Je sais que les langues de vipère sont nombreuses dès que l’on s’attaque à un tel album mais peu importe, l’ignorance est la meilleure des défenses. Je sais aussi que vous avez déjà lu 342 chroniques de "
De Mysteriis Dom Sathanas", aucune importance car le plaisir de vous en parler est là.
Et il y en aurait long à dire sur cet album, qui est une histoire à lui seul, mais on va synthétiser la chose si vous avez déjà lu 342 chroniques et que vous connaissez l’histoire du black metal par cœur!
Effectivement "DMDS" est une pièce plutôt particulière : illustrée avec les derniers textes du défunt
Dead mais interprété par
Attila Csihar, jeux de guitares d’Euronymous avant sa mort, et le plus étonnant est que la basse était tenu par Varg Vikernes (si vous connaissez votre leçon il m’est inutile de vous rappeler que Vikernes a tué Euronymous!). Aussi étonnant soit il, "DMDS" est le premier album du groupe, sorti en
1994 alors qu’Euronymous était déjà mort depuis un an, car entre temps est né une controverse du fait que les parents d’Oystein Aarseth (Euronymous) ne voulaient pas que les lignes de basse de Vikernes figurent sur l’album. Et à l’heure qu’il est personne ne sait réellement si les lignes de basse ont été réenregistrées ou non, certaines rumeurs disant qu'elles auraient refaites, d’autres démentant ce fait.
Lorsque l’on parle de black metal, on s’attend souvent à une mauvaise production où le lo-fi est une tradition. Les préjugés sont trompeurs car "DMDS" a eu le droit à une production honorable sans pour autant que celle-ci ne soit parfaite afin de garder cette aura noire si attirante à mes oreilles. Disons que la production est juste pile poil comme il faut. Les guitares lâchant des riffs simplistes ont une saturation vraiment très particulière accompagnées d’une basse qui vibre d’une lugubre profondeur.
Hellhammer derrière ses fûts dévoile son impressionnant feeling et sa parfaite maîtrise technique de l’instrument à l’oppressante résonance (je me surprends d’ailleurs parfois à n’écouter que la batterie). Et puis il y a bien sur le chant d’
Attila qui a été vivement critiqué par les fans de la première heure (et critiqué encore aujourd’hui) car soit disant qu’il était inférieur à celui de
Dead et ne correspondait pas au black metal de
Mayhem. Chose à laquelle il fallait s’attendre car le chant d’
Attila est bien loin des cris écorchés typiques du black metal, naviguant sur une voix d’outre-tombe faite de grognements bestiales et de hurlements de folie.
Le mix de toute cette créativité donne vie à une morbide et malsaine atmosphère parfaitement perceptible. Une atmosphère si pesante qu’un frisson glaciale remontant le long du dos se fait lentement ressentir, que la chair de poule apparaît doucement sur les bras, que l’on sent notre gorge comme étranglé qui s’assèche, que l’oxygène se fait rare, que l’effroi ressenti provoque cette transpiration si froide et désagréable. Le sentiment de percevoir l’omniprésente puissance des ténèbres déclare alors une phobie nocturne condamnant à une folie irrémédiable.
On ne saurait cité comme référence à tout ce ressenti des morceaux comme "
Freezing Moon" à la funèbre atmosphère grâce entre autre à ce solis certes simpliste mais terrifiant, le titre éponyme où
Attila s’essaye à ce chant particulier qu’est l’alto, ou encore "
Pagan Fears" et "From The
Dark Past". Rassurez vous les autres sont loin d’être à jeter et dégage ni plus ni moins la même ambiance.
Là où certain peuvent être dur envers cet album, là où certain dénigre son contenu, là où certain doute du talent de ses musiciens et de l’atmosphère dégagé par leur musique, moi je le clame comme une référence absolue du black métal aux cotés des deux autres œuvres sorties cette même année de
1994 que sont "In The
Nightside Eclipse" et "Transilvanian Hunger". Musicalement parlant il n’y a rien vraiment d’extraordinaire si ce n’est le jeu époustouflant d’
Hellhammer et le chant d’
Attila (tout de même!).
"
De Mysteriis Dom Sathanas" signe la fin de la première ère de
Mayhem,
Hellhammer ayant décidé de mettre fin au groupe après la sortie de l’album avant que ce dernier n’annonce la reformation en 1997. Parce que cette album est gravé au panthéon des légendes, il se doit d’être possédé par tout fan de black métal.
A écouter : Absolument tout et en particuliers
Funeral Fog ,
Freezing Moon ,
Life Eternal ,
De Mysteriis Dom Sathanas ...
Note : 20/20
Extrait du webzine www.metalsickness.com
Blackpsychoz
Belle chronique c'est incroyable l'histoire de cet album ainsi que les débuts de ce groupe comme quoi le black metal n'est pas seulement le style musical le plus agité il l'est également en coulisse si j'en juge par les nombreux faits divers qui sont nés autour de ce genre si particulier. Bref le black metal est définitivement un art noir à tous les niveaux.
A l'instar de plusieurs commentaires ci-dessus, je pense que le chant n'est clairement pas le point fort de cet album. Et c'est bien dommage pour l'atmosphère méphistophélique qui s'en dégage.
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