas il s'agirait du visage du christ ensanglanté qui a marqué les tissus de ce "saint suaire" après décrochage du corps de Jesus de la croix.
Voilà pourquoi en écrivant "je ne m'étendrai pas sur les détails", je ne voulais pas créer de polémique ;-)
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